Accueil Communiqué de presse Ouagadougou: des propriétaires terriens de Kossodo accusent l’Etat de les exproprier

Ouagadougou: des propriétaires terriens de Kossodo accusent l’Etat de les exproprier

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Ph. d'illustration

Dans la déclaration suivante des populations de Kossodo, côté nord-est de la zone industrielle, attirent l’attention de l’opinion publique sur un conflit foncier qui larve dans ce quartier périphérique de Ouagadougou. Et à ce titre, elles indexent l’Etat dans cette déclaration que nous vous proposons telle que la rédaction l’a reçue.

Les propriétaires terriens du village de Kossodo, sise au secteur 19 (ex 25), coté nord-est de la zone industrielle, interpellent le peuple burkinabè et l’opinion publique sur les violations flagrantes de leurs droits fonciers à travers des pratiques d’expropriation de leurs terres par l’Etat burkinabè, sous le couvert  de «cause d’utilité publique».

Cependant, depuis la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1879, ce droit de propriété reconnu aux citoyens est tenu comme étant  «sacré et inviolable». Et ce n’est pas le Burkina Faso, post-insurrectionnel qui peut s’en déroger.

Zone « prétendue aménagée » depuis les années 1976 pour des activités industrielles du pays, aucune borne de délimitation n’est jusqu’à ce jour matérialisée sur le terrain malgré les appels incessants des autorités coutumières et religieuses du village pour que l’Etat vienne leur indiquer jusqu’où s’étend leur zone dite « industrielle ».

C’est dans ce capharnaüm communicationnel, que certains propriétaires fonciers de droits coutumiers, ont cédé, certaines parties de leurs terres à des opérateurs économiques. Ceux-ci ont déjà investi des centaines de millions sur le site.

Et c’est en ce moment que l’Etat burkinabé réagit en donnant l’ordre de procéder à l’expulsion des opérateurs économiques déjà installés par des sommations à la démolition de leurs investissements érigés sur le site, afin de procéder à l’installation d’autres opérateurs économiques sur le même site, sous le prétexte, que ceux-ci détiennent leurs droits d’occupation de la puissance publique de l’Etat.

Face à cette situation, les propriétaires terriens du village de Kossodo soussignés, tout en reconnaissant et réaffirmant avoir cédé leurs terres aux opérateurs économiques déjà installés, font corps avec ceux-ci, dans la défense de leurs droits face à l’Etat burkinabé et aux autres spoliateurs fonciers. Ils restent solidaires à leur lutte en tout lieu et en tout temps.

Si véritablement, l’expropriation de ces terres répond à une cause d’utilité publique et que celle-ci fait essentiellement référence au  « service public et à l’intérêt général », force est de mentionner que les opérateurs économiques déjà installés sur le site répondent bien à ces critères, car ils emploient des centaines d’ouvriers.

Aussi, toute expropriation pour cause d’utilité publique doit obéir une certaine procédure aux fins de protéger les anciens droits fonciers, notamment ceux des propriétaires fonciers. Il s’agit principalement de l’enquête qui est accompagnée de négociations en vue de la cession amiable par les titulaires de leurs droits traditionnels et l’étape des indemnisations des expropriés aux fins de solder les anciens droits. Or dans ce cas-ci, personne des populations locales n’a été saisi pour ces fins.

Ce qui pousse à des interrogations.

Comment comprendre, qu’il n’existe aucune borne sur le site, et l’on fait croire que la zone est aménagée depuis les années 1976?

Comment comprendre, que l’Etat burkinabè engage une telle opération sans que la population autonome qui y vit depuis des siècles ne soit pas associée ?

Comment enfin comprendre la logique de l’Etat burkinabè qui veuille faire déguerpir des opérateurs économiques pour en installer d’autres sans aucune forme de procédure, sans également prévoir un plan B pour leur recasement, encore moins, les dédommager de leurs investissements réalisés par centaines de millions ?

Dans tous les cas, les propriétaires terriens du village de Kossodo soussignés, réaffirment leur soutien aux opérateurs économiques déjà installés sur le site, et prend l’opinion publique à témoin sur tout trouble social pouvant subvenir suite à ces pratiques d’expropriation dignes d’une autre époque.