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Burkina: «L’attaque de Inata est la plus honteuse et la plus humiliante» (Me Sankara)

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Des responsables de l'UNIR-MPS

Le président de l’Union pour la renaissance/Mouvement patriotique sankariste (UNIR/MPS), Me Bénewendé Stanislas Sankara, s’est offusqué le samedi 20 novembre 2021, face à la presse, parce que l’attaque du détachement de la Gendarmerie à Inata qui a fait 53 personnes tuées est la «plus honteuse et la plus humiliante» de toutes les attaques que le Burkina Faso a connues depuis janvier 2016.

Face à l’actualité brûlante du fait des attaques barbares perpétrées le 14 novembre 2021 à Inata, dans le Soum, ces partis de la mouvance politique veulent à travers cette conférence de presse, parler exclusivement de sécurité nationale, préalable à tout développement et à l’exercice même des libertés fondamentales.

Les responsables de l’UNIR/MPS, un regroupement de partis politiques et mouvement portant les idéaux de la Révolution burkinabè, alliés au pouvoir actuel, demandent alors au chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre l’hydre terroriste qui gagne de plus en plus du terrain dans le pays, et ce, de façon rapide. Le conférencier principal, Me Bénéwendé Sankara a demandé ainsi à Roch Kaboré de « secouer le cocotier » pour se « débarrasser des bois morts (militaires pourris) pour asseoir une Armée digne et professionnelle » pour restaurer la sécurité et la quiétude dans le pays.

Pour l’UNIR/MPS, l’attaque d’Inata est l’attaque de trop au Burkina Faso. «L’attaque d’Inata n’est pas la plus meurtrière des attaques terroristes que notre pays a subies, mais elle est certainement la plus honteuse, la plus humiliante et celle qui met à nu nos insuffisances en tant qu’Etat», a déclaré avec nervosité Me Sankara qui a reconnu que « la douleur et la colère des dirigeants et du peuple sont grandes » après le drame de Inata qui a fait 53 morts dont 49 gendarmes tués par des terroristes qui écument le Sahel.

Les conférenciers ont lancé un appel au président du Faso afin qu’en toute «légitimité et la légalité, (il) secoue le cocotier (pour) se débarrasser des bois morts pour asseoir une Armée digne et professionnelle à même de garantir la victoire» au peuple burkinabè. «Le métier des armes comporte des risques, et ceux qui les fuient, quels que soient leurs grades, doivent céder la place aux plus téméraires et aux patriotes sincères», a martelé le président de l’UNIR/MPS qui a réitéré son «soutien sans faille» au chef de l’Etat.

Face à «une Armée corrompue, politisée, il faut prendre des mesures énergiques. Nous dénonçons cette Armée bureaucratique qui pense qu’on peut gagner la guerre en étant dans des salons feutrés. Il faut confier l’opérationnel aux jeunes officiers qui ont fait leur preuve. Nous avons des Hommes valeureux dans l’Armée. Nous avons des patriotes dans l’Armée. Il faut maintenant prendre des décisions. Il faut des actions concrètes», a enchaîné Me Bénéwendé Sankara.

Le regroupement de partis se réclamant de l’idéal du président Thomas Sankara, exhorte le président Roch kaboré «à entreprendre les restructurations militaire et administrative que la situation exige de (lui) en tant que Chef suprême des Armées et garant de l’unité nationale». A ce titre, a rappelé Me Bénéwendé Sankara, la Constitution du Burkina Faso prescrit que le «Président du Faso décrète, après délibération en Conseil des ministres, l’état de siège et l’état d’urgence» comme l’UNIR/MPS l’a demandé dans sa déclaration publiée deux jours après le drame de Inata. Pour les conférenciers, ils ont proposé l’état de siège en lieu et place de l’état d’urgence afin que cela induise une conséquence directe sur la gouvernance et même changé le comportement des citoyens et des communautés.

De circonstanciel et localisé dans la région du Sahel, «le terrorisme après une incursion violente au Centre du pays va envahir successivement les régions de l’Est, du Centre Nord, du Nord, de la Boucle du Mouhoun, du Centre Est, du Sud-ouest puis récemment des Hauts Bassins et des Cascades, etc.», se sont offusqués les conférenciers qui pensent que «l’argumentaire selon lequel l’insécurité sévissait au sahel du fait de sa pauvreté, de son enclavement et de son supposé délaissement par l’Etat ne tient plus».

Par rapport à la situation qui prévaut après que des populations ont barré la voie au convoi de l’Armée française à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord, localité accueillant la majorité des déplacés internes, en partance pour le Niger, Me Sankara dit comprendre leur colère mais les demande à savoir raison garder.

«La réaction des populations aussi obéit à une certaine attitude qui dénonce les accords militaires entre le Burkina Faso et la France, sinon les accords de coopération désuets aujourd’hui entre l’Afrique d’une manière générale et certains pays anciens colonisateurs. C’est une exigence du moment. Nous voulons des rapports égalitaires», a commenté Me Sankara qui a demandé aux manifestants d’avoir la  «lucidité» de laisser le convoi poursuivre son chemin pour se concentrer sur les terroristes qui pourraient même profiter de la situation et cela sera encore dramatique pour les populations.

Par Bernard BOUGOUM