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Procès du putsch: l’avocat de l’adjudant-chef Dibloni annonce des citations à comparaitre pour ses accusateurs

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Me Isaac N’Dorimana, conseil de l’adjudant-chef Bondjaté Dibloni a annoncé à l’audience de ce samedi 28 juillet 2018, qu’ils (lui et son client) se réservent le droit d’adresser des citations à comparaitre à ses accusateurs, notamment le sergent Yahaya Guiré et le soldat Abdou Compaoré pour «dénonciation calomnieuse».

A l’audience du vendredi dernier, premier jour de son interrogatoire à la barre de la Chambre du jugement, l’adjudant-chef Dibloni a soutenu que c’est à cause «des allégations sans fondement» de certains inculpés qu’il a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) et est actuellement devant les juges pour répondre à des faits qu’il n’a pas eu à commettre.

«Nous nous réservons le droit d’adresser des citations pour dénonciation calomnieuse au sergent Guiré et le soldat Compaoré», a laissé entendre Me N’Dorimana qui n’exclut  pas d’adresser une également au gouvernement qui, pour lui, est «civilement responsable» de ce qui est arrivé.

L’avocat de l’adjudant-chef Bondjaté Dibloni a été appuyé par Me Alexandre Sandwidi (avocat de la défense) pour ce qui est de la citation à adresser au gouvernement. Pour lui, leurs clients «n’ont pas les moyens» et s’ils sont condamnés, le gouvernement devrait s’occuper des réparations en tant que «civilement responsable».

L’adjudant Dibloni a soutenu qu’il n’a pas effectué de patrouille et que le seul acte qu’il a posé c’est «le jalonnement» des éléments pour la sécurisation du trajet Aéroport-Laïco-la télévision BF1-présidence, pour l’arrivé des chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). «Ces éléments ont bien suivi mes instructions et tout s’est bien passé», a-t-il dit.

Concernant les auteurs du coup d’Etat, il a été formel. Pour lui «ce sont les éléments du Groupement des unités spéciales (GUS)». «Tous les remous» qu’on a constatés tout au long de la transition, sont leur œuvre, selon l’adjudant-chef Bondjaté Dibloni.

L’ex-garde de sécurité présidentielle qui a posé un certain nombre de questions au parquet n’a pas eu des réponses à ses préoccupations. Pour le parquet il s’agit d’un piège et ne tient pas à répondre.

L’audience de ce samedi s’est poursuivie avec l’audition du sergent Salif Coulidiati accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures. Des faits qu’il dit ne pas reconnaitre.

Le sergent Coulidiati dit avoir appris, le 16 septembre 2015 à la télé, que des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont perturbé le Conseil des ministres. Et c’est vers 18h qu’il est allé au camp trouvé que le rassemblement était terminé. «Je me suis renseigné et on m’a dit qu’à la dernière nouvelle on a mis aux arrêts le président Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida et deux autres ministres», a-t-il confié, soutenant qu’il n’a «jamais pris la garde au palais» comme certains accusés ont laissé entendre dans leurs dépositions. Mais il reconnait avoir été au palais au niveau du poste de son binôme Souleymane Koné, les 17, 18 et 20 septembre 2016, pour causer avec lui et non pour renforcer la garde.

Venu au camp le 16 septembre dans la soirée, le sergent Coulidiati a affirmé avoir quitté les lieux pour la dernière fois le 26 septembre 2016.

Né 1988, le sergent Salif Coulidiati a déjà été condamné à 10 ans de prison ferme pour l’attaque de la poudrière de Yimdi (sortie Ouest de Ouagadougou).

L’audience a été suspendue et reprendra le 16 août 2018.

Par Daouda ZONGO