Accueil A la une Roch Kaboré au peuple du Burkina Faso: «Oui, j’ai compris votre message»

Roch Kaboré au peuple du Burkina Faso: «Oui, j’ai compris votre message»

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Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré (Photo d'archives)

«Peuple du Burkina Faso

Compatriotes de la diaspora

Il y a des moments dans la vie des hommes ou des Etats, où devant les épreuves, le silence est plus éloquent que la parole, tellement la douleur ressentie est vive et insoutenable.

L’histoire du Burkina Faso, pleine d’enseignements et la responsabilité qui m’incombe, m’amènent cependant à m’adresser à vous ce soir.

En effet, l’onde de choc consécutive au drame d’Inata survenu le 14 novembre et la multiplication des attaques contre les positions de nos Forces de Défense et de Sécurité à Foubé et à Thiou, nous interpellent tous sur l’urgence d’améliorer nos capacités d’adaptation à la situation.

Nous devons mettre fin aux dysfonctionnements inacceptables qui sapent le moral de nos troupes combattantes et entravent leur efficacité dans la lutte contre les groupes armés terroristes.

Tout en saluant l’héroïsme et la bravoure de nos Forces de Défense et de Sécurité, ainsi que l’engagement déterminé de nos Volontaires pour la Défense de la Patrie, je tiens à leur rendre l’hommage mérité de la Nation reconnaissante.

J’associe à cet hommage, toutes les victimes civiles et militaires du terrorisme et je réitère mes vœux de prompt rétablissement aux blessés.

Aux familles endeuillées et meurtries dans leurs chairs, aux veuves et orphelins de cette guerre injuste, je renouvelle ma solidarité et celle du peuple entier.

Peuple du Burkina Faso

Chers compatriotes de la diaspora

Autant, nous devons faire corps avec nos Forces de Défense et de Sécurité pour les soutenir et les encourager dans le combat héroïque qu’elles mènent, autant nous devons être intransigeants avec tous les éléments dont le comportement n’est pas acceptable.

Nos soldats ne doivent pas être abandonnés à eux-mêmes, du fait de la bureaucratie ou de négligences manifestement coupables.

C’est pourquoi, de l’enquête administrative que j’ai instruite sur Inata, qui sera achevée le mardi prochain, nous tirerons toutes les conséquences disciplinaires et engagerons les poursuites judiciaires appropriées. Il en sera désormais ainsi, dans l’intérêt supérieur de la Nation et pour le succès et la gloire de nos Armes.

La fermeté dont nous ferons preuve afin de mettre chacun devant ses responsabilités sera le ciment de la cohésion, de la discipline et de l’efficacité de nos Forces de Défense et de Sécurité et du lien sacré Armée-Nation que j’appelle de tous mes vœux.

La faute d’une poignée d’éléments, ne doit pas servir de prétexte pour jeter l’anathème sur toute l’Armée nationale. Elle demeure notre fierté et mérite amplement notre soutien.

Peuple du Burkina Faso

Compatriotes de la diaspora

Depuis quelques jours, le drame d’Inata a engendré des réactions diverses, somme toute, compréhensibles, du fait des circonstances dans lesquelles il s’est produit.

Oui, j’ai compris votre message qui nous invite à un changement de paradigme.

Individuellement et collectivement, nous devons être porteurs de ce changement de comportement pour mettre fin à l’incivisme, au défi de l’autorité et à toutes les autres attitudes qui ne font pas de nous de dignes Burkinabè.

Il nous faut donc nous engager ensemble à poursuivre l’œuvre de construction de notre Nation dans le respect de la Constitution, des lois et des règlements de la République.

J’attends de chacune et de chacun de mes compatriotes, qu’il cultive toutes les valeurs qui font la dignité du Burkinabè, dans un esprit de solidarité et de grande compassion à l’égard de toutes les personnes affectées par le terrorisme et de celles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

En ma qualité de Président du Faso, je voudrais inviter les uns et les autres à savoir raison garder et à ne surtout pas croire que c’est en cassant le thermomètre qu’on guérit de la fièvre.

Le peuple burkinabè a le droit et le devoir de s’exprimer librement sur la conduite des affaires publiques. Et j’y tiens particulièrement.

C’est pourquoi, j’invite notre vaillante jeunesse à faire preuve de discernement, de vigilance et de retenue, en se démarquant de tous les vendeurs d’illusions qui veulent saper les fondements de notre Nation.

Peuple du Burkina Faso

Compatriotes de la diaspora

Dans le prolongement de la réorganisation de nos Forces armées nationales, j’ai entamé la prise de décisions pour opérer des changements qui seront connus incessamment.

Je veillerai scrupuleusement, plus que par le passé, sur les questions de logistique, de primes et de renforcement des capacités opérationnelles de nos forces combattantes.

Pour atteindre l’efficacité maximale, la solidarité de toutes les composantes de nos Forces armées nationales est indispensable et exige la présence effective et active des chefs militaires sur le théâtre des opérations, aux côtés de la troupe.

Au plan gouvernemental, la poursuite des investissements dans le secteur de la sécurité et la mise en œuvre des engagements du PNDES appellent à un recentrage et une plus grande rationalisation dans le fonctionnement de nos administrations et institutions.

Les circonstances actuelles m’interpellent sur la nécessité de constituer une équipe resserrée et plus soudée pour nous maintenir sur la trajectoire de la croissance économique, et de la poursuite de la lutte contre le terrorisme.

Je m’y emploierai dans les jours à venir.

Je lancerai dès la semaine prochaine, après concertation avec les autorités judiciaires et l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption, une opération mains propres, pour vider tous les dossiers pendants de corruption et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè épris de bonne gouvernance et de démocratie.

Aujourd’hui plus que jamais, j’ai confiance en nos Forces de Défense et de Sécurité, en nos Volontaires pour la Défense de la Patrie et en nos laborieuses populations résilientes pour venir à bout de l’ennemi.

Le Burkina Faso ne pliera pas devant les forces du mal, grâce à la cohésion et à l’unité de toutes ses filles et de tous ses fils.

Vive le Burkina Faso!

Je vous remercie!»