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Manifestation de l’opposition: des marcheurs « auront les yeux rougis par le désespoir » (Eric Bougouma)

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photo d'archives

Le ministre en charge des Infrastructures, Eric Bougouma, a réagi le mardi 25 septembre 2018, à la Sirba, une localité située à l’Est du Burkina Faso, à l’inauguration du plus long pont du pays, face à la marche-meeting de l’opposition prévue samedi prochain pour dénoncer la gestion « chaotique » du pouvoir. Selon le ministre Bougouma, certains des marcheurs qui « manquent de lucidité, auront les yeux rougis par le désespoir ».

La trentaine de partis constituant l’opposition politique du Burkina, a lancé depuis le 4 septembre dernier, un appel à l’endroit de leurs militants et sympathisants qui partagent leur point de vue sur la gouvernance du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, majorité) qu’ils jugent en deça des attentes des populations, qu’ils sortent pour marcher le 29 septembre pour rectifier le tir à ce propos et « réveiller le gouvernement de sa torpeur, sa frayeur et son sommeil ».

Lors de son discours à la Sirba, devant plusieurs dizaines de personnes venues assister à la cérémonie de l’inauguration du pont du franchissement de la route nationale n°18, Eric Bougouma n’a pas manqué d’égratigner l’opposition qui veut organiser une manifestation au moment où le pays fait face à de nombreuses attaques armées qualifiées de terroristes qui demandent plutôt « l’union sacrée » des Burkinabè.

« Certains prétendent organiser une marche pour réveiller le gouvernement. Alors si le gouvernement obtient tant de résultats en dormant, s’il se réveille… Je m’arrêterai là pour le moment », a clamé M.Bougouma tout en continuant comme pour prendre le public en témoin, « est-ce qu’un gouvernement qui dort fait autant en si peu de temps? Est-ce qu’un gouvernement endormi peut construire le pont sur la Sirba (long de 309 mètres linéaires)? Est-ce qu’un gouvernement qui dort peut bitumer la RN18?… Non! », a répondu le public à chacune de ses interrogations.

Pour le chef du département ministériel en charge des Infrastructures du Burkina Faso,  » depuis le 29 novembre 2015 le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a entamé avec le peuple burkinabè, « une grande marche pour sortir notre pays du sous-développement économique et social ». Cette marche vers la « liberté, la justice et le progrès exige de tous, détermination, lucidité, patience, persévérance, sacrifice et l’unité nationale car ces derniers temps, un terrorisme de type nouveau endeuille les populations de l’Est (du Burkina), des familles et des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui perdent des éléments de braves et dignes fils de notre armée, gendarmerie et Police nationale », a-t-il poursuivi.

Comme ses premiers responsables au niveau du MPP, Eric Bougouma, a « dit avec clairvoyance » que les attaques qui ciblent le pays à travers ces FDS et ses édifices publics, est « une tentative de déstabilisation du Burkina Faso par ceux qui sont désespérés de ne pas pouvoir retrouver ce qu’ils ont perdu, ceux qui sont peinés, désillusionnés de ne pouvoir accéder à ce qu’ils recherchent éperdument ».

Ainsi fait-il observer, « et bien, regardez le jour de la marche, certains auront les yeux rougis peut être par le Tramadol, mais en tout cas par le désespoir » sur le sujet qui alimente l’actualité depuis l’annonce de la marche-meeting.

Par Bernard BOUGOUM