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Prime de motivation aux agents du MINEFID: de la «trahison», selon des syndicats

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Les responsables de la coalition des syndicats libres et indépendants du Burkina

La coalition des syndicats libres et indépendants, regroupant, cinq centrales syndicales et 21 syndicats autonomes, a animé, ce mardi 30 avril 2019, une conférence de presse à la Bourse du travail à Ouagadougou. Pour ce regroupement de travailleurs, la décision prise le mardi dernier par le gouvernement, de donner aux agents du ministère de l’Economie, des finances et du développement (MINEFID), des primes de motivation en lieu et place du Fonds commun (FC), constitue une «trahison», non seulement à leur égard mais aussi des autres corps de l’administration publique.

La coalition syndicale qui avait pris part les 12, 13 et 14 juin 2018, à la conférence des forces vives de la nation sur le système de rémunération des travailleurs de l’Etat, a dénoncé la gestion au «cas par cas» des préoccupations des travailleurs de l’Etat qui ne «respecte» par l’esprit de ladite rencontre qui visait à mettre fin au traitement des revendications salariales et autres avantages jugés «iniques».

«Nous nous sentons trahis et inconsidérés. Le gouvernement n’a même pas fait une adresse à notre endroit pour dire voilà comment on compte gérer cette situation», s’est offusqué Paul Kaboré, président de la coalition des syndicats libres et indépendants. «Nous allons repartir et exiger des comptes pour que l’esprit de la conférence nationale soit respecté parce que nous ne voulons que l’équité entre les travailleurs de la Fonction publique, gage de stabilité sociale pour notre pays», a-t-il poursuivi, rappelant que les recommandations ou conclusions «fortes» qui avaient été arrêtées visaient à «établir l’équité et la rationalisation des dépenses publiques».

Les conférenciers se sont mêmes dit «déçus» de la non entrée en vigueur de ces conclusions qui était prévue pour début janvier 2019 par «l’adoption d’une loi organique portant principes généraux de la Fonction publique sortie d’une nouvelle grille indiciaire et indemnitaire, la réduction du train de vie de l’État». C’est de façon «impuissante» qu’ils disent «constater qu’au lendemain de la conférence jusqu’à ce jour, le gouvernement a continué dans sa logique de traitement au cas par cas».

Paul Kaboré, président de la coalition de syndicats libres et indépendants

C’est au regard de ce qui précède que ces syndicats ont dénoncé les «démarches cavalières» du gouvernement Christophe Dabiré et du pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui «remettent en cause les fondamentaux de la conférence et viennent renforcer l’iniquité constatée lors du diagnostic» des forces vives de la nation.

Ces syndicats affirment qu’ils vont continuer dans leur lancée en demandant au gouvernement de poursuivre ses actions en droite ligne avec la « réduction »  de son train de vie, la suppression des institutions ayant les mêmes attributions, etc.

Mais, si après leurs interpellations, ils n’obtiennent pas gain de cause en ce qui concerne les conclusions de la conférence nationale, Paul Kaboré et ses camarades exigeront «l’élargissement des avantages concédés depuis la tenue de la conférence jusqu’à ce jour à tous les agents publics de l’Etat». En tout état de cause, ces syndicats seront « solidaires avec tous les syndicats qui engageront des actions dans le sens de la revendication pour un traitement équitable entre les travailleurs » de la Fonction publique.

En rappel, le ministère de l’Economie et des finances, sous la gestion de Rosine Hadizatou Coulibaly/Sori, avait raboté le Fonds commun, avantage dont bénéficiait les agents, d’un montant entre 55 milliards et dix milliards de francs CFA. Au terme de plusieurs mois (début janvier à fin avril 2019) de mouvement d’humeur, les travailleurs, sous la direction de leur coordination syndicale (CS-MEF), avaient pu obtenir du gouvernement, entre autres, une prime de motivation en remplacement du fonds commun, allant de 900 000 à 400 000 FCFA selon les catégories.  

Par Bernard BOUGOUM