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Université Nazi Boni: une Association en France exige la réintégration des étudiants exclus

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Dans cette déclaration, l’Association des Etudiants Burkinabè en France (AEBF) « exige la réintégration sans délais des étudiants exclus » de l’Université Nazi Boni, suite à à des manifestations.

C’est avec tristesse et révolte que nous avons constaté la répression barbare  abattue sur des étutiant.es à l’Université Nazi Boni (UNB), et cela de façon répétée en novembre 2021, puis les 13 et 14 janvier derniers. Leur péché s’il en est un : oser s’organiser pour exiger  de meilleures conditions de vie et d’études face à la descente aux enfers de l’école burkinabè, pilier de l’avenir de notre pays.

En effet, alors que les étudiant.es de l’Université Nazi Boni, réuni.es autour d’une coalition d’associations d’étudiant.es à caractère syndical dont notre section sœur l’ANEB Bobo, des délégués d’UFR et de promotion, se battent autour d’une plateforme minimale en six (6) points prenant en compte des questions urgentes à résoudre, les thuriféraires du pouvoir MPP à l’Université Nazi Boni n’ont trouvé mieux que d’opposer la répression barbare. On a assisté  à des interventions des forces répressives sur le campus et  l’exclusion de quatre (4) étudiants pour cinq (5) ans suite à un pseudo conseil de discipline à laquelle ces étudiants ont été eux-mêmes empêchés de participer.

L’intervention manu militari des forces répressives sur le campus, constitue une violation flagrante des franchises et libertés académiques. Les déclarations de Kampala et de Dar Es Salam qui doivent servir de modèle à des universités sérieuses rejettent ces pratiques moyenâgeuses, dignes d’un État d’exception. Ainsi, la déclaration de Kampala du 29 novembre 1990 sur la liberté intellectuelle et la responsabilité sociale des universités dispose à son article 13 que  » l’Etat doit se faire l’obligation de prendre des mesures promptes et appropriées, contre toute violation des droits et libertés dans les universités…. « . L’article 14 dit que : » l’Etat ne doit déployer aucune force militaire, paramilitaire, ni aucun service de sécurité et de renseignement, ni toute force similaire à l’intérieur des locaux ou domaines réservés aux établissements d’enseignement...  » sauf en cas de  » …danger visible, présent et imminent qui menace la vie et la propriété… ». Comme on peut le constater, pour les autorités universitaires de l’UNB, la tenue d’une assemblée générale est un danger « visible, présent et imminent ». Quel cynisme ! Pour leur information, les assemblées générales des étudiant .es sont les cadres de débats démocratiques par excellence.

Il est à déplorer que pendant que les attaques terroristes contre le peuple burkinabè s’intensifient, l’Etat intensifie également sa répression contre le peuple : répression des manifestations du 27 novembre pour exiger la sécurité, répression des populations de Kaya qui se sont opposées à l’armée d’occupation française, coupures des données mobiles, tirs à balles réelles sur des étudiant.es en lutte à l’UNB, etc.

C’est un leurre de demander une “union sacrée” pour faire face au  terrorisme quand les populations sont entre le marteau et l’enclume. Les commanditaires de cette répression à l’Université Nazi Boni ne font pas mieux que les groupes terroristes.

Les  responsabilités de tels actes criminels doivent être situées et les commanditaires et acteurs doivent répondre de leur forfaiture. L’attitude hypocrite du ministre Alkassoum Maïga et son garçon de course Macaire Ouédraogo, président de l’UNB, est condamnable à plus d’un titre. On ne crée pas une crise et prétendre y apporter la solution. Qui a donné l’ordre aux forces répressives d’intervenir sur le campus ?

Au regard de ce qui précède, l ’AEBF :

  • condamne énergiquement les répressions barbares perpétrées sur des étudiant.es de l’Université Nazi Boni en lutte avec des revendications justes et légitimes ;
  • souhaite un prompt rétablissement aux blessés ;
  • exige la réintégration sans délais des étudiants exclus et l’arrêt des poursuites policières contre les étudiant.es ; ;
  • exige le départ des forces répressives du campus ;
  • soutient pleinement la juste lutte conduite par la coalition des organisations d’étudiant.es pour faire face aux politiques de destructions des universités publiques du Burkina Faso ;
  • appelle les étudiant.es burkinabè en France à soutenir la  lutte  des étudiant.es de l’Université Nazi Boni pour de meilleures conditions de vie et d’études.

Non aux politiques de destructions des universités publiques  du Burkina Faso !

Non aux répressions barbares perpétrées contre des étudiant.es en lutte !

Pain et liberté pour le peuple !

 Le Comité Exécutif