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Burkina: « 1 335 violations et abus des droits humanitaires et du droit humanitaire » documentées en 2023 (ONU)

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Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, en visite au Burkina Faso a rencontré, le jeudi 21 mars 2024, le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré ainsi que d’autres autorités et des représentants de la société civile avec qui il a échangé sur des sujets liés aux droits humains. A l’issue de ces échanges il a livré un point de presse au cours duquel il a souligné la gravité de la situation à laquelle sont confrontées les populations. « En 2023, mon bureau a documenté 1 335 violations et abus des droits humains et du droit humanitaire avec au moins 3 800 victimes civiles », a-t-il déclaré.

« Je suis venu ici exprimer ma solidarité avec le peuple burkinabè en ce temps difficile et pour m’engager au plus haut niveau sur la situation des droits humains », a d’entrée de jeu affirmé le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

Il a remercié le président de la transition burkinabè Ibrahim Traoré pour « les discussions approfondies et étendues » qu’ils ont eu au cours de l’audience sur « la grave situation sécuritaire, socioéconomique, humanitaire, le changement climatique et la dégradation de l’environnement, l’espace civique, les inégalités, la nécessité de forger un nouveau contrat social et d’assurer une participation inclusive de tous et toutes les Burkinabè au processus de transition ».

« La souffrance de millions de Burkinabè est décevante. Il y a 2,3 millions de personnes qui sont en insécurité alimentaire plus deux millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi que 800 000 enfants non scolarisés », a-t-il souligné confiant qu’au total « 6,3 millions de personnes sur une population de 20 millions sont dans le besoin d’assistance humanitaire, pourtant cette question a disparue de l’agenda international et les ressources mises à la disposition sont totalement insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins des populations ».

Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk

Pour le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, « la situation sécuritaire » au Burkina Faso « est plus qu’alarmante ». « En 2023, mon bureau a documenté 1 335 violations et abus des droits humains et du droit humanitaire avec au moins 3 800 victimes civiles », a fait savoir M. Türki, déclarant que « les groupes armés sont responsables de la grande majorité de ces violations commises contre les civils ». « Il s’agit des incidents impliquant plus 86% des victimes. La protection des civils est primordiale. Une telle violence gratuite doit cesser et les auteurs doivent répondre de leurs actes », a-t-il poursuivi.

Il a affirmé qu’il comprend « parfaitement les graves défis auxquels sont confrontés les forces de défense et de sécurité au Burkina Faso ». « Je suis encouragé par les déclarations selon lesquelles, des mesures sont prises pour veiller à ce que leurs comportements soient pleinement