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Procès du putsch manqué: Diendéré acclamé, la déception de la partie civile, la défense joue balle à terre

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A l’audience de ce mercredi 5 septembre 2018, au cours de l’audition du caporal Massa Saboué, un incident a retenu l’attention du tribunal et l’assistance. Il s’agit d’un acte d’acclamation à l’endroit du général Gilbert Diendéré. Cet acte qui a déçu la partie civile et le parquet a amené la défense à jouer balle à terre en prenant note de la mise en garde du tribunal.

L’audience du jour qui se déroulait a été par la suite suspendue à cause d’incident qui met en cause une partie de l’assistance dans la salle d’audience.

Au cours des observations de Me Bama Babou, avocat du caporal Saboué, il a eu à indiquer que son client ne pouvait pas faire autrement si des militaires plus gradés que lui ont même fait des honneurs au général Diendéré au moment des faits. Il a également ajouté que même si le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a été dissout ce n’est pas le général qui a été dissout et qu’il comparaitra même devant le tribunal avec ses galons de général. «Mon client ne peut qu’obéir», a conclu Me Bama. Cette observation de l’avocat a coïncidé au moment où le Général Diendéré s’est levé, tiré son ceinturon et sortir de la salle d’audience. Un acte qui a amené des accusés et une partie de l’assistance à acclamer le général.

Après quelques minutes de suspension le président du tribunal, Seydou Ouédraogo, a tenu à rappeler que le procès doit se tenir de façon sereine, invitant l’assistance à ne pas poser des actes tendant à exercer une influence sur le déroulement du procès.

Le parquet a invité également les uns et les autres «à plus de sérénité». «Nous demandons à tous de rester dans la règle de droit parce que ce n’est pas une question d’individu qui nous a amené ici», a dit la partie accusatrice dans l’affaire du coup d’Etat du 16 septembre 2018.

La partie civile quant à elle a senti cet incident comme de la «meurtrissure». Selon Me Prosper Farama, de sa «petite carrière de 20 ans», c’est la première fois qu’il vit un incident de ce genre, demandant «un minimum de respect» pour les victimes du putsch. «Il y a des gens qui n’ont pas encore noté la gravité de ce qui s’est passé. Il y a des gens qui pensent que ce procès est un jeu», a regretté Me Farama, qui a conclu que cet incident prouve que si c’est à refaire ils le referont.

Cet incident n’a pas laissé indifférent la partie défenderesse. Par la voix de Me Mamadou Sombié, la défense a dit qu’elle a pris note de la mise en garde du tribunal. «Ici c’est le terrain du jeu de la sensation, des passions. Quand la passion est là on se contrôle difficilement», a tenté de justifier Me. Sombié, qui s’est excusé au nom de leurs clients et a rassuré que cela ne va plus se reproduire.

Par Daouda ZONGO