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Média: le président du CSC félicite et encourage l’équipe de Wakat Séra

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Une vue des participants aux échanges entre l'équipe de Wakat Séra et la délégation du CSC

Une délégation du Conseil supérieur de la Communication (CSC), conduite par son président Abdoulazize Bamogo, est venue féliciter et encourager, ce mercredi 17 mai 2023, l’équipe de Wakat Séra. «En période de crise, les médias sont la cible n°1 de manipulation de toute part», a affirmé M. Bamogo qui a exhorté le quotidien en ligne burkinabè à «ne pas renoncer» à son sacerdoce, malgré les menaces et autres accusations dont sont victimes les médias de façon générale depuis un certain temps. Le président du CSC avait à ses côtés, certains de ses collaborateurs dont Faïçal Sakandé, chargé de mission et Mariama Konaté, chargée d’étude.

La visite de courtoisie rendue au média en ligne Wakat Séra, par le président du Conseil supérieur de la communication (CSC) dans la matinée de ce mercredi 17 mai 2023, à Ouagadougou, avait de fortes similitudes avec une conférence de rédaction, compte tenu de l’heure mais aussi des critiques et conseils prodigués par l’hôte du jour.

Le président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), Abdoulaziz Bamogo

Pour le premier responsable du CSC, cette visite vise à féliciter et encourager le média en ligne à poursuivre dans sa dynamique. «Les conditions actuelles dans lesquelles vous exercez sont très difficiles. Il y a lieu qu’on puisse venir non seulement vous encourager mais aussi vous écouter et échanger avec vous», a déclaré dans ses premiers propos, Abdoulazize Bamogo qui a mis en exergue le rôle primordial des organes de presse dans la société.

«Si vous arrêtez d’exister, si vous arrêtez de faire le travail que vous devez faire, notre modèle social va partir en vrille et ça va être difficile pour nous», a dit M. Bamogo qui a invité Wakat Séra à «ne pas abandonner, ne pas lâcher prise, ne pas renoncer à son sacerdoce, son engagement», qui est d’informer les populations.

Selon lui, malgré les conditions difficiles qui se caractérisent surtout par une situation économique et sécuritaire difficile, les médias, dont Wakat Séra, doivent «continuer de faire (leur) travail au regard des exigences d’éthique et de déontologie qui s’imposent à (eux)». «Il faut le faire parce que si vous ne le faites pas, il y a quelque chose de substantielle, de fondamentale que nous allons perdre en qualité d’information», a soutenu Abdoulazize Bamogo.

La situation des médias s’est compliquée également, parce que «depuis un certain temps, nous avons vu, notamment à travers les réseaux sociaux, une vague d’accusations, de propos difficiles, discourtois, à l’endroit des médias et des journalistes. Je pense que ça rend encore plus difficile le travail des journalistes dont on a le sentiment qu’ils sont incompris par leur public», a renchéri le président du CSC.

Mais, a poursuivi M. Bamogo, le fait que les conditions ne sont pas faciles pour les médias, ne signifie pas que les organes doivent rester fermés aux critiques, surtout celles objectives. Pour lui, il faut écouter ceux qui se plaignent car c’est leur façon d’exprimer ce qu’ils ressentent, même si parfois ils ne le font pas de la manière indiquée.

«Il y a quelque chose qui les affectent. C’est peut-être mal exprimé et c’est ça qui est vraiment dommage. Mais, vous devez écouter ce qui les affectent. Parmi ceux qui s’expriment, on doit se dire que beaucoup sont des gens qui viennent des zones où il y a eu des attaques et sont certainement victimes du terrorisme. Ils ont perdu pratiquement tout, parents, proches et leurs biens», a noté le président du CSC. Il a, alors, souhaité que Wakat Séra «accepte d’être dans le débat pour expliquer à travers (ses) colonnes ou à travers de grands cadres de discussion», afin de faire comprendre les exigences du métier du journalisme à ce public pour qui il travaille. Il faut leur faire savoir, a conseillé Abdoulazize Bamogo, qu’«on comprend ce qu’ (ils) ressentent, mais (qu’on ne peut) pas poser tel ou  tel acte parce que (le journalisme) est encadré par des principes bien établis».

M. Bamogo a saisi l’opportunité de ses échanges, pour interpeller Wakat Séra sur la responsabilité sociale du média. «La responsabilité sociale du média implique que vous soyez beaucoup en discussion au sein de votre rédaction. Il faut tenir compte de la fragilité de l’Etat afin que le discours médiatique ne mette davantage la communauté en difficulté», a-t-il recommandé.

Selon le patron du CSC, «en période de crise, les médias sont la cible n°1 de manipulation de toute part. En temps de crise, les médias deviennent des cibles de manipulation. Tout le monde cherche à manipuler la presse. Donc, si vous n’avez pas un dispositif renforcé de filtrage, vous allez faire passer, de bonne foi, des informations, mais auriez été manipulés. Vous devez renforcer ce dispositif de traitement de l’information en jugeant de l’opportunité et du timing de diffuser telle ou telle information», a-t-il ajouté.

Le président du CSC remettant un tableau portant des recommandations de son institution au DP de Wakat Séra

Il a également exhorté le site en ligne, à œuvrer en tant que support, à sensibiliser les populations afin d’accompagner les autorités en charge de la sécurité du pays. Il a, dans cette lancée, exhorté Wakat Séra à booster la diffusion des numéros du Centre national d’Appel (CNA), créé pour gérer surtout les cas d’alerte en matière sécuritaire.

Le directeur de publication de Wakat Séra, Morin Yamongbé, au nom de ses collaborateurs a demandé un soutien multiforme au profit des médias burkinabè

Le Directeur de publication de Wakat Séra, Morin Yamongbé, a, quant à lui, «considéré» la rencontre comme une conférence de rédaction que le président du CSC «a magistralement dirigée». Il a saisi l’occasion, tout en demandant au président du CSC de travailler à mettre tous les médias sur un pied d’égalité en matière d’informations et d’accès aux sources d’information, pour dire le «modèle d’humilité», qu’est M. Bamogo dont il a salué le brillant parcours dans le monde des médias et de la communication.

Sur la sensibilisation pour accompagner les autorités en charge de la Sécurité, M. Yamongbé a rassuré le CSC que Wakat Séra est dans cette dynamique depuis fort longtemps, soulignant des rubriques dédiées à cet effet. Il a promis travailler à renforcer cet accompagnement demandé expressément par l’organe de tutelle des médias burkinabè.

Tableau portant les recommandations du CSC

Le DP de Wakat Séra, a suggéré que le CSC travaille avec le gouvernement à mettre en place des canaux pour fournir les mêmes informations à tous les médias et au même moment.

Comme autre doléance, notamment en ce qui concerne les accusations de toutes sortes contre les organes de presse, Morin Yamongbé, a souhaité que le gouvernement soit l’arbitre entre les populations et les médias, afin de rappeler à l’ordre et punir, le cas échéant les personnes qui menacent les journalistes. «Il faut que l’autorité fasse un travail auprès de cette population qui, dit-on, ne comprend pas la manière de travailler des journalistes. Et ce n’est pas toute la population d’ailleurs parce qu’on sait un peu d’où viennent les menaces. Il faut que l’autorité prenne des mesures fortes contre ces dérives», a dit le DP de Wakat Séra.

Par Bernard BOUGOUM