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Roch Kaboré ministre de la Défense: «une décision importante», selon le Premier ministre

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Le Premier ministre burkinabè Christophe Dabiré, au sortir du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, ce mercredi 1er juillet 2021, a soutenu que c’est une «décision (…) extrêmement importante» que le président du Faso Roch Kaboré a prise en s’attribuant le portefeuille de la Défense nationale et des Anciens combattants.

A la suite de son discours du dimanche 27 juin 2021, le chef de l’Etat Roch Kaboré a procédé au remaniement ministériel, où deux ministres ont été éjectés, pour joindre l’acte à la parole. Dans ce nouveau gouvernement, le président lui-même occupe le ministère en charge de la Défense et a nommé un autre ministre en charge de la Sécurité à la personne de Maxime Koné.

«Je pense que cette décision, elle est extrêmement importante et permet au chef de l’Etat qui a été élu par le peuple de renouer avec ce (lui) et de récréer la confiance qui est indispensable pour ce qui concerne la nécessité d’assurer la sécurité des personnes et des biens dans notre pays», a laissé entendre le Premier ministre Dabiré face à la presse.

Selon M. Dabiré, les différentes attaques qu’a connu dernièrement le Burkina Faso, qui sont d’une gravité extrême, «ont interpellé la conscience du chef de l’Etat». «C’est pourquoi il a repris les rênes du ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants pour pouvoir procéder à une réorganisation interne de l’ensemble des structures chargées de la défense de notre pays», a-t-il poursuivi.

En plus de prendre le portefeuille de la Défense nationale et des Anciens combattants, le chef de l’Etat a souhaité avoir à ses côtés un officier supérieur de l’armée, comme ministre délégué (colonel-major Aimé Barthélémy Simporé) qui doit lui permettre de gérer les questions opérationnelles.

«Je pense que cette évolution (…) montre bien sa volonté de faire en sorte que non seulement la gestion de la défense soit entre ses mains mais qu’au niveau opérationnelle il ait le contact nécessaire avec l’ensemble de la troupe à travers un officier supérieur qui peut transmettre les messages qu’il souhaiterait transmettre à l’ensemble de la troupe de manière à ce qu’elle (troupe) reprenne confiance, se réorganise et soit beaucoup plus cohérent dans son approche et fassent en sorte que nous puissions continuer à nous redisposer sur le terrain pour apporter les réponses approprié au terrorisme», a signifié le chef du gouvernement Christophe Dabiré.

Pour ce qui est de la nomination de Maxime Koné à la tête du ministère de la Sécurité, M. Dabiré a expliqué qu’il a été appelé car «la sécurité intérieure (du pays) doit être revisitée du point de vue de la stratégie et réorganisée pour pouvoir occuper le terrain que les militaires seront appelés à libérer dans toutes leurs opérations militaires qui ont connu beaucoup de succès mais qui ont connu également des insuffisances parce que la relève qui devrait être opérée au niveau de la sécurité intérieure n’a pas toujours été au rendez-vous».

«Je pense qu’avec l’arrivé de Maxime Koné nous allons procéder à cette redistribution du dispositif sécuritaire au niveau national et faire en sorte que notre volonté de réoccuper le terrain pour permettre aux personnes déplacées internes de pouvoir retourner sur leur territoire, de se réinstaller, contribuer au développement économique et social de notre pays par la production, (…) dans de très bonne condition», a dit le Premier ministre.

Il a, par ailleurs, signifié que ceux qu’on a enlevé du gouvernement «n’ont pas démérité», affirmant qu’«il convient de les féliciter parce qu’à un moment de leur participation à (l’exécutif), ils ont montré les capacités qu’ils avaient à faire en sorte que la sécurité soit assurée». Et l’accalmi des attaques qui a été constaté il y a quelques mois «est à mettre à leur actif».

«Nous ne recherchons pas aujourd’hui des responsables, des coupables, nous voulons tout simplement donner un nouvel dynamisme, un nouveau souffle à notre stratégie de lutte contre le terrorisme dans notre pays», a déclaré le chef du gouvernement.

Réagissant à une question sur la marche de l’opposition prévue les 3 et 4 juillet 2021, le Premier ministre a soutenu que le peuple burkinabè a besoin aujourd’hui «d’aller de façon unie contre le terrorisme» et «il ne faut pas (…) se tromper d’ennemie». «Les agitations politiciennes ont leur place dans le jeu démocratique de notre pays mais quand le pays est en danger, il faut que l’on sache raison garder, se donner la main pour combattre l’ennemie et après nous allons nous lancer dans la gestion politicienne dans notre démocratie», a-t-il dit.

Par Daouda ZONGO