Accueil Société Procès putsch manqué: « Je continue de regretter les morts » (Diendéré)

Procès putsch manqué: « Je continue de regretter les morts » (Diendéré)

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Le général Gilbert Diendéré, ex-chef d’état-major particulier de la présidence de Faso, considéré comme le présumé cerveau du putsch manqué du 16 septembre 2015, qui a interrompu la marche du pouvoir de la transition pendant plus d’une semaine, a soutenu, ce mardi 18 décembre 2018, dans ses mots de fin d’audition, devant la Chambre de jugement du tribunal militaire, qu’il « continue de regretter les morts, les blessés et les dégâts matériel », à la suite du coup de force.  

« Je réitère mes condoléances aux familles éplorées », a affirmé le général Gilbert Diendéré, qui « demande pardon aux parents des victimes », souhaitant que « le Burkina tourne cette page sombre » de son histoire.

Après 13 jours, passé à la barre d’audience, l’accusé « pense » avoir pu « s’exprimer » sur les infractions pour lesquelles il est poursuivi. « Je ne peux pas convaincre tout le monde », a-t-il dit, faisant remarqué qu’il y a « des gens qui sont venu (au procès) avec leur idée ». « Je m’excuse car je ne peux pas satisfaire leur désir », a conclu le président du Conseil national pour la démocratie (CND).

En rappel, le général Gilbert Diendéré est accusé d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, incitation à commettre des actes contraires à la règlementation et à la discipline et trahison.  Des faits que le général a réfutés dès l’entame de son interrogatoire, le 26 novembre dernier, en notifiant qu’il n’a « ni planifié, ni organisé, ni exécuté » la prise en otage des autorités de la transition.  

Pour Me Pierre Yanogo de la partie civile, qui s’est appuyé sur des éléments du dossier pour établir sa conviction, « le général fait partie de ceux qui ont commencé » cette affaire (le putsch). Quant à son confrère Me Séraphin Somé, il a laissé entendre qu’au lieu de se défendre, le président du CND a passé son temps à accuser, notamment, la hiérarchie et à mener « une opération de charme » à l’endroit de ses coaccusés. « Il veut se faire passer pour leur bienfaiteur en disant de les libérer et de maintenir lui, même si c’est 100 ans, en prison », a poursuivi Me Somé. Selon cet avocat, c’est « la soif de vengeance qui a poussé (le général Diendéré) à faire le coup d’Etat ».

Après son audition, le général Gilbert Diendéré, l’air serein, a tenue à tenir les mains des avocats de la partie civile et ceux de la défense.

Diendéré demande pardon mais rejette la paternité du putsch de 2015

L’audience a été suspendue et reprendra demain mercredi 19 décembre 2018 avec l’examen de la demande de mise en liberté provisoire de l’accusé Minata Guelwaré et l’audition du général Djibrill Bassolé, si toutefois le tribunal n’accède pas à la requête des avocats de M. Bassolé, qui ont souhaité que son interrogatoire soit fait après les fêtes de fin d’année.