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Réconciliation au Burkina: ce que recommandent le CERFI et l’AEEMB

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L'imam Tiégo Tiemtoré

L’imam du Cercle d’étude, de recherche et de formation islamique (CERFI) et de l’Association des élèves et étudiants islamiques du Burkina (AEEMB), Tiégo Tiemtoré, a signifié ce jeudi 13 mai 2021 lors de la prière de l’Aïd El-Fitr, que les musulmans sont, au-delà des discours, appelés sur d’innombrables chantiers pour un monde meilleur. Sur la question de la réconciliation nationale qui est d’actualité et revient sans cesse dans les débats des citoyens, l’imam Tiemtoré a invité à la fin de l’invocation du Tarawih, les musulmans à adhérer au projet du pouvoir politique et à s’y investir pour un Burkina Faso plus uni, toute chose qui contribuera fortement au développement du pays.

Après la polémique mardi suite à l’observation de la lune devant sanctionner la fin du mois de Ramadan au Burkina Faso, ce qui s’est soldé par un rendez-vous manqué du mercredi, les musulmans ont prié ce jour 13 mai 2021 dans tout le pays pour implorer les grâces du seigneur. Comme à l’accoutumée, après les 30 jours de pénitence, la communauté du CERFI et de l’AEEMB, a pris d’assaut à Ouagadougou, le terrain Dabo Boukary de l’Université Joseph Ki-Zerbo, la plus grande université publique du Burkina Faso, pour le Tarawih.

Une vue de la foule sur le terrain de la prière

Dans son homélie, l’imam Tiégo Tiemtoré a indiqué que le musulman doit être dans des dispositions pour une « prise en charge des personnes vulnérables et des malades, l’offre sanitaire et éducative de qualité, l’éducation de la jeunesse pour plus de civisme, plus de respect de droit d’aînesse, la dénonciation des anti-valeurs, la lutte pour la justice, etc., afin de contribuer au mieux être des Burkinabè».

Il a aussi rappelé l’importance de la Zakat pour le musulman qui est aussi obligatoire et doit aider les pauvres et les nécessiteux. Il a, sur cette recommandation, invité les fidèles musulmans à travailler à quitter la zakat de consommation pour celui de l’investissement.

Abordant la question de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, un vœu cher au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré qui avait d’ailleurs promis la réaliser si toutefois il était réelu, l’imam du CERFI et de l’AEEMB a été clair. « La réconciliation est un processus national. Et donc à ce titre les musulmans sont obligés d’y participer en tant que communauté qui appelle au bien », a-t-il dit.

Les fidèles musulmans sur le terrain Dabo Boukary

Cependant, l’Islam a des principes, a-t-il évoqué. « Cette réconciliation doit être sincère. Elle doit également réparer des torts qui doivent être reconnus par les coupables. Une fois les torts réparés, il faut que les concernés s’engagent dans un repenti sincère à ne plus recommencer et retomber dans les mêmes travers, sinon chaque cinq ou dix ans, on fera un processus de réconciliation nationale », a expliqué l’Imam Tiemtoré qui rassure que « donc les musulmans vont y participer parce qu’ils ont été interpellés pour leur contribution ».

Il a aussi parlé de la polémique relative à l’affaire de la démolition de Pazzani. Pour lui, « le vivre ensemble est exemplaire au Burkina Faso et il faut préserver cela. Malgré les drames et tragédies que le pays a connus, par la conjugaison des efforts de toutes les communautés, on a une stabilité assez relative, une compréhension mutuelle entre nos différentes croyances et il faut préserver cela », a-t-il insisté. « Il faut que toutes les questions qui tendent vers des divisions puissent se résoudre dans un cadre de concertation ou les communautés vont se rencontrer pour résoudre tous les problèmes dans la paix et la sérénité », a-t-il souhaité.

L’imam du CERFI et de l’AEEMB a également fait un clin d’œil aux combattants armés qui assurent la quiétude du pays et l’intégrité du territoire national. Il a rendu un « hommage mérité à tous ces femmes et hommes qui au prix de leur vie défendent la patrie ».

Par Bernard BOUGOUM