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RDC: le flic qui tue plus vite que le Covid!

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En RDC, le Covid a tué par les armes (DR)

Le titre de ce film dramatique, réalisé le vendredi 23 juillet à Kinshasa, en République démocratique du Congo, par un policier qui a tué un étudiant à qui il reprochait de ne pas avoir porté de masque, est tout trouvé. Malheureusement, «le flic qui tue plus vite que le Covid 19», loin d’être de la fiction est pure réalité. Et le mauvais héros, qui a pris la clé des champs, après avoir abandonné uniforme et arme suite à son acte, doit être peu fier de ce premier rôle qui endeuille une famille et tout un pays actuellement frappé de plein fouet par une troisième vague de la pandémie qui met la planète entière sous coupe réglée.

Contrairement à «l’homme qui tire plus vite que son ombre», le légendaire Lucky Luke qui passe sa vie de personnage de bandes dessinée à traquer la famille des Dalton et autres despérados qui écument les saloons et dévalisent les fourgons remplis de billets de banque, le flic  à la gâchette trop facile, a, lui, servi la mauvaise cause. Certes, il n’est pas le premier, et ne sera sans doute pas le dernier, auteur d’une bavure policière mais, il fera ces jours-ci la UNE de l’actualité, pour avoir servi, sans doute sans le vouloir, la cause de l’intraitable Covid qui n’épargne personne, ni aucun pays. En dehors de l’Afrique, notamment dans sa partie subsaharienne où il a fait plus de peur que de mal, un miracle que cherchent d’ailleurs à percer les experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le petit virus n’a pas fait dans la dentelle. Mais en dehors de l’Afrique aussi il n’avait pas encore tué pas les armes, jusqu’à ce maudit samedi!

C’est donc en toute logique que le débat sur la gestion de la pandémie a été ravivé par cet acte malencontreux d’un homme de tenue zélé ou peut-être pris de panique a laissé un étudiant sur le carreau. Des soins non prodigués avec la promptitude adéquate aux porteurs du virus dont les variants se livrent une course effrénée à travers les continents, aux vaccins dont le peu ou prou d’efficacité et les effets secondaires apportent de l’eau au moulin des «antivax», les critiques et les polémiques enfleront davantage. Sous les tropiques, en plus de ces lacunes dans le traitement et les campagnes de vaccination, s’ajoute le manque cruel du précieux liquide qui arrive par dose homéopathique grâce surtout au mécanisme COVAX. Il existe même des pays africains dont les habitants n’ont pas reçu la moindre dose de vaccin. Il est donc, plus que jamais, impérieux d’attirer l’attention sur la responsabilité des uns et des autres, surtout des forces de l’ordre, de ne pas en rajouter aux ravages de l’invisible mais redoutable virus à couronne qui attaque déjà l’organisme humain par les voies respiratoire et orales. Il ne doit surtout pas passer par le colt des .

Comme quoi la peur du Covid peut tuer plus vite que le Covid lui-même! Démonstration parfaite en a été donnée par ce meurtre regrettable qui a entrainé l’incendie d’un commissariat de police, et des agents blessés. En tout cas, le Covid 19 n’a visiblement pas fini de montrer toutes ses facettes de tueur froid.

Par Wakat Séra