Accueil A la une Police burkinabè: des responsables du syndicat (APN), sanctionnés

Police burkinabè: des responsables du syndicat (APN), sanctionnés

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Les cinq responsables de l'APN sanctionnés dont Ousmane Ouédraogo au centre

Après leur dernière conférence de presse animée le 1er juin 2019, plus d’un ont été choqués par le ton et les propos utilisés par les responsables de l’Alliance police nationale (APN), notamment le secrétaire général adjoint, Ousmane Ouédraogo pour faire le point sur la situation difficile que vivaient les policiers sur les théâtres d’opération. M. Ouédraogo en est arrivé à la conclusion que le premier responsable de la Police nationale, Jean Bosco Kiénou, en plus d’être «incompétent», travaillerait à «diviser les policiers». A travers cette note de service dont Wakat Séra a obtenu copie, cinq responsables de l’APN notamment Ousmane Ouédraogo sont frappés d’une sanction disciplinaire à savoir le «blâme».

« Le directeur général de la Police nationale, en application des dispositions de la loi n°027-2018/AN et du décret n°019-406/PRES/PM/SECU cités en référence et au vu du rapport n° 19-0053/MSECU/DGPN/DUI du 05 juin 2019 du directeur des Unités d’interventions inflige aux sous-officiers de police (ici) nommés, Ouédraogo Ousmane, Traoré Aboubacar, Ido Balibi, Pargo SOumaïla et Ouattara Nabaga Maurice », précise le texte signé du directeur général, l’Officier de l’Ordre national, Jean Bosco Kiénou.

Le document du patron de la Police nationale souligne que ces agents qui décrient sa gestion sont « tous en service au Groupement des Compagnies républicaines de Sécurité (GCRS) de Ouagadougou », sont infligés de la sanction disciplinaire suivante : «Blâme avec inscription ou dossier».

Ces responsables de l’APN, un nouveau syndicat de la police se réclamant de réunir les éléments de la base dont les assistants, ont été sanctionnés pour « insubordination aggravée, incitation à insubordination et participation au dossier à un acte d’indiscipline caractérisée », poursuit la note qui ajoute qu’« il est porté à la connaissance des intéressés, qu’une éventuelle récidive de leur part entraînera une sanction plus sévère ».

« Le directeur des personnels et le directeur des Unités d’intervention sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application des termes de la présente », conclut le document.

Ousmane Ouédraogo qui a insisté sur la privation de liberté à laquelle ferait face son syndicat, a signifié lors de la conférence du 31 mai 2019 que « c’est avec consternation et désolation que l’APN constate la défiance du directeur général de la Police nationale vis-à-vis de la justice burkinabè ». Selon lui, « le directeur général est inexistant, inaudible, pire, il se rabaisse à arbitrer des rixes entre syndicats et travaille à diviser les policiers».

L’Alliance police nationale a été créée pour dénoncer la « restriction de liberté syndicale, les mauvaises conditions de travail, les sanctions arbitraires infligées à certains agents et le détournement de leur frais de missions par certains responsables de la hiérarchie policière ».

Par Bernard BOUGOUM