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Affaire Salifou Nébié: le Brassard noir «constate  une seconde mort» du juge constitutionnel

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Salifou Nébié

Le mouvement le Brassard noir, s’est indigné que six ans après l’assassinat du juge constitutionnel Salifou Nébié, la justice burkinabè peine à faire éclore la vérité dans ce dossier.  Le Brassard noir dit « constater avec amertume que six années après cet assassinat odieux, rien n’a bougé au plan judiciaire ». C’est pourquoi, cette organisation née pour la lumière dans cette affaire, dit « constater une seconde mort de Salifou Nébié, exécutée cette fois-ci par ses propres confrères ».

Déclaration

24 mai 2014 – 24 mai 2020, 6 ans déjà que le juge constitutionnel Salifou Nébié fut lâchement et cruellement assassiné et le corps sans vie abandonné aux environs de 20h sur la bretelle de Kalkuidigui à Saponé.

Un rapport d’examen présenté par des médecins Burkinabè appuyé par une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) avait conclu à un homicide volontaire. En contradiction à ce premier rapport un médecin légiste français qui avait pratiqué une autopsie sur la victime dans des conditions obscures et non règlementaires avait conclu de façon partiale et tendancieuse que le juge Nébié était mort dans un accident routier.

Le Brassard Noir à l’instar d’autres organisations de la société civile de défense et de promotion des droits humains et de la justice, avait dénoncé sans ambages ce rapport d’autopsie et surtout la complicité du médecin légiste français dans l’assassinat du juge Salifou Nébié.

Le Brassard Noir avait nourri un profond espoir que les assassins et leurs commanditaires seraient présentés rapidement devant la justice, pas seulement pour le fait que la victime était un magistrat émérite mais aussi et surtout au regard de l’indépendance réelle de la justice.

Hélas ! Force, nous est donnée de constater avec amertume que six années après cet assassinat odieux, rien n’a bougé au plan judiciaire. Nous assistons à une « seconde mort de Salifou Nébié » exécutée cette fois-ci par ses propres confrères.

En effet après les larmes de crocodile versées çà et là par certains magistrats le jour de l’enterrement, le dossier Salifou Nébié est en train d’être enterré de plus bel.

Le Brassard Noir continu de rendre hommage et salue la mémoire de l’illustre disparu et dénonce le manque de volonté des confrères de Salifou Nébié de lui rendre justice.

Le Collectif Justice pour Salifou Nébié dont le Brassard Noir est membre envisage de faire un plaidoyer auprès du Gouvernement pour que le palais de justice de Léo soit rebaptisé « Palais de justice Salifou Nébié ». De même nous plaiderons auprès des autorités municipales de Ouagadougou et de Léo pour que des rues portent le nom du juge Salifou Nébié.

En sa mémoire, nous déposerons une gerbe sur sa tombe au cimetière municipal de Gounghin. Nous organiserons un tournoi inter-lycées à Léo. De concert avec la famille Nébié un « doua » sera organisé à Léo et enfin un bosquet sera érigé à Léo au nom de Salifou Nébié.

Nous invitons le public, les organisations de la société civile et singulièrement les organisations de défense des droits humains, les parents, connaissances et amis du juge Salifou Nébié ainsi que la presse à ces différentes manifestations dont les dates seront communiquées ultérieurement.”

Fait à Ouagadougou le 24 mai 2020

Le président

Boukaré Conombo

Chevalier de l’ordre national