Accueil Editorial Sommets au Togo: intégration africaine sans frontières!

Sommets au Togo: intégration africaine sans frontières!

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La capitale togolaise aux couleurs de l'intégration (Ph. wakatsera.com)

La capitale togolaise a ôté ses traditionnelles couleurs jaune vert, frappé d’y=une étoile rouge, pour se parer de plus chatoyantes et diverses dont le dénominateur commun est de rassembler plusieurs pays de l’Afrique autour d’un objectif capital, l’intégration africaine. Cette mue de Lomé est loin d’être fortuite, et même si elle est combattue par des opposants de Faure Gnassingbé, elle répond à une un besoin existentiel, prôné non seulement par les éternels apôtres de l’unité africaine que sont, entre autres, Malcom X, Kwamé Nkrumah, Haïlé Sélassié, et bien d’autres. Le flabeau qu’ils ont allumé, malgré la volonté de certains leaders comme Moammar Khadafi ou Thomas Sankara ne résistera pas au vent dévastateur soufflé depuis l’Occident et qui a mis en grande difficulté cette intégration qui aurait, le cas échéant abouti aux Etats-Unis d’Afrique. Mais découragement n’étant pas africain, l’idée n’a pas été jetée aux oubliettes. Mieux, elle a plus ou moins prospérée, portée surtout par les peuples qui, malgré les frontières artificielles héritées et dites intangibles tracées par les colonisateurs dans la chaire des Africains ; ont maintenu des relations fraternelles séculaires entre pays. Ce n’est pas rare qu’une femme faisant la cuisine et se trouvant à court de sel, n’en prenne pas chez sa voisine qui se trouve de l’autre côté de la ligne tirée par le «blanc».

Plus officiellement ; la Communauté économique des Etats du l’Afrique de l’ouest et l’Union économique et monétaire, dans une certaine mesure ont mis en place des mécanismes sensées faciliter la limitation des biens et des personnes. Plusieurs expériences en la matière ont constitué une réussite comme le passeport de la CEDEAO bientôt fonctionnelle, le postes de douanes juxtaposés et les règlements de conflits entre pays membres de la CEDEAO. Certes des insuffisances et surtout des divergences subsistent entre les dirigeants qui n’ont jamais pu parvenir à l’intégration des peuples mais se contentent encore de leurs portions incongrues de pouvoir faisant d’eux des roitelets préférant être têtes de rat que queues de lion. L’Afrique ainsi divisée et écartelée court logiquement à sa paupérisation chronique et à la maintenance de ses populations dans la misère. En plein 217 siècle, des dirigeants continuent résolument de faire le jeu des Occidentaux, qui, moyennant des accords flous à couper au couteau, sont engagés à assurer protection du fauteuil de présidents assoiffés de pouvoir à vie, eux, prêts à brader les richesses naturelles de leur pays au profit du sachem blanc. C’est à peine si les tares de la colonisation ont disparues, car elles ont fait place à des accords leoniens de partenariat qui permettent au nord de venir ramasser impunément l’or, le cobalt, le diamant, le pétrole, le bois, le coton, le cacao, etc., et de les transformer pour revenir vendre les produits finis à des prix exorbitants à des Africains dont les peuples croupissent dans une indigence comme irréversible.

C’est en cela qu’il convient de saluer les sommets de l’Uemoa, de la Cedeao et celui conjoint de la Cedeao-Ceac qu’abritent Lomé, les 30 et 3& juillet 2018. Si l’expérience plus ou moins réussie de la Cedeao peut être mise à profit par sa consoeur de la Communauté économique d’Afrique centrale qui peine encore à emprunter la voie jonchée d’obstacles de l’intégration,  on ne peut que s’en féliciter pour le bonheur d’un continent noir affaibli par le pillage de ses matières premières et désormais sous coupe réglée du terrorisme quoi lui ôte le peu dont il peut encore se nourrir, le tourisme. Espoir donc que le triple sommet togolais soit un sommet-plus, et batte en brèche, tous les arguments vrais ou faux, avancés par les contempteurs politiques de Faure Gnassingbé à qui ils reprochent de ne pas encourager l’alternance. En attendant, l’Afrique attend toujours son intégration, la vraie. Et si Lomé en était le point de départ?

La capitale togolaise aux couleurs de l’intégration (Ph. wakatsera.com)