Accueil A la une Togo: pourquoi vont-ils tous au Port de Lomé?

Togo: pourquoi vont-ils tous au Port de Lomé?

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Le bitumier Bitu River inauguré au Togo

L’inauguration du navire bitumier «Bitu River», le mercredi 1er février 2023, au quai minéralier du Port Autonome de Lomé (PAL), est venu conforter, aux yeux des observateurs du secteur maritime, les atouts majeurs du port togolais dans la sous-région. Toute chose qui justifie l’engagement et les grandes ambitions du gouvernement pour consolider ce pilier essentiel de l’économie togolaise qu’est le PAL, devenu l’un des ports les mieux fréquentés de l’Afrique de l’Ouest, grâce à ses nombreux atouts.

Les autorités inaugurant le navire Bitu River

Le Port Autonome de Lomé (PAL) est le seul port sur la côte ouest africaine par lequel on peut atteindre plusieurs capitales en un seul jour avec un acheminement des marchandises. Avec la mise en place de nouvelles mesures de sécurité, notamment l’installation d’un système de télésurveillance, le PAL continue de convaincre le peu de personnes encore sceptiques, que les options qu’il offre, et le rapport qualité-prix qui milite en sa faveur, ne peuvent que faire l’affaire de ses habitués, en l’occurrence des opérateurs économiques venant de tous les coins de la planète, et des Etats que la nature a privés d’ouverture sur la mer.

Sans en être la seule illustration, l’inauguration du «Bitu River», véritable géant de la mer, appartenant à la société française «Rubis Energie», met en exergue, le rôle névralgique du Port autonome de Lomé dans le commerce et le développement économique du Togo, mais aussi de la sous-région. Le Togo qui joue ainsi pleinement sa carte sur l’échiquier économique africain, ne compte pas rester en si bon chemin, car les ambitions des dirigeants du pays qui portait le surnom évocateur de «Suisse de l’Afrique de l’ouest», convergent vers une seule cible: faire du PAL, non pas que la porte d’entrée naturelle de la sous-région aux navires en provenance des autres continents, mais celle d’une Afrique plus que jamais courtisée par les plus grandes puissances de ce monde.


Le président togolais Faure Gnassingbé. © Emmanuel PITA/Flickr Présidence du Togo

«En effet, le Togo qui se veut, de par la vision du chef de l’Etat, (…) un hub régional de solutions logistiques, offre bien toutes les garanties pour la sécurité et l’efficience, la sérénité nécessaire aux succès de vos activités», a affirmé, la main sur le cœur, le ministre togolais de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière, Kokou Edem Tengué, lors de l’acte baptismal de «Bitu River», un navire qui doit contribuer à une distribution à partir du Togo, d’énergie et de bitume. Du reste, c’est animé de la ferme conviction de mettre en musique l’option du président togolais Faure Gnassingbé de faire du Port autonome de Lomé un puissant levier économique au service de son pays, afin d’en booster davantage le développement, que le ministre Kokou Edem Tengue ne se donne aucun répit.

Multipliant les initiatives novatrices pour maintenir le PAL dans sa dynamique de port leader, Kokou Edem Tengué affirme, pourtant, qu’il ne fait que déployer le programme du chef de l’Etat dans sa partie qui concerne le ministère qui lui a été confié, et la synergie de l’équipe gouvernementale. Avec pareille alchimie, qui fait corps avec les différentes réformes que le Togo a mises en branle dans le secteur maritime, le PAL ne peut qu’atteindre ses objectifs. C’est dans cette droite ligne que le ministre Tengué a rappelé que le PAL, qui est le quatrième port africain pour les opérations de porte-container, signe ainsi, avec l’inauguration de «Bitu River», sa volonté de conquérir le haut du podium dans tous les autres types de trafics, comme ceux des navires citernes et des chimiquiers.

Des témoins occulaires d’un événement important pour le PAL

En tout cas, la place de choix tenue par le Togo en matière d’activité maritime a transcendé les frontières nationales. Comme bien des partenaires extérieurs du Togo, l’ambassadeur de France dans ce pays, Augustin Favereau, le reconnaît sans ambages. Ainsi, pour justifier le choix du Togo qui est loin d’être fortuit pour l’inauguration du «Bitu Rivers», le diplomate français a mis en avant les atouts indéniables qui ont milité au profit de son pays d’accueil. Petit florilège:  «La qualité et la puissance de son port, sa position géographique centrale au cœur de la région, l’existence d’infrastructures permettant l’évacuation des produits par la route, la qualité de l’environnement des affaires (…), sont autant d’atouts pour l’économie locale, régionale et je dirai mondiale». Comme le diraient les Ivoiriens, «connaisseur connaît».

Last but not least, avec une profondeur de 16,60 mètres, le PAL est le seul port en eau profonde de la côte ouest africaine, pouvant accueillir des navires de Troisième génération.

Kokou Edem Tengue, ministre togolais de l’Economie maritime, de la Pêche et de la Protection côtière

Comme ces hommes d’affaires qu’on dit au nez creux, Faure Gnassingbé, vient de montrer une fois de plus qu’il sait trouver des hommes de valeur, et surtout mettre «l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut», pour conduire à bien son action pour le mieux-être de ses compatriotes. De ces ministres envoyés en mission par le président togolais pour la gestion de départements dits stratégiques, figure sans doute le détenteur du maroquin de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection de la côte. L’Institut américain des économistes agréés (ICCE) qui a désigné Kokou Edem Tengué, l’ex directeur général au Togo, de la multinationale danoise Maersk, parmi les 30 économistes les plus influents de l’Afrique subsaharienne en 2022 ne s’est donc pas trompé dans son choix.

Ce prix, il faut le rappeler, a été institué par l’ICCE pour célébrer les nouveaux penseurs économiques qui influencent des changements positifs dans l’économie de leur pays. Surtout que Kokou Edem Tengué, un pur produit de la jeunesse togolaise, une jeunesse qui a conquis la confiance de Faure Gnassingbé, a pris la noble décision de se rendre utile au développement de son pays en lui consacrant une expertise internationale acquise grâce aux programmes emploi-formation et son expérience sur le terrain.

Par Wakat Séra