Accueil Société Nouvelle constitution burkinabè: qui des députés ou du peuple l’adoptera?

Nouvelle constitution burkinabè: qui des députés ou du peuple l’adoptera?

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Des responsables de la Commission constitutionnelle, Me Halidou Ouédraogo, teint clair, président de ladite commission au centre

Le constitutionnaliste Luc Marius Ibriga, rapporteur général de la Commission constitutionnelle, a déclaré ce mercredi 27 décembre à Ouagadougou, lors de la présentation de l’avant-projet de la Constitution burkinabè aux journalistes que «beaucoup d’Etats dans le monde ont adopté leur Constitution par la voie parlementaire».

Le document a été remis au président du Faso Roch Marc Christian Kaboré qui devra décider de son adoption par voie référendaire ou parlementaire. Selon Luc Marius Ibriga, «beaucoup d’Etats dans le monde ont adopté leur Constitution par la voie parlementaire». Il a relevé par contre que la «légitimité populaire, c’est celle du référendum mais qui a un coût».

Me Halidou Ouédraogo a appelé les citoyens burkinabè à «s’approprier» la nouvelle Constitution qui a pris en compte des préoccupations dont le genre, la minorité sexuelle, la place et rôle de la chefferie coutumière, la peine de mort et les dispositions juridictions internationales qui renforcent la coopération.

La Commission dit avoir travaillé pendant 68 jours. Sur un budget de plus de 413 millions francs CFA qui a été mis à sa disposition, il ne reste que 13 millions qui devront couvrir les opérations résiduelles restantes, selon la trésorerie.

Face à l’incivisme grandissant qui menace dangereusement au Burkina la stabilité, la cohésion sociale et l’ordre public garantis par le texte fondamental, Luc Ibriga a indiqué que cette pratique «est une violation de droit». Selon lui, «l’incivisme, c’est la négation de la responsabilité». M. Ibriga a alors interpellé les populations au respect des règles de l’Etat de droit car «le citoyen a une responsabilité. Il doit-être au cœur de la construction» de cet Etat de droit.

L’équipe des 92 membres constitutionnels appuyés par huit experts techniques a travaillé de sorte à construire, à travers le nouveau document, un Etat de droit qui «repose sur des citoyens qui connaissent leurs droits», a fait remarquer M. Ibriga, signifiant qu’«en accordant beaucoup de droits aux citoyens, c’est les responsabiliser dans le fonctionnement de la cité».

Pour le président de la Commission constitutionnelle, Me Halidou Ouédraogo, répondant à une inquiétude sur l’incivisme qui se consoliderait ou deviendrait même ingérable avec l’adoption de ce texte qui renforce les libertés publiques, si les Burkinabè «respectent la, loi», ce souci n’aura pas droit de cité car les «droits et les obligations permettent de faire l’équilibre» face à ce phénomène.

Roch Kaboré avait promis pendant la campagne présidentielle de novembre 2015 qu’une fois élu au pouvoir, il allait au bout de six mois, changer la constitution burkinabè qui octroierait beaucoup de pouvoir au chef de l’Etat.

Par Mathias BAZIE