Accueil A la une Ecobank Burkina: l’au revoir du fils adopté, Moukaramou Adjassa Chanou Alao

Ecobank Burkina: l’au revoir du fils adopté, Moukaramou Adjassa Chanou Alao

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Le PCA Amadou Sangaré (à gauche) remettant le cadeau du personnel de la banque au DG Moukaramou Adjassa Chanou Alao

Emotions et hommages ont caractérisé la cérémonie d’au revoir organisée par le président du Conseil d’administration de Ecobank Burkina, ce vendredi 6 août 2021 à Ouagadougou, à l’endroit de Moukaramou Adjassa Chanou Alao, directeur général sortant de l’une des banques leaders au Burkina Faso. Allocutions, décoration, remises de cadeau, ont été les temps forts de ces instants exceptionnels au cours desquels la douleur de se séparer d’un directeur général aux compétences hors-pair l’a disputé à la joie de conjuguer désormais au féminin, le poste de directeur général de Ecobank Burkina, avec le retour dans la famille, et à la tête de la banque panafricaine, de la seule femme directrice générale de banque au Burkina. Le ministre de l’Economie, des finances et du développement qui a décoré le DG sortant de Ecobank Burkina de la médaille de Chevalier de l’Ordre de l’Etalon, a du reste, saisi l’opportunité, pour relever et saluer les mérites de Moukaramou Adjassa Chanou Alao, un «homme aux grandes qualités humaines et professionnelles».

«On ne vit pas sans se dire adieu
On ne vit pas sans mourir un peu
Sans abandonner pour aller plus loin
Sur son chemin quelque chose ou quelqu’un (…)».

Les paroles de la célèbre chanteuse française Mireille Mathieu, auraient pu être celles de Moukaramou Adjassa Chanou Alao, sur le point de quitter le Burkina pour d’autres défis qui l’attendent sur les bords de la Seine. Mais, le discret et tout autant efficace homme de challenges n’a pas osé pousser la chansonnette. Lui est un banquier accompli. Son talent, il l’a plutôt mis au service de clients toujours plus exigeants qui ne confient pas leur argent et autres biens au premier venu. «Mouka», pour les intimes et ceux qui n’ont pas la témérité de prononcer en entier le noms du directeur général sortant de Ecobank Burkina, est diplômé en administration des affaires de l’Université Paris XII et titulaire d’une Maîtrise en gestion de l’Université Paris XIII. Il a plus de 25 ans d’expérience dans le secteur bancaire (dont 12 en tant que Directeur Général).

Le DG de Ecobank Burkina, Chanou Alao remettant un cadeau au ministre Lassané Kaboré (masque)

Il était, jusqu’à cette fatidique soirée d’au revoir, Directeur général de Ecobank Burkina après avoir été celui de Ecobank Niger, puis de Ecobank Guinée. Avant cela, comme l’a énuméré, sans être exhaustif, le maître de cérémonie XXL, l’élégant Alpha Ouédraogo, il a travaillé pour Citibank Gabon en tant que directeur du «Corporate Banking» de 2005 à 2007. Avant de rejoindre Citibank, il a occupé les postes de directeur de la banque institutionnelle et directeur adjoint des Risques chez Ecobank Benin. Il a également travaillé à la Banque Internationale du Bénin (BIBE), en tant que directeur adjoint des Risques. Mais, avant tout, cette brillante carrière qui s’annonce encore bien longue et fructueuse, l’époux de Joëlle, celle qui a autant aimé le Burkina Faso que sa deuxième moitié, a débuté sa carrière au Crédit Maritime Mutuel-Paris, en tant qu’Assistant à la Trésorerie puis il y est devenu Trésorier adjoint.

