Accueil Editorial Mondial Russie 2018: que de regrets pour le Sénégal, que d’amertume pour...

Mondial Russie 2018: que de regrets pour le Sénégal, que d’amertume pour l’Afrique!

1
Le Sénégal éliminé, c'est tout un continent qui pleure (Ph. Reuters)

Le Sénégal non plus n’a pu vaincre cette malédiction qui avait collé aux quatre autres représentants africains à la coupe du monde 2018. Battus 1-0 par les Colombiens, les Lions sénégalais ont fait leurs adieux prématurés à la compétition, comme l’avaient déjà fait, Marocains, Egyptiens, Tunisiens et Nigérians. Cette élimination est d’autant plus cruelle que le Japon qui se qualifie pour le deuxième tour du mondial russe, l’a été grâce à quatre cartons jaunes contre les six récoltés par les Sénégalais qui étaient à égalité de points parfaites avec leurs adversaires indirectes du jour. Ainsi, même le fair-play n’a pu sauver un Sénégal qui, aura pourtant fait espérer tout un continent jusqu’à la 73è minute d’un match décisif dont ils détenaient pourtant les clés. Car, loin d’avoir été ridicules, les Lions ont su contenir des joueurs de feu comme Falcao, Cuadrado, Quintero et James. Mais en football, il faut plus que résister ou étaler du beau jeu. Il faut simplement gagner! Et les Sénégalais n’ont pas pu le faire, eux qui avaient réussi à faire rêver tout un peuple lors de leurs première sortie contre les Polonais qu’ils ont battus 2-1 avant de concéder un malheureux nul de (2-2) face aux Japonais. Ce petit but encaissé à la 86è minute, donc en fin de match contre la Pologne aura d’ailleurs des conséquences désastreuses pour les Sénégal! En effet, à l’heure des comptes pour départager Japonais et Sénégalais, ce maudit but a pesé lourd dans la balance, au détriment des seconds qui ne pourront que regretter ces moments de déconcentration qui les a amenés à l’encaisser. Les Sénégalais d’Aliou Cissé ne feront donc pas mieux que leurs aînés de 2002 qui avaient atteint les quarts de finale.

Que de regrets pour le Sénégal, que d’amertume pour l’Afrique! Depuis 1986 l’Afrique qui a toujours placé au moins un de ses représentants en 8è de finale sera absente de la suite du mondial russe, alors qu’elle en avait tous les atouts pour aller plus loin. En talents individuels les Africains ont fait la preuve qu’ils peuvent compter parmi les meilleurs du monde. C’est avec panache que les Sénégalais ont défait la Pologne de Robert Lewandowski. C’est sans complexe que les Nigérians ont affronté l’Argentine de Lionel Messi, Sergio Aguero, Angel Di Maria, et autres Sergio Ramos et Gonzalo Higuain. C’est encore avec aisance que les Tunisiens bien que déjà sortis de la compétition, ont battu les Panaméens par 2-1. Que dire de la belle prestation des Marocains face aux Portugais de Cristiano Ronaldo qu’ils ont malmenés 90 minutes durant, même si le résultat de 1-0 sera en leur défaveur! Certes, les représentants du continent ont baissé pavillon, la plupart du temps dans les ultimes minutes du temps règlementaire ou dans les arrêts de jeu, mais ils ont été loin de l’humiliation. La déception est à l’aune des espoirs placés en ces joueurs africains qui auraient pu faire mieux si dans leurs stratégies les sélectionneurs, avaient réussi à leur inculquer cette formule capitale: tant que l’arbitre n’a pas sifflé la fin, un match n’est pas fini. La leçon de réalisme servira peut-être pour la prochaine coupe du monde de 2022 au Qatar.

En tout cas, si la route du Sénégal s’est arrêtée dès le premier tour et que les Africains retourneront à leurs anciennes amours pour supporter qui le Brésil de Neymar, le Portugal de Cristiano Ronaldo, ou la France de Blaise Matuidi et Paul Pogba, etc., il faut dire que le séisme a également emporté l’Allemagne, champion du monde en titre. C’est la preuve que le mal n’est pas qu’africain et que les «grands» aussi peuvent tomber. En attendant ces 8è de finale qui promettent des étincelles et qui s’ouvrent samedi par un France-Argentine qui annonce  des empoignades de choix. Et le mondial russe se poursuit avec les heurs et malheurs des équipes encore présentes au pays de Vladimir Poutine.

Par Wakat Séra