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Tokyo 2020: Fabrice Zango fêté au Burkina, le regard déjà vers Paris 2024

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Hugues Fabrice Zango, bravo champion (Ph. sportnewsafrica.com)

Merci Hugues Fabrice Zango, tu es le digne fils et la fierté du Burkina! Ainsi pouvait se résumer les slogans criés ou floqués sur les tee-shirts des centaines de Burkinabè, officiels, parents, amis et supporters, qui ont tenu à réserver un accueil chaleureux à la délégation burkinabè qui a pris part aux JO Tokyo 2020. Et au sein de cette équipe des ambassadeurs olympiques du Pays des Hommes intègres, qui est rentrée au bercail, en cette nuit dominicale, figurait un certain Hugues Fabrice Zango, une des satisfactions de l’Afrique, mais surtout du Burkina, son pays à qui il a offert sa première médaille olympique. Cette récompense, le triple sauteur burkinabè, qui portait sur ses frêles épaules l’espoir de toute une nation, l’a sortie de ses tripes, dans une finale dont les débuts ne lui avaient guère souris. Il a même frôlé la catastrophe dans ses deux premiers essais, avant de faire exploser de joie, tout un peuple qui n’oubliera jamais la nuit blanche de ce 5 août, pour suivre sur le petit écran, les exploits de celui qui représentait leur dernier espoir.

Le jeune athlète de 28 ans, a réalisé, un saut de 17,47 m et est donc monté sur la troisième marche du podium de cette discipline, dont il détient le record du monde masculin en salle, avec un exploit de 18,07 m. Cette fois-ci, avec sa prouesse sportive à Tokyo 2020, le Burkinabè a fait plus que participer, contrairement à la formule célèbre du père des JO modernes, le Baron Pierre de Coubertin. Il a terminé troisième. Une place de bronze qui a compté pour de l’or, pour les Burkinabè qui ont tant espéré, misant gros sur ce sportif plein d’ambition. En tout cas, pour Hugues Fabrice Zango, l’essentiel n’était pas simplement de participer, mais de gagner. Certes, il ne ramène pas à Ouagadougou l’or qu’il était allé chercher dans la capitale nipponne, mais il revient de l’aventure exaltante, avec du bronze. Un bronze aussi lourd que l’or, symbolique à plus d’un titre, car obtenu le jour de l’indépendance de son pays le Burkina.

Plus que tout, cette distinction qui tient une bonne place au titre de la moisson des 37 médailles des Africains à Tokyo 2020, a mis du baume au cœur de ses compatriotes inconsolables, encore sous le choc de l’attaque armée meurtrière du 4 août dans la province de l’Oudalan. C’est d’ailleurs à cause de ce deuil causé par l’assassinat, par des «hommes armés non identifiés», de 30 personnes, dont 11 civils, 15 soldats et quatre Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), que l’accueil a été à minima, à la descente d’avion du champion burkinabè. Mais ce n’est, sans doute, que partie remise, le Burkina réservant à celui qui a inscrit le nom du pays dans les annales de la 32è olympiade, des jeux reportés pour cause de la crise sanitaire et qui se seraient déroulés, du 23 juillet au 8 août, à huis-clos, n’eut été la magie de la télévision.

Le continent africain qui a juste fait mieux qu’il y a 5 ans aux JO 2016 de Rio au Brésil, attend toujours son heure de gloire. Les Africains qui ont récolté 11 médailles en or à Tokyo, soit une de plus qu’au Brésil, brilleront-ils plus que de coutume, à l’ombre de la Tour Eiffel où leurs regards sont déjà tournés pour Paris 2024? En attendant, pendant que le Kenya, la nation africaine la mieux classée de la 29è édition «masquée» des JO, Covid-19 oblige, savoure sa 19è place et compte ses 10 médailles dont 4 en or, le Burkina Faso lui, fête sa première, du bronze à valeur d’or, que lui a ramenée, Hugues Fabrice Zango, au bout de l’effort.

Par Wakat Séra