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UA/IAM: la Côte d’Ivoire remporte la 16e édition de la Journée de l’intégration

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La communauté ivoirienne est la lauréate de la 16e édition

La communauté ivoirienne a remporté la 16e édition de la «Journée de l’Intégration africaine» organisée par l’Université de l’Unité Africaine (UA), anciennement Institut Africain de Management (IAM), le samedi 24 mai 2025, à Ouagadougou au sein de l’établissement. L’université burkinabè de référence, regroupant une vingtaine de nationalités, tient, annuellement, cette célébration en marge de la Journée mondiale de l’Afrique, commémorée chaque 25 mai, date de fondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963, devenue Union africaine.

L’Université de l’Unité Africaine (UA), ex-Institut africain de management (IAM Ouaga), a célébré pour la seizième fois d’affilée, le samedi 24 mai 2025, la «Journée de l’intégration africaine», à travers diverses activités dont l’exécution des hymnes du Burkina Faso, de l’université et de l’Union africaine, des prestations musicales, une parade de la vingtaine de nationalités que l’établissement regroupe, un concours d’art culinaire, un concours de danse, une visite des stands des communautés au sein de l’établissement, ce, pour mettre en exergue la richesse diversité culturelle du continent africain. Et comme à l’accoutumée, le public n’a pas marchandé son déplacement pour vivre cette Journée inoubliable qui a mobilisé diverses personnalités, d’illustres invités, personnels de l’Université et les étudiants.

Le drapeau de l’Union africaine présenté aux officiels lors de la parade

Cadre d’expression et de brassage des différentes cultures, cette année encore, la tradition a été respectée parce que les étudiants, parés de leurs plus beaux atours culturels, se sont retrouvés pour commémorer avec faste et dans la gaieté, cette manifestation. La parade a été ouverte avec le drapeau de l’Union africaine. Puis s’en est suivi ceux du Bénin, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali, Guinée Bissau, Niger, Togo, Etats-Unis d’Amérique (USA), Japon et le Burkina Faso. Les défilants, à tour de passage qui ont magnifié des pans de leur culture, ont reçu, les ovations nourries du public, édifié.

Remise du prix à la communauté ivoirienne

Le patron de l’activité, l’ex-ministre, Dr Paul Koffi Koffi, commissaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) au Département du développement de l’entreprise, de l’énergie et de l’économie numérique, a exprimé sa joie d’avoir été présent à cette activité parce que son organisation célèbre aussi l’intégration africaine dans son espace communautaire. « La rencontre de ces deux entités, de l’université et de l’UEMOA, nous réjouit à plus un titre, parce qu’ici, c’est le centre de savoir, c’est là où se mènent les réflexions de nos jeunes étudiants pour bâtir une Afrique unie. Donc l’idée de l’unité, elle est importante. Et aussi, la qualité du travail bien fait au niveau des étudiants et des enseignants est à saluer et je voudrais féliciter l’université pour cette avancée importante », a déclaré Dr Paul Koffi Koffi.

Une vue des officiels de la cérémonie

Le patron de la 16e édition de la Journée d’intégration de l’UA a noté aussi la pluralité des participants. « La cérémonie elle-même a été riche en couleurs, tous les pays ont défilé, ont montré leur savoir-faire. On a vu que l’Afrique est certes diverse, mais, est vraiment cohérente, unie. Nous avons vu pratiquement la même culture se promener de pays en pays, les mêmes traditions et aussi les mêmes approches scéniques », a-t-il apprécié, jugeant cette cohésion, extraordinaire. « Cette force de vivre de l’Africain, cette joie de vivre de l’Africain doit être célébrée régulièrement pour la paix et l’unité du continent », a-t-il martelé.

Le Japon à l’honneur

 « Je suis animé par un sentiment de satisfaction totale parce qu’il y a un message qui est lancé par l’Université de l’Unité Africaine, un message de l’unité, l’unité africaine dans sa diversité », a réagi le parrain de la cérémonie, Charles Nkuna Wa Nkuna, docteur en sciences télécommunications, enseignant de la République Démocratique du Congo (RDC). « Si on regarde aujourd’hui, est-ce que l’Afrique est unie ? Pas encore. Parce qu’il y a des poches d’insécurité entre les pays, que ce soit en Afrique de l’Ouest ou en Afrique centrale. On voit qu’il y a encore des résistances contre l’unité », a enchaîné le parrain qui a estimé que le message de l’UA devrait être relayé et pris en compte par les autres universités, car c’est l’unité à la base qui est construite.

Le parrain de la 16e édition, Charles Nkuna, Dr en Sciences télécommunications, enseignant de la République Démocratique du Congo (RDC)

Si les étudiants sont unis, cela signifierait que « demain, ils resteront dans l’unité, ils construiront l’Afrique dans l’unité et il n’y aura plus des incompréhensions, des tensions entre pays africains parce que l’Afrique doit se construire par les Africains et cette unité ne viendra ni de l’Orient, ni de l’Occident », a avancé avec force le gérant du cabinet Soft Consulting et par ailleurs enseignant à l’Université de l’Unité Africaine, saluant le bel exercice, le bel exemple que l’UA a donné au monde.

Pour le Président du Conseil d’Administration (PCA), Dr Amed Moussa Diallo, le message de cette activité vise surtout à montrer aux dirigeants africains que l’Université de l’Unité Africaine est unie depuis longtemps par des liens solides entre étudiants. « Quand vous voyez aujourd’hui, nous avons 19 communautés qui se côtoient ici, qui s’acceptent, qui travaillent ensemble, qui se donnent la main, c’est une invite aux dirigeants d’accélérer le pas, d’accélérer le pas de l’union. Parce que l’Afrique en a besoin », a soutenu le fondateur de l’école de référence.

Un autre angle de vue du public

« Si on veut se développer aujourd’hui, il faut qu’on puisse tisser des liens solides et indéfectibles entre les pays. Donc, comme ce sont des jeunes qui sont les leaders de demain, nous leur inculquons ces valeurs d’unité, de solidarité, qui vont rejaillir forcément dans leur environnement et c’est au profit des Africains, au profit de l’Afrique », a-t-il conclu.

Le président du Conseil scientifique de l’Université de l’Unité Africaine, Pr Stanislas Ouaro, a cherché, à travers un chef d’œuvre qu’il a lu, à persuader les étudiants et le public que tous les pays du monde qui ont basé leur développement sur les industries extractives ne se sont pas développés. Mais, tous les pays qui ont basé leur développement sur l’économie de la connaissance se sont développés.

Le président du Conseil scientifique de l’UA, Pr Stanislas Ouaro

« C’est pour dire à nos étudiants et aux futurs étudiants de l’UA que c’est par le savoir que nous allons pouvoir développer nos différents pays et pouvoir réaliser ce rêve de nos devanciers, que sont Kwame N’Krumah, Patrice Lumumba, Modibo Kéïta, etc, qui ont rêvé de l’Unité Africaine, qui jusque-là, malheureusement, n’est pas une réalité », a-t-il signifié, encourageants les étudiants à apprendre à se connaître.

« Quand chacun repartira dans son pays, quand chacun sera responsable à un certain niveau, il aura besoin des autres qu’il a connus à l’Université de l’Unité Africaine et ensemble, ils vont travailler à construire cette unité africaine que nous espérons voir très rapidement pour le développement en général de notre continent et le développement en particulier de nos pays », a fait comprendre l’ex-ministre de l’Education nationale.

Le directeur général de l’Université de l’Unité Africaine, Alioune Benga

Le directeur général de l’UA, Alioune Benga, a indiqué que l’université, en plus d’être un lieu de formation, est aussi un laboratoire culturel. « C’est un milieu où se tissent des amitiés et des collaborations. C’est un milieu où se créent des relations très fortes qui vont se prolonger dans le monde professionnel. Je vous félicite, vous encourage et vous exhorte à accorder chaque année davantage d’importance particulière à cette journée d’intégration », a avancé M. Benga.

Il a signifié que son établissement tient régulièrement cette activité pour magnifier les pères fondateurs qui ont créé l’Union africaine. « Ils ont déjà posé des jalons. Aujourd’hui, c’est vrai, vous n’avez pas vécu les indépendances, mais vous êtes à l’ère des interconnexions. Donc, vous avez plus de possibilités et davantage que vos prédécesseurs pour réussir cette intégration dont les jalons ont déjà été posés par vos pères fondateurs. Vous êtes à la pointe de la technologie », a-t-il lancé aux étudiants.

Le Mali a remporté la compétition de la parade à la 16e édition de la Journée de l’intégration de l’UA

Selon lui, les apprenants ont tous les outils pour parachever cette intégration. « L’Afrique aujourd’hui regorge d’énormes potentialités. De plus en plus, nous découvrons dans nos pays du pétrole, du gaz. Qu’est-ce qu’il reste à faire ? C’est de montrer aux yeux du monde où nous sommes que nous pouvons être la locomotive du développement du monde entier. Cela ne peut se faire que grâce à vous, étudiants du milieu intellectuel », a-t-il affirmé. « Vous devez être les ponts et les bâtisseurs de cette intégration », a-t-il souhaité.

La représentante des étudiants, Marie-Anna Farida Zongo, étudiante en première année de Sciences économiques et de Gestion, a fait noter que leur campus où plus de 17 nationalités africaines se côtoient, « tout au long de l’année académique, cette diversité, loin d’être un obstacle, est une richesse inestimable » car elle les pousse « à dépasser (leurs) différences, à bâtir des ponts solides et durables et à créer une véritable communauté fondée sur le respect mutuel et l’amour du prochain ».

Les invités d’honneur de la cérémonie

« La cohésion que nous construisons ensemble, année après année, est la preuve que l’unité africaine n’est pas un rêve lointain, mais une réalité en marche, qui se manifeste dans nos échanges, nos collaborations et notre solidarité au quotidien », a-t-elle appuyé, estimant que cette journée que les étudiants célèbrent est un véritable reflet.

La porte-parole des apprenants de l’UA a poursuivi que cette initiative de son école symbolise leur volonté collective de renforcer l’union et l’amour pour l’Afrique. « Un continent aux histoires diverses, mais unis dans sa grandeur, c’est une occasion unique de mieux nous connaître, de découvrir et d’apprécier les cultures, les traditions, les langues et les savoirs qui font la richesse de chacun d’entre nous », a-t-elle affirmé.

La communauté camerounaise défilant

La compétition en danse, art culinaire et défilé, a opposé les différentes communautés dont les représentants ont, à tour de rôle, livré de très bonnes prestations. Si les deux premières catégories sont primées, celle du défilé est à titre honorifique.

En danse, c’est la communauté ivoirienne qui vient en tête, suivi du Mali et du Burkina. Les montants des prix sont 75 000 FCFA, 100 000 FCFA et 150 000 FCFA. Pour l’art culinaire dont les prix sont 50 000 FCFA, 75 000 FCFA et 100 000 FCFA pour les 1er, 2e et 3e, c’est le Mali qui gagne la première place, suivi du Japon et du Cameroun. Pour le défilé, les lauréats sont par ordre d’arrivée le Burkina Faso, les Etats-Unis d’Amérique (USA) et le Togo.

Le public était une fois de plus au rendez-vous

Palmarès des prix

  • Danse culturelle

1er : Côte d’Ivoire

2ème : Mali

3ème : Burkina Faso

  • Art culinaire

1er : Mali

2ème : Japon

3ème : Cameroun

  • Défilé des communautés

1er : Burkina Faso

2ème : USA

3ème : Togo

Par Bernard BOUGOUM