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Sécurité au Burkina: «Il y avait un deal» avec Blaise Compaoré (Roch Kaboré)

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Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré (photo d'archives)

Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été reçu hier 21 février à Berlin par la chancelière Angela Merkel et le président Frank-Walter Steinmeier. En marge de cette visite dont l’objectif est surtout de nouer une coopération dans le domaine de la sécurité, le président du Faso a confié à nos confrères de la Deutsche Welle (DW), interview dont Wakat Séra vous propose un extrait, que «le Burkina Faso a bénéficié de la paix sociale parce que nous avions un deal qui était là».

Deutsche Welle: Il y avait le RSP (Régiment de la Sécurité présidentielle, aujourd’hui démantelé, NDLR). Vous ne regrettez pas l’absence de ce régiment?

Roch Marc Christian Kaboré: Vous savez, le RSP, on en parle beaucoup, mais comme je dis, l’expérience nous montre que c’est un tigre en papier.

Ah bon?

Puisque la preuve, le RSP c’était pour la défense du pouvoir de Blaise Compaoré et non la défense du territoire burkinabè.

Vous parlez vous-même de votre prédécesseur Blaise Compaoré. Il y a des rumeurs qui disent que l’ex-président, burkinabè aurait eu des liens avec des terroristes et c’est à cause de sa chute maintenant que le Burkina Faso souffre du terrorisme.

Qu’il y eut des liens, je pense que ce ne sont pas des rumeurs, c’est un fait établi.

Vous avez les informations?

Mais non mais, le Burkina Faso a bénéficié de la paix sociale pendant des années parce que quelque part, nous avions un deal qui était là. Ça me semble évident, d’autant plus qu’après le départ de Blaise Compaoré et les élections, à peine nous avons mis, le 12 janvier (2015, NDLR), le gouvernement en place, que le 15, nous avions le premier attentat au Burkina Faso. Et depuis lors, nous sommes dans une activité anti-terroriste dont l’objectif est de nous empêcher de travailler.

Puisque vous dites qu’avec Blaise Compaoré il y avait un deal, pourquoi ne pas solliciter ses conseils aujourd’hui?

Si les conseils, c’est de nous amener à faire des deals avec les terroristes pour des trafics, je pense que c’est un mauvais conseiller pour nous.

Est-ce que vous confirmez aussi que des leaders terroristes sont venus réclamer chez vous des voitures qu’ils avaient commandées avec votre prédécesseur?

Je confirme! Je ne suis pas informé de ces commandes, par conséquent vous pouvez aller réclamer ces voitures à qui de droit, qui est en Côte d’Ivoire. Il vous dira où il les a mises, mais moi je n’étais pas dans ces deals là.

Et comment  ont-ils réagi?

Ha! Je ne sais pas. Notre conversation s’est arrêtée là.

Propos recueillis par la Deutsch Welle et retranscrits par Boureima DEMBELE