Une trentaine de journalistes et communicateurs burkinabè ont renforcé leurs compétences en matière de traitement des questions en rapport avec les Violences basées sur le genre (VBG), au cours d’une formation organisée du 2 au 4 juillet 2025 à Ouagadougou par l’ONG Voix des Femmes en collaboration avec le Réseau des Journalistes et Communicateurs pour le bien-être de l’enfant et de la Femme (RJCEF).
Au Burkina Faso, l’inégalité basée sur le genre est toujours d’actualité. Elle se caractérise par le bafouement des droits des femmes, les pratiques néfastes affectant la santé, le bien-être des femmes et des enfants, notamment l’évaluation génitale féminine, les mariages d’enfants et les violences sexuelles.
Les structures de défense des droits de femmes et de la jeune fille, constatent l’existence de ces normes sexistes dans certains contenus des productions journalistiques. Toute chose qui est de nature à maintenir, voire à renforcer, l’inégalité du genre à tous les niveaux de la vie des femmes et des enfants.

Face à cette réalité, les journalistes ont donc un rôle important dans la sensibilisation pour susciter une prise de conscience des enjeux du genre et de ses avantages pour une société respectueuse des droits tels que les droits des acteurs individuels, sans distinction particulière entre ceux des femmes.
« C’est pourquoi, il est essentiel que les journalistes soient outillés sur le concept genre et les techniques d’application afin d’assurer sa prise en compte et son intégration systématique dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information », a déclaré la présidente du Conseil d’Administration de Voix des Femmes, Mariam Lamizana.
L’objectif général de la session de formation est donc de renforcer les connaissances et compétences des membres du réseau des journalistes en genre afin qu’ils « systématisent » cette question dans toutes les étapes de production journalistique et de leur diffusion, a-t-elle poursuivi.

Mme Lamizana a rappelé que sa structure intervient dans plusieurs domaines, à savoir la santé sexuelle et les droits des filles, les violences sexuelles et sexistes, les violences faites aux enfants, l’autonomisation des familles des jeunes filles, les droits humains et les droits des femmes.
Pour la communicatrice, experte en genre et droits des femmes, Edith Ouédraogo, la question du genre est une problématique sociale, une question de développement portée au niveau international à travers des instruments clés. Selon les éclaircissements de la facilitatrice, le genre n’est pas le sexe, ni la femme, encore moins une question de groupe vulnérable. Il consiste à s’interroger sur le traitement réservé au deux sexes.
Durant les trois jours, les participants ont été outillés sur les notions et concepts comme le cadre conceptuel ; le genre ; la socialisation autour des valeurs, normes, statuts, rôles ; la construction des masculinités positives ; les féminités ; les stéréotypes ; l’égalité entre les sexes ; l’équité ; le pouvoir et la discrimination. Ces notions ont été abordées autour de trois grands chapitres.
Par Bernard BOUGOUM