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Non évacuation de Djibrill Bassolé en Turquie: le pouvoir «veut tuer le général à petit feu»  

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Pr Mamoudou Dicko, président de la NAFA

L’opposition politique burkinabè s’est indignée, ce mardi 28 mai 2019, au cours de son traditionnel point de presse, de la «dégradation» de la santé du général Djibrill Bassolé, accusé dans l’affaire du putsch de mi-septembre 2015. Le regroupement de la trentaine de partis politiques, opposés, au régime du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP, majorité), a affirmé que le pouvoir «veut tuer» le seul général de la gendarmerie du Burkina «à petit feu».

Le 6 mars 2019, le général Djibrill Bassolé a été évacué en Tunisie pour y suivre des soins, sur autorisation des autorités burkinabè. Les soins devraient prendre fin en juin 2019. Mais, contre toute attente, les mêmes autorités ont ordonné au général Bassolé de rentrer au pays, avec comme prétexte qu’il sera envoyé en Turquie pour des traitements plus poussés. C’est ainsi qu’a campé le décor de la rencontre, le porte-parole de l’opposition de ce jour, le Pr Mamoudou Dicko, par ailleurs président de la Nouvelle Alliance du Faso, un parti proche de M. Bassolé.

C’est suite à cela que M. Bassolé est revenu le 5 mai à Ouagadougou, et les «mêmes autorités refusent désormais qu’il aille poursuivre ses soins, comme convenu en Turquie», s’est offusqué M. Dicko qui a ajouté que «pire, (les autorités) veulent le forcer à suivre des soins sur place contre l’avis de son médecin».

«Le gouvernement du MPP a programmé dans son agenda, la mort du général Djibrill Bassolé, en l’empêchant d’aller se soigner convenablement, en écourtant son séjour médical, et en voulant lui imposer des thérapies contre l’avis de son médecin traitant», a déclaré Mamoudou Dicko qui a souligné que le général Bassolé souffrant d’un «cancer, il est désormais établi que le pouvoir en place veut le tuer à petit feu». Pour l’opposition, «c’est inhumain et cynique».

Au regard de la gravité de la situation, l’opposition politique invite le président du Faso, à tout mettre en œuvre pour permettre au citoyen et opposant Djibrill Bassolé de se soigner dans les centres de soins appropriés et de son choix car «c’est son droit absolu, et c’est aussi important pour la manifestation de la vérité dans le cadre du procès du putsch manqué» suspendu actuellement à cause du mouvement d’humeur des avocats qui protestent contre la quasi-paralysie du système judiciaire.

«L’opposition tiendra personnellement le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, pour responsable, au cas où ce statu quo inacceptable conduirait à la disparition du général Bassolé», a dit Pr Dicko, rappelant que le général Bassolé croupit depuis plus de trois ans en prison, et que jusqu’à présent, «aucun jugement définitif n’a été rendu et sa culpabilité n’a donc pas été établie».

Plusieurs voix d’opposants et de leaders d’opinion se sont faits entendre pour demander l’évacuation du seul général de gendarmerie du Burkina Faso, afin que Djibrill Bassolé, pour ne pas le nommer, aille se soigner convenablement en Turquie.

Par Bernard BOUGOUM