Accueil A la une Présidentielle ivoirienne: Alassane Ouattara candidat? Attendez «les jours qui viennent»!

Présidentielle ivoirienne: Alassane Ouattara candidat? Attendez «les jours qui viennent»!

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Le président ivoirien Alassane Ouattara dans un stade d'Ebimpé acquis à sa cause (Ph. Radio Lac)

Sera-t-il, oui ou non, candidat à la présidentielle qui doit se tenir dans moins de quatre mois? Alassane Ouattara promet sa réponse dans «les jours qui viennent». Un suspense, qui au vu des signaux en présence n’en n’est plus un en réalité. C’est plutôt de patience que doivent s’armer ceux qui appellent Alassane Ouattara à se présenter pour la reconquête de son fauteuil. En tout cas, pour le moment, ils sont nombreux à piaffer d’impatience, face à la décision, qui se fait attendre, du président ivoirien de s’aligner dans la course à sa propre succession.  Comme un supplice de Tantale pour les militants du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix!

Alors qu’ils attendaient tous, ce dimanche 22 juin, un «oui» retentissant de la part de celui qu’ils ont désigné comme candidat naturel du RHDP à la présidentielle ivoirienne prévue pour octobre 2025, les militants du parti au pouvoir ont été dribblés par le métronome de leur équipe! Quoi de plus normal, que ce crochet magistral soit réalisé par Alassane Ouattara, dans ce magnifique stade d’Ebimpé qui porte son nom, et où les Eléphants ont remporté la dernière Coupe d’Afrique des nations de football! Mais cette fois-ci, le premier des Eléphants, Alassane Ouattara, n’avait pas d’adversaire en face. Il avait plutôt une foule surchauffée de militants acquis à sa cause et qui, lors de ce congrès des 21 et 22 juin, ponctué par le meeting de ce dimanche, l’a confirmé au poste de président du RHDP et désigné comme candidat à la présidentielle.

Si la Constitution en vigueur, a, certainement mis à plat les dispositions antérieures, donnant cette possibilité à Alassane Ouattara de briguer son second quinquennat de la IIIe République, l’opposition, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Elle continue de…s’opposer à ce mandat qu’elle juge de trop. Et avec la dernière énergie, les opposants entendent dresser une barrière contre un «4e mandat». C’est dans cette lancée que le Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA de Tidjane Thiam, tous deux radiés de la liste électorale pour des raisons judiciaires, ont constitué une alliance de raison pour exiger un dialogue politique avant la présidentielle, et la réintégration de leurs chefs de parti et candidats, sur la liste électorale. Du reste, logés à la même enseigne qu’eux, l’ancien président de l’Assemblée nationale en exil, Guillaume Soro et l’ancien ministre, Charles Blé Goudé, voudraient également être réinscrits sur cette liste, ce qui leur ouvrirait la voie de la présidentielle 2025.

Question: la Côte d’ivoire, compte tenu de cette situation qui ressemble à du feu que couve la cendre, et la floppée des discours haineux sur les réseaux sociaux, va-t-elle renouer avec une autre crise post-électorale identique à celle de 2010 et 2011, qui a fait des milliers de morts et créé un profond schisme entre les Ivoiriens? Les vieux démons de la violence ne sont jamais loin des urnes, même si les Ivoiriens en ont certainement marre de cette peur panique qui s’empare de leur pays, dès que des élections, surtout présidentielles, s’annoncent.

Et si, à la suite de cette feinte d’Ebimpé, Alassane Ouattara, qui n’a jamais cessé de promettre une élection de paix en Côte d’Ivoire, décidait de se retirer du jeu, pour laisser la place à un de ces potentiels candidats de valeur dont regorgent le RHDP? Le bilan qu’il a présenté lors du giga meeting du congrès de ce week-end est éloquent et parlera toujours pour lui, même s’il n’est plus aux affaires. Qui plus est, il existe bien une vie après la présidence et c’est toujours un honneur de sortir par la grande porte. Certes, un dicton conseille de ne pas changer une équipe qui gagne, et Alassane Ouattara a fait de la Côte d’Ivoire un beau pays où il fait bon vivre. Mais, une autre sagesse universelle, fait le constat implacable que les cimetières sont remplis de tombes de personnes qui se croyaient indispensables!

Il faut espérer que les politiciens ivoiriens se fixent une ligne rouge à ne pas franchir, pour le bonheur du peuple pour lequel ils disent tous lutter, alors qu’ils se battent, en réalité, pour des intérêts égoïstes et très personnels.

Par Wakat Séra