Accueil Société Rentrée scolaire 2018-2019: joie d’élèves, angoisses de parents, objectifs d’enseignants…

Rentrée scolaire 2018-2019: joie d’élèves, angoisses de parents, objectifs d’enseignants…

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Le lundi 1er octobre 2018 a marqué le début de la rentrée scolaire et académique 2018-2019 sur toute l’étendue du territoire burkinabè. Joie d’élèves, angoisses de parents, objectifs d’enseignants, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce rituel annuel un moment important de l’année scolaire. Ambiance, le mardi 2 octobre 2018 à l’école primaire publique de Paspanga et au lycée Nelson Mandela de Ouagadougou. 

Au quartier Paspanga situé dans le Centre-Nord de Ouagadougou se trouve l’école primaire publique de Paspanga. Des enfants, de nouvelles tenues revêtues, courant dans tous les sens, preuve de leur joie de retrouver leurs camarades, après trois mois de vacance, rendent effervescentes, ces premières heures de l’année scolaire. Une année scolaire 2018-2019 pour laquelle Imane Aminata Sana, élève en classe de CM2, s’est fixée le défi de décrocher son premier diplôme, le Certificat d’études primaires.

La rentrée est bel et bien effective et ce n’est pas mademoiselle Sana qui nous dira le contraire. Elle a laissé entendre que dès le premier jour de la rentrée, après l’appel et l’installation, ils ont entamé l’année scolaire par des révisions. Cet état de fait a été confirmé par son enseignant, Mahamadi Congo, qui a justifié cela par la non-réception des manuels scolaires.

Joseph Désiré Guira, Directeur de l’école Paspangan D

Quant aux difficultés liées aux effectifs pléthoriques que connaissent d’habitude les différents établissements, M. Congo a dit qu’il rend grâce à Dieu car leur école n’a jamais connu ce problème à l’école primaire publique Paspanga. En effet les effectifs vont de 20 à 40 élèves par classe chaque année, selon cet enseignant.

La cour de l’école primaire publique de Paspanga es envahie par des herbes mais selon son directeur, Joseph Désiré Guira, l’administration espère que la mairie de Ouagadougou leur viendra en aide, comme à l’accoutumée, à travers le projet d’Haute intensité de main d’œuvre (HIMO).

Au nombre des difficultés, le directeur a noté un très faible engouement dans l’inscription des élèves de la classe de CP1. « Les inscriptions ont débuté depuis le 3 septembre 2018 comme sur toute l’étendue du territoire national. Ce n’est qu’hier que les parents ont commencé à venir inscrire leurs enfants et nous ne sommes qu’à onze inscrits » a-t-il affirmé. Du point de vu matériel, il atteste que tous les manuels scolaires ont été mis à leur disposition mais attend d’être situé sur l’effectif des élèves avant de les mettre à la disponibilité des élèves et des enseignants.

Quant au lycée Nelson Mandela, la réalité est toute autre. Les cours n’ont pas encore débuté dans cet établissement secondaire. Selon le censeur, Bouda Benjamin, la rentrée scolaire suit tout un processus. Avant la journée du 1er octobre, l’administration a tenu la grande réunion des enseignants afin de s’accorder sur le programme de l’année et envisager les activités à mener au cours de cette année scolaire.  

Germain Bouda, censeur du Nelson

« Les enseignants se sont retrouvés dans l’optique d’échanger et s’accorder sur la manière dont il compte progresser, la désignation des gens qui vont proposer des sujets etc. », a clarifié le censeur du lycée Nelson Mandela. S’agissant de la journée du 1er octobre, il a confié qu’elle a été consacrée à l’appel et à l’installation des élèves. « Presque toutes les classes sont pourvues en enseignants », a-t-il affirmé. Cependant, il a révélé que la classe de la 2nd C6 est en attente de deux de ses professeurs (Mathématique et Physique-chimie).  Selon les explications du censeur, cela est dû au fait que c’est une nouvelle classe créée pour désengorger les classes de 2nd C. Concernant le matériel, le censeur rapporte qu’ils ont déjà reçu leur dotation en manuels scolaires.

Dans cet établissement, deux difficultés se présentent aux dirigeants. Le premier problème relève de l’emploi du temps. Il a évoqué le mécontentement de certains professeurs qui trouvent que l’emploi du temps qui a été retenu bouleverse leur programme dans les établissements privés. « Or le privé ne doit pas priser sur le publique car c’est parce que vous êtes au publique que le privé a besoin de vous » a-t-il regretté. Le second souci est lié aux demandes de places. A ce niveau il évoqué des multiples interventions des parents d’élèves. Pour lui très souvent ces élèves qui bénéficient du soutien de leurs parents, ne remplissent pas les conditions requises pour l’inscription.           

A chaque rentrée scolaire, l’intendance est le service le plus convoité dans tous les établissements. Le lycée Nelson Mandela ne fait pas l’exception. On pouvait constater une longue file de parents d’élèves devant l’administration. Marceline Tapsoba, enseignante de profession venue inscrire son enfant en classe de 2nd C3, a passé plus de deux heures dans cette file. Pour elle cette affluence est justifiée car beaucoup attend les derniers instants pour venir honorer les frais de la scolarité de leurs enfants.

Mme Marceline Tapsoba, parent d’élève

Tout comme Mme Tapsoba, le parent d’élève, Gérard Sawadogo, a, à sa charge plusieurs enfants à inscrire. Ce qui explique le retard de paiement des frais de scolarité de certains du fait des contraintes financières.

Les élèves déjà inscrits au lycée Nelson Mandéla, n’attendent que le début effectif des cours pour regagner les classes. Néanmoins ils rassurent que l’administration a procédé hier à l’appel et à l’installation, au premier jour de la rentrée. La grande innovation soulignée par Marc Lionnel Bayiri, élève en 2nd A4, est la rigueur dans le choix des élèves. « Cette année l’administration demandait aux nouveaux leurs bulletins pour mieux s’imprégner du type d’élève auquel elle aura à faire avant de procéder à son recrutement », nous a-t-il fait comprendre. De ses dires, c’est peut-être une stratégie pour éviter la sélection des élèves récalcitrants. Il a également fait cas de la limitation dans la réception des nouveaux dossiers afin d’éviter des effectifs pléthoriques dans les salles de classe.

Par Alimatou SENI (Stagiaire)