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Safiatou Lopez arrêtée «comme une terroriste», sa cour gardée par des gendarmes

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Safiatou Lopez (Ph. actuburkina.net)

Située dans la cité AZIMMO de la Patte d’Oie, un quartier huppé dans le Sud de Ouagadougou, la résidence de Safiatou Lopez/Zongo, un leader de la société civile burkinabè, arrêtée hier mercredi 29 août 2018 aux environs de 21H30, est gardée par des éléments de la gendarmerie. Selon un constat fait par une équipe de Wakat Séra, la vie socio-économique a repris son cours normal dans le périmètre où a eu lieu «l’arrestation spectaculaire» qui avait semé la panique et la peur au sein des habitations voisines.

Une visite chez Safiatou Lopez, conduite après son interpellation à la gendarmerie de Paspanga. Devant le domicile qui fait l’objet de curiosité, on y a constaté à notre passage ce jeudi 30 août 2018 aux environs de 16H, un véhicule dans lequel sont positionnés des gendarmes armés. Le pick up est stationné en face de la cour de la présidente d’honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC) à notre arrivée sur les lieux.

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Sur l’axe principal jouxtant la cour de Dame Lopez, l’ambiance est à la normale, avec des vendeurs installés sur le côté ouest. Les commerces sont ouverts. Mais des vendeuses que nous avons abordées sur place ont refusé catégoriquement de s’entretenir avec nous sur le sujet qui tient en haleine les Ouagalais depuis cette nuit du mercredi 29 août au jeudi 30 août. Nous n’avons même pas pu faire des images. «Chers messieurs c’est mieux de vous en aller», a lancé un riverain. Ce dernier, la mine grave, nous a répliqué qu’il n’a pas été témoin des faits qui se sont déroulés et qui ont été largement médiatisés.

Ensuite, nous prenons langue avec un groupe d’une dizaine d’hommes vers le côté Est du périmètre du domicile de Safiatou Lopez qui «a été arrêtée comme un terroriste», selon un porte-parole d’un parti de l’opposition qui a condamné la manière rocambolesque qui aurait été utilisée pour procéder à l’arrestation de la militante des droits de l’Homme.

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Malgré nos astuces en vue de rassurer nos interlocuteurs, rien n’y fit. Personne ne voulait parler, comme si l’affaire Safiatou Lopez est un sujet tabou dans le périmètre où loge l’opératrice économique. Ce n’est qu’un peu plus loin du domicile de Dame Lopez, côté sud, qu’un voisin qui a pris le soin de requérir l’anonymat, a mentionné qu’un «impressionnant armement» a été déployé pour barricader les axes menant à la cour de la présidente d’honneur du CCNOSC. Notre interlocuteur a fait observer que «ce n’est que le matin vers 6H» que les barrières ont été levées.

Celui qui s’est dit témoin oculaire de l’arrestation de Safiatou Lopez et qui a affirmé avoir suivi l’affaire jusqu’au moment où les gendarmes ont amené sa voisine, a laissé entendre que contrairement à certains, il n’a pas été «paniqué». Après cette confidence, une dame qui suivait la conversation avance: «Moi-même je n’ai rien su dans la nuit» c’est «ce matin que j’ai entendu dans les médias».

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Jusqu’à notre départ à 17H, la circulation était normale et rien ne montrait que les alentours du domicile de Safiatou Lopez qui passera son deuxième jour de garde-à-vue à la gendarmerie de Paspanga, étaient infréquentables.

Par Bernard BOUGOUM