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Procès insurrection populaire : la Cour donne 72 heures aux accusés pour se trouver de nouveaux avocats

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La Haute Cour de Justice a donné, lundi 8 mai, 72 heures à l’ex-Premier ministre burkinabè Luc Tiao et ses coaccusés dans le dossier de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, pour se trouver des avocats qui les assisteront, au cours du procès, après que leurs conseils ont quitté la salle d’audience pour protester contre une décision de la Cour.

A la reprise de l’audience vers 15H45 (GMT), après sa suspension à 14H00 (GMT), la Cour constatant l’effectivité de l’absence des avocats, a souhaité avoir l’avis des accusés concernant l’attitude de leurs Conseils. M. Tiao prenant la parole a indiqué qu’ »il est difficile pour (eux) de parler sans la présence » de ceux-ci.

Pour le président de la Cour, Mathieu Ouédraogo, cela « fait bientôt 30 mois que le dossier est en cours », ordonnant aux membres du dernier gouvernement de l’ex-chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré de se trouver des avocats dans les 72 heures qui suivent.

Pour rappel les conseils des accusés ont quitté la salle, peu avant la suspension de l’audience vers 14H00 (GMT) pour protester contre la décision de la Cour de rejeter leurs requêtes de renvoi et d’exception d’inconstitutionnalité qu’ils ont plaidé dès l’ouverture du procès ce lundi.

La défense demandait à la Cour « de surseoir à statuer et de saisir le Conseil Constitutionnel de ces exceptions, conformément à l’article 157 de la Constitution du Burkina ».

Me Antoinette Ouédraogo, un des avocats de la défense exprime sa déception après cette décision.

Le procès de l’ex-président Blaise Compaoré et de ses ministres accusés de « complicité d’homicide volontaire » et « complicité de coups et blessures volontaires », à la suite de la répression des manifestations des 30 et 31 octobre 2014, a été renvoyé à nouveau au lundi 15 mai.

Cette répression a fait une trentaine de morts et plus de 600 blessés. Une réquisition avait été signée par le chef du gouvernement de l’époque, Luc Tiao. Cette réquisition faisait appelle à un usage des armes en vue de maintenir l’ordre.

Cette réquisition a été signée à la suite du Conseil des ministres extraordinaire du 21 octobre 2014. C’est ainsi qu’en tant que ministre de la Défense, Blaise Compaoré et 24 ministres de son dernier gouvernement qui ont participé à cette rencontre, ont été mis en accusation devant la Haute Cour de Justice, par le Conseil national de Transition par la résolution n°29-2015/CNT du 16 juillet 2015.

Ce Conseil des ministres extraordinaire, a autorisé l’examen du projet de la modification de la Constitution qui a été introduit à l’Assemblée nationale. Cette révision devrait permettre à M. Compaoré de se représenter pour un cinquième mandat, mais son souhait a rencontré le courroux des populations qui ont manifesté violemment les 30 et 31 octobre 2014.

Daouda ZONGO