Accueil Editorial Mondial 2018: sale temps pour les «grands»!

Mondial 2018: sale temps pour les «grands»!

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Sans Sadio Mané, les Sénégalais tombent (Ph. afriquefoot.rfi.fr)

Les «petits» se régalent lors des premières heures du mondial russe. Ce n’est pas un souhait, encore moins un rêve, mais un constat qui prouve que le football n’est pas une science exacte. Comme à l’accoutumée, les équipes dites grandes sont cueillies à froid par des nations moins capées, mais motivées et débordant d’ambition. Malgré ses 5 étoiles, le Brésil n’a pas fait mieux qu’un nul (1-1) avec la Suisse. Les 4 étoiles de l’Allemagne, championne du monde en titre n’en n’ont pas fait un ogre devant le Mexique qui l’a battue par 1-O. L’Argentine du galactique Lionel Messi, bousculée par les sympathiques islandais, peut se réjouir d’avoir arraché un point grâce au résultat nul qui a sanctionné l’opposition entre un favori et une équipe presqu’anonyme. L’Espagne, championne en 2010 peut s’estimer heureuse de ce nul de 3-3 obtenu devant un Portugal des grands jours, du sublime Cristiano Ronaldo, auteur d’un triplé à inscrire dans les annales du foot mondial. Les Bleus Français, «étoilés» en 1998, doivent s’estimer heureux de leur courte, poussive, et chanceuse victoire (2-1) contre les petits poucets australiens. Mais la France a gagné et c’est déjà ça de…gagné. Car le pire aurait pu leur arriver si ce malheureux but contre son camp, n’était venu priver l’Australie de ce nul qu’il tenait.

Ainsi, les «grands» sont passés à la trappe, faisant plutôt la place à ces nations considérées comme des équipes habituées, et même contraintes à jouer les seconds rôles. Il faudra compter sur une remontée en puissance de ces «grands» s’ils veulent continuer à se faire respecter. Du reste, la coupe du monde, c’est une compétition d’endurance où les coups d’éclat d’un match ne déterminent pas forcément le futur vainqueur. S’il faut reconnaître que ce n’est que la première journée, et que les prochains matches devraient permettre aux plus capées de faire respecter la hiérarchie, il faut surtout établir le constat que le football mondial connaît un nivellement par le bas. Les certitudes sont de plus en plus bousculées et les palmarès glorieux, furent-il écrits par le roi Pelé pour le Brésil, et autre Gerd Müller pour l’Allemagne, ne font plus trembler des adversaires accrocheurs et plus enthousiastes. Certes, les «grands» ne meurent pas du jour au lendemain, mais ces gros échecs des premiers matches du mondial russe pourraient aussi bien les faire douter pour la suite de la compétition. Toutes choses qui en rajouteront au charme de la fête du foot mondial, les «petits» pouvant désormais rêver plus grand. Ils pourront rêver d’aller plus loin, voir décrocher le graal, si affinité.

En attendant, et pour paraphraser presque mot pour mot, l’ingénieur agronome René Dumont, l’Afrique est mal partie dans ce mondial russe. La balle ne semble pas être ronde pour les Africains qui, dans l’attente de l’entrée de la Tunisie et du Sénégal dans la compétition, ont tous été défaits. Sans leur feu-follet Mohamed Salah, les Pharaons égyptiens se sont faits piéger par les Uruguayens sur le fil (1-0). Le sort a été plus cruel pour les Marocains qui ont marqué contre leur camp, en fin de rencontre, le seul but qui a permis aux Iraniens de les battre par (1-0). Les «Super Eagles» Nigérians eux ont perdu de tout leur superbe face aux Croates qui ont pris le dessus sur eux par le score de deux à zéro. Tant qu’ils ne comprendront pas que l’essentiel n’est plus de participer mais de gagner, les représentants du continent vont difficilement tirer leur épingle du jeu. Ainsi va la coupe du monde, avec ses joies et ses peines.

Par Wakat Séra