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Mort de Abou Bakr al-Baghdadi : qui comme successeur à la tête de l’État islamique ?

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Abu Bakr al-Baghdadi (DR)

La mort annoncée du chef du groupe État islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi, dans un raid mené par des forces spéciales américaines dans le nord-ouest de la Syrie le 26 octobre dernier, a donné le la à des questions autour de sa succession à la tête du mouvement. Des noms ressortent selon des analystes, mais la liste des potentiels remplaçants est courte.

Un expert irakien du groupe État islamique (EI), Hicham al-Hachémi, explique à l’AFP, que deux potentiels candidats, entre autres, sont sur les tablettes. Ce sont Abou Othman al-Tounsi et Abou Saleh al-Jouzrawi, aussi appelé Hajj Abdallah et vu comme « adjoint de Baghdadi» dans des documents qui ont fuité de l’EI.

Il précise que Abou Othman al-Tounsi est un ressortissant tunisien qui préside le conseil de choura de l’EI, un organe politique consultatif. Abou Saleh al-Jouzrawi, lui, est un Saoudien présidant le « Conseil des délégués » de l’EI, investi d’un rôle exécutif. L’expert émet cependant des réserves, du fait qu’aucun de ces deux n’est originaire de Syrie ou d’Irak. Ce qui est un handicap, à l’en croire, car choisir un chef non issu d’Irak ou de Syrie pourrait provoquer des défections, la grande majorité des combattants de l’EI étant originaire de ces localités.

Egalement, le nom de l’ancien officier de l’armée irakienne, Abdallah Qardash, emprisonné avec Baghdadi en 2004 à Bucca, une prison alors sous commandement militaire américain, a été mentionné.

Mais de l’avis de Max Abrahms, de la Northeastern University à Boston, la succession de Baghdadi n’aura pas d’impact majeur sur le terrain, car en termes de prises de décisions, des opérations et du recrutement, l’EI a toujours été décentralisé. Il ajoute que le chef est chargé de donner des directives et les filiales s’auto-gèrent.

Le journaliste de F24, Wassim Nasr, avance que la question de la succession du chef de l’EI aurait sûrement déjà été envisagée en interne.

Toutefois, certains font l’analyse que cette question de succession est sur la table à un moment où le mouvement a dû, après ses défaites militaires, se dissoudre en une multitude de cellules clandestines en Syrie et en Irak. D’autres pensent que des affiliés de l’EI pourraient décider de ne pas confirmer leur allégeance à son successeur ou simplement changer d’allégeance, ce qui pourrait renforcer des groupes jihadistes rivaux de l’EI, comme Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’al-Qaida) ou Hourras al-Din, un groupuscule extrémiste.

Par Boureima DEMBELE