Accueil Opinion Afrique du Sud : la nécessité de remettre les syndicats à leur place !

Afrique du Sud : la nécessité de remettre les syndicats à leur place !

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C’est bien ennuyeux de voir ceux qui sont censés vous défendre vous conduire dans la trappe au chômage ! C’est le triste sort des Sud-Africains dont les syndicats ont choisi de ne défendre que leurs adhérents au détriment d’une population entière. Dans son Article publié en collaboration avec Libre Afrique Martin Van Staden, analyste au Free Market Foundation, s’insurge contre le combat actuel des syndicats en Afrique du Sud : langue de bois, copinage, favoritisme, fabrique de chômage… La liste et longue. Et pourtant, il devrait être des filets sociaux.

Les syndicats jouent un rôle important dans une société libre et prospère sur le plan économique. À l’inverse, le pire peut arriver lorsque nous accordons trop de poids aux revendications des syndicats. En Afrique du Sud, la hausse du chômage atteint des niveaux sans précédent et une croissance économique stagnante. Malheureusement les syndicats ont une lourde part de responsabilité dans ce chaos.

Syndicats et langue de bois

La récente réaction des syndicats au plan de relance économique du ministre des Finances Tito Mboweni montre bien à l’Afrique du Sud pourquoi nous devons cesser de les écouter, du moins pour le moment. Le Syndicat des travailleurs du vêtement et du textile, affilié au Cosatu (plus grande centrale syndicale sud-africaine), a exprimé son «inquiétude» face à la proposition générale de Mboweni, et sa proposition lucide (chose rare pour les décideurs politiques en Afrique du Sud) de créer un environnement politique propice à la croissance.

Le syndicat affirme que la proposition «ne diffère pas de ce que la Free Market Foundation [FMF], (éminent think tank) sud-africain, a demandé» dans le passé. Il affirme par ailleurs avoir vaincu la FMF dans ces revendications. Cosatu a lui-même critiqué la proposition et la considère comme une attaque contre la négociation collective. Pour Cosatu, les syndicats ont déjà gagné leur combat contre le FMF et les propositions de Mboweni cherchent à « saper » cette victoire.

Le seul programme préconisé par la FMF, que les syndicats condamnent, est de permettre aux Sud-Africains ordinaires de gérer plus facilement leurs propres affaires économiques. La FMF est principalement préoccupée par le sort tragique des 10 millions de chômeurs, qui sont incapables de trouver un emploi en raison des barrières élevées à l’entrée sur le marché du travail avec un salaire minimum trop élevé et une législation du travail dissuasive à l’emploi. Les petites entreprises, qui, si l’on se réfère à l’expérience internationale, devraient être les plus gros employeurs d’Afrique du Sud, luttent pour se conformer à la multitude de lois et de politiques plus guidées par l’idéologie que l’efficacité mises en place à la suite des revendications syndicales.

Quand les syndicats piétinent le Droit

La Constitution est (censée être) le fondement de toutes les politiques publiques en Afrique du Sud. La législation dans son ensemble doit être respectée et mise en avant par le gouvernement. Compte tenu de la participation des syndicats à l’alliance tripartite du parti au pouvoir, ils ont joué un rôle central dans l’orientation des politiques publiques. Cependant, ils ne font reposer leurs revendications que sur l’article 23, qui protège les droits des travailleurs. Les autres droits, tels que le droit de jouir pleinement et sur un pied d’égalité de la liberté, au paragraphe 9 (2); le droit de ne pas être privé de liberté arbitrairement et de ne subir aucune forme de violence, au paragraphe 12 (1); le droit de ne pas être forcé d’entrer ou de sortir d’un travail à l’article 13 ; le droit à la liberté d’association à l’article 18 ; la liberté de choisir son emploi, sa profession ou son métier à l’article 22 ; et le droit à la sécurité de la propriété privée, énoncés au paragraphe 25 (1), ne sont pas seulement ignorés par les syndicats, ils sont également mis à mal. Pour un syndicat, tout ce qui compte est que les intérêts de ses membres soient protégés.

Les 10 millions de Sud-Africains au chômage, ainsi que les propriétaires de petites entreprises et les entrepreneurs qui luttent chaque jour pour gagner leur vie dans un environnement répressif en matière de réglementation et de droit du travail, sont au mieux totalement ignorés par les syndicats et, au pire, ennemis de leur cause. C’est ainsi que la FMF est désormais considérée comme le principal opposant des syndicats, même si elle ne souhaite rien d’autre que de s’accorder avec les syndicats sur la réalité cruciale à laquelle est confrontée l’Afrique du Sud. Nous avons besoin de croissance économique, et en particulier de permettre aux masses de chômeurs de trouver un emploi.

Gaspillage d’argent public

Les syndicats ont empêché l’Afrique du Sud de se lancer dans des réformes indispensables, telles que la privatisation (ou la liquidation comme dernier recours) d’entreprises d’État, telles que SA Airways et Eskom. Ils ont rendu difficile, voire impossible de mettre à la « diète » notre gouvernement hypertrophié, qui dépense trop d’argent public au profit de fonctionnaires peu productifs. L’argent que nous gaspillons dans notre masse salariale du secteur public pourrait être mieux utilisé dans les poches des contribuables et dans le financement des soins de santé ou de l’éducation des nécessiteux. Malheureusement, les syndicats ont peut-être joué le rôle le plus crucial pour affaiblir les résultats scolaires en Afrique du Sud en empêchant les écoles de sanctionner ou de licencier des enseignants incompétents.

Les syndicats auraient pourtant une place légitime dans notre démocratie constitutionnelle. Le rôle qu’ils ont joué dans l’instauration de ladite démocratie ne peut pas non plus être oublié. Malheureusement, ils ont outrepassé leurs fonctions avec notre bénédiction. Les droits syndicaux durement gagnés en post apartheid sont maintenant assassinés par les syndicats eux-mêmes. Ainsi, la société prospère tant espérée après l’apartheid restera un simple rêve tant que nous autoriserons une poignée d’idéologues à nous plonger dans la catastrophe économique.