Le DG de Ecobank Burkina, Moukaramou Adjassa Chanou Alao

Depuis le 22 mars 2019, soit après presque trois années de service à la tête de Ecobank Burkina, M. Chanou Alao a été célébré par les autorités du pays représentées par le ministre burkinabè de l’Economie, des finances et du développement, Lassané Kaboré, les membres du Conseil d’administration de la banque, ses collaborateurs et ses amis, les partenaires et clients du groupe, dans une ambiance conviviale et sympathique. Moukaramou Adjassa Chanou Alao, a, selon les différents témoignages du jour, marqué «positivement» le milieu bancaire et financier burkinabè «grâce à son talent, sa disponibilité et surtout son professionnalisme».

Homme aux grandes qualités humaines et professionnelles

Le ministre burkinabè de l’Economie, des finances et du développement, Lassané Kaboré

Le ministre de l’Economie, des finances et du développement, Lassané Kaboré, après avoir salué les mérites d’un homme aux grandes qualités humaines et professionnelles, a affirmé que «M. Chanou Alao a impacté le milieu bancaire et financier du Burkina Faso grâce à son talent, sa disponibilité, son esprit de service et surtout son professionnalisme». C’est en reconnaissance de ces mérites que le Burkina Faso lui a décerné la médaille de Chevalier de l’Ordre de l’Étalon. «Cette distinction que vous devrez arborer avec honneur et fierté représente l’hommage d’une nation toute entière et de ses 20 millions d’habitants à ce valeureux fils d’adoption qui a porté la cause du pays des Hommes intègres et qui a travaillé pour son épanouissement», a déclaré M. Kaboré, au nom du président du Faso, ajoutant que M. Chanou Alao est désormais un digne ambassadeur du Burkina.

Le ministre Lassané Kaboré (à gauche) congratulant le DG Makaramou Adjassa Chanou Alao

«Nous espérons que vous continuerez toujours à agir pour le rayonnement de notre pays et de notre économie et apporterez vos soutiens nécessaires à nos différents opérateurs économiques dans le cadre de leurs activités à l’international», a affirmé M. Kaboré, avant de faire remarquer que si l’économie du Burkina donne des signes d’une «relance effective» malgré le Covid-19 doublé par la crise sécuritaire, c’est en partie grâce au concours «exceptionnel» du secteur bancaire engagé aux côtés des autres composantes du secteur de l’économie sur la voie de la résilience. Ceci, a-t-il salué, aide le pays à «mieux» faire face aux défis de l’heure.

Félicitations, remerciements et encouragement ont été les mots du président du Conseil d’administration de Ecobank Burkina, Amadou Sangaré, à l’endroit de Moukaramou Adjassa Chanou Alao pour ses résultats «satisfaisants». Selon M. Sangaré, le directeur général, sur le point de partir, a été l’un des acteurs clés de la résilience de l’institution bancaire et de la consolidation de ses acquis majeurs et ce malgré ces temps difficiles marqués notamment par un contexte sécuritaire fragile et l’apparition soudaine de la pandémie du Covid-19.

 

Une vue de l’assistance à la cérémonie

«Ces situations sont venues bouleverser profondément l’environnement économique de notre pays, subséquemment les stratégies opérationnelles de notre entreprise. En dépit de cette contrainte objective, vous avez fait montre d’une parfaite vision pour donner à Ecobank, les moyens de traverser ces temps d’incertitude pour en sortir plus solide», a dit le PCA de Ecobank Burkina, s’adressant à Moukaramou Adjassa Chanou Alao. C’est un PCA visiblement heureux de la santé solide dont jouit «la banque panafricaine» au Burkina qui s’exprimait: «Ensemble, nous avons mené une courageuse stratégie d’assainissement du portefeuille de la banque tout en transformant notre modèle opérationnel par la poursuite d’une politique innovante de digitalisation de nos produits et services et de diversification de nos circuits de distribution».

Cette approche, a déclaré M. Sangaré, a permis de «disponibiliser plusieurs plateformes technologiques qui ont rendu facile l’accompagnement de notre clientèle dont les particuliers, les entreprises et l’Etat». Il a ainsi relevé que de nombreux acquis jalonnent le parcours de M. Chanou Alao à la tête de l’institution. «Vous léguez à votre successeur dont nous venons d’entériner aujourd’hui-même la nomination (vendredi 6 août, NDLR), une banque en parfaite santé dont les indicateurs actuels préfigurent d’excellents résultats en fin d’année», a affirmé M. Sangaré qui a eu «l’insigne honneur et l’immense plaisir» d’informer l’assistance, que la nouvelle directrice générale de Ecobank Burkina est Noellie Cécile Tiendrébéogo. Une nouvelle DG aux qualités professionnelles reconnues qui réalise un «come back at home», ayant fait l’essentiel de sa carrière au sein de Ecobank Burkina, avant de devenir la première femme directrice générale de banque au Burkina Faso. «La machine va donc continuer d’avancer», est persuadé le PCA du groupe bancaire qui a pignon sur rue au Burkina et rayonne ailleurs sur le continent africain et dans le monde.

Le PCA Amadou Sangaré (à gauche) remettant le cadeau du personnel de la banque au DG Moukaramou Adjassa Chanou Alao

Amadou Sangaré, adressant ses mots de fin de discours au DG sortant, a souhaité qu’à son nouveau poste de directeur général en France, où il aura en charge la direction des opérations des filiales Ecobank de Paris, Londres, Dubaï et Pékin, il continue de «jouer un rôle dans la facilitation de transaction financière» du Burkina Faso avec ces différentes parties du monde.

Porter avec dignité et fierté les couleurs de sa patrie d’adoption

«Dans la vie tout à une fin. L’expérience de l’existence nous l’enseigne. Il faut savoir tourner les pages du livre de son histoire personnelle. Aujourd’hui est venu pour moi l’heure de vous dire au revoir», a dit, Moukaramou Adjassa Chanou Alao, soulignant que «c’est le cœur plein d’émotion et de souvenirs professionnels, personnels, amicaux et familiaux» qu’il va quitter le Burkina Faso dans quelques jours.

Après avoir rendu hommage à ses prédécesseurs dont le dernier, Cheick Travaly, et mis l’accent sur les qualités inestimables de son successeur, Noellie Cécile Tiendrébéogo, le DG sortant de Ecobank Burkina, a fait savoir, avec fierté, que «la banque panafricaine» est, «aujourd’hui une institution qui peut de nouveau se projeter dans l’avenir avec plus de prétention pour contribuer au financement de l’économie nationale et rester un acteur majeur de l’inclusion financière au Burkina Faso». En cette année 2021, «nos résultats à mi-parcours et les tendances qui se dessinent nous placent parmi les banques leaders du marché», a-t-il rassuré, relevant avoir eu le plaisir de travailler avec une «équipe compétente, professionnelle, consciencieuse et engagée».

«M. le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, en m’octroyant cette distinction dans l’ordre du Burkina Faso, vous achevez de faire de moi un fils de ce pays qui va porter avec dignité et fierté les couleurs de sa patrie d’adoption», a garanti M. Chanou Alao qui dit ne pas trouver de mots «assez forts» pour exprimer son émotion. «Je voudrais tout simplement dire un grand merci» pour cette marque d’attention, a-t-il terminé, avant d’être rejoint sur le podium dressé pour l’occasion, par le ministre Lassané Kaboré et le PCA Amadou Sangaré, pour la remise des cadeaux.

«On ne vit pas, sans se dire adieu», certes, mais «ce n’est qu’un au revoir», comme l’a conclu le fils d’adoption du Burkina, Moukaramou Adjassa Chanou Alao.

Par Bernard BOUGOUM

Encadré

Ils ont dit…

«Un homme humble, rigoureux et professionnel», ministre Lassané Kaboré

Ce qui est frappant lorsque vous rencontrez M. Alao, c’est son humilité. C’est un homme très humble, rigoureux et professionnel. Je me rappelle, en tant que ministre, que nous avons naturellement eu des échanges pour nos premières émissions de bons et obligations. J’ai voulu rencontrer un certain nombre de banquiers pour leur demander d’avoir confiance en notre économie pour nous accompagner. J’avoue que j’ai beaucoup été impressionné par l’attitude des professionnels des banques et c’est comme ça que nos rapports sont nés et j’ai, depuis lors, gardé des rapports cordiaux avec les DG des banques.

La promotion de M. Alao n’est pas une surprise pour moi car l’homme tel que nous l’avons connu à travers ses valeurs continuera de briller et toutes nos prières l’accompagnent pour que dans sa carrière, il puisse toujours rencontrer le bonheur et le succès. Et la décoration que le chef de l’Etat a bien voulu lui décerner ce soir (vendredi 6 août, NDLR) montre effectivement l’attachement des plus hautes autorités par rapport à ce qu’il a fait pour notre pays et nous souhaitons qu’il continue de garder un souvenir très agréable et qu’il continue de soutenir nos opérateurs économiques et les Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur.

«Ouagadougou a su adopter ce cadre de grande compétence», maire Roland Armand Pierre Béouindé

J’exprime des mots de regret. J’allais dire que son séjour a été très court. Mais ces mots de regret sont partagés en même temps avec des mots de satisfaction de savoir qu’à partir du Burkina, il a connu de la promotion. D’ici, où il a servi pendant presque trois ans, il va occuper un poste au niveau international qui va couvrir toute l’Afrique à l’Europe, l’Asie et le Moyen Orient. Donc ce sont des belles opportunités qu’il pourra porter vers notre région et surtout vers le Burkina Faso. En tout cas, la ville de Ouagadougou a su l’adopter et avait découvert un cadre de très grande compétence. Maintenant c’est un ami, un frère qui s’en va et je lui souhaite bon vent.

«C’est avec regret que nous actons son départ», Issaka Kargougou, administrateur de Ecobank Burkina

Je voudrais d’abord le féliciter pour la performance que la banque a connu durant son mandat. Il a pris l’institution et il a relevé les défis majeurs dont celui d’assainir le portefeuille de la banque et de relancer les résultats financiers. Je retiens de lui, un homme très professionnel, amical, un homme qui sait être à l’écoute de tous ses partenaires. C’est avec regret que nous actons son départ. Mais la vie est ainsi faite, je ne peux que lui souhaiter un bon parcours professionnel et que Dieu continue de le guider dans toute sa vie, le protéger et le bénir encore.

«Un DG ouvert et disponible», Mme Kouanda, directrice des opérations et de la technologie de Ecobank Burkina

Je retiens de M. Alao, un DG ouvert, disponible, à l’écoute et qui accompagne ses collaborateurs. Nous avons eu du plaisir à travailler avec lui. Il est en train de partir et et ce n’est pas de gaîté de cœur que nous assistons à ce départ. Mais nous lui souhaitons bon vent. Il va pour porter d’autres responsabilités, donc que Dieu l’accompagne et l’assiste.

«Mélancolie et enthousiasme», Moukaramou Adjassa Chanou Alao, DG sortant de Ecobank Burkina

Je ressens de la mélancolie et de l’enthousiasme. Mélancolie car je quitte mon pays d’adoption. En très peu de temps, je me suis sentis vraiment chez moi, en famille. J’ai été accueilli à bras ouverts et les presque trois années que j’ai passées ici, je n’ai senti ni l’ennui, ni la solitude.

Enthousiasme parce que je vais pour représenter Ecobank à l’international et comme vous le savez pour couvrir Paris, Londres, Dubaï et Chine. Donc c’est un gros challenge à relever et je pense qu’avec l’aide de ma famille qui sera à côté dorénavant, cela me donnera encore plus d’énergie et c’est une confiance que les hauts dirigeants de mon groupe me font et je ferai tout mon possible pour être à la hauteur de leur attente et (aussi) toujours œuvrer et travailler pour le Burkina.

Recueillis par BG