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Procès putsch manqué: début des plaidoiries

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Des accusés dans le dossier du putsch de 2015

L’audience entrant dans le cadre du procès du putsch manqué de 2015, a repris ce mardi 11 juin 2019, avec le début des plaidoiries des parties civiles, après plusieurs audiences non tenues pour cause d’un mouvement d’humeur des avocats du Burkina qui protestaient contre le « dysfonctionnement du système judiciaire ».

A l’entame des plaidoiries, les parties civiles ont tenu à s’adresser d’abord à toutes les parties prenantes au procès. « Qui aurait cru que ce procès allait se tenir », s’est interrogé Me Souleymane Ouédraogo pour qui si cela a été possible, « c’est parce que le parquet y a cru ».

Me Ouédraogo qui a fait savoir aux accusés que « les parties civiles ne crient pas à la vengeance », a affirmé que ce qu’elles demandent c’est la justice. Elles « garde le sens de l’humanisme et n’ont pas de haine à votre égard », a-t-il poursuivi. L’avocat, qui a ouvert le bal des plaidoiries, a indiqué que les parties civiles regroupent les accusés en trois sous groupes. Il s’agit de ceux contre « lesquels il n’y a pas suffisamment de charges, les accusés qui ont choisi de se repentir et ceux qui ont choisi de tout nier malgré l’évidence des charges ».

Au tribunal, les parties civiles ont fait savoir qu’il a « rendez-vous avec l’histoire » et que sa « décision doit indiquer à chaque soldat sa place », afin que cela « conforte l’état de droit ».
« Les Burkinabè et le reste du monde ont le regard tourné vers vous », a dit Me Ouédraogo en s’adressant aux membres du tribunal.

« Nous voulons qu’au sortir de ce procès nous puissions dire plus jamais ça », a renchéri Me Prosper Farama pour qui, « au delà de ces militaires » c’est « un courant politique, une catégorie de militaires, un mode d’accession au pouvoir » qui sont jugés.

Me Farama a fait un rappel de l’arrivée des militaires au pouvoir et la succession de violences que cela a provoqué. Il n’a pas manqué de citer quelques faits de violences impliquant le général Gilbert Diendéré, avant de parler des concepts de droit tels que le principe de l’oralité, le doute raisonnable, l’intime conviction et le régime juridique de l’expertise.

Quant à Me Ali Neya, il a plaidé en montrant au tribunal que les faits d’attentat à la sûreté de l’Etat et de trahison sont constitués. Ce même exercice a été effectué par Me Louis Dayama sur les faits de dégradation aggravée volontaire de biens.

L’audience a été suspendue à 16h53 et elle reprendra demain mercredi 12 juin 2019.

Par Daouda ZONGO