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Union Africaine: un 35e sommet bien surchargé

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35e sommet de l'UA

Le 35e sommet de l’Union africaine (UA) s’est ouvert le samedi 5 février 2022 à Addis Abeba, siège de l’organisation. Au menu: cinq coups d’État en moins de six mois en Afrique de l’Ouest dont un déjoué en Guinée-Bissau, la Covid-19 ou encore Israël. Il y a trois mois, plusieurs ambassades appelaient leurs ressortissants à quitter la Cité africaine, craignant que les rebelles du Tigré ne s’emparent de la capitale éthiopienne.

À Addis Abeba, il sera bien sûr question de cette série de coups d’État récemment observée sur le continent. Depuis le dernier sommet de l’Union, pas moins de quatre pays ont été suspendus de l’Union africaine : la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Soudan. Le Tchad en revanche a été épargné, quand bien même un conseil militaire dirigé par le fils de l’ex-président Déby gouverne le pays depuis son décès. Ce qui suscite certaines critiques sur une réponse jugée «incohérente» de l’UA face aux transitions anticonstitutionnelles.

La gestion des crises politiques sera donc au cœur des discussions de ce 35e sommet. Pour Pape Ibrahima Kane, spécialiste des organisations régionales au sein de la fondation Open Society Initiative for West Africa, ce sommet sera l’occasion pour les chefs d’États de mettre les choses à plat.

 «Dans le Sahel, il y a deux types de problèmes. Le premier à gérer, c’est celui des coups d’État qui relève souvent de la mal gouvernance. Puis il y a les interventions étrangères pour aider les États à lutter contre le terrorisme en Afrique de l’ouest. Elles prennent maintenant de nouvelles dimensions avec des combats d’arrière-garde entre la France, la Russie et d’une certaine manière la Turquie», a fait savoir le spécialiste sénégalais.

Il sera aussi question de la réponse africaine à la pandémie de Covid-19. L’ex-président sud-africain Cyril Ramaphosa présentera un rapport sur le sujet.

Mais c’est sans doute à propos d’Israël que les débats seront les plus houleux. En juillet dernier, le président de la commission a accordé le statut d’observateur à l’État hébreu, suscitant de vives critiques et des divisions au sein de l’organisation. Le sujet est donc à l’ordre du jour auquel s’ajoutent les différents conflits en cours.

À l’issue du sommet, c’est le président sénégalais Macky Sall qui prend les commandes de l’Union Africaine pour l’année à venir à la place du congolais Félix Tshisekedi.

Par Lassané Sawadogo (Stagiaire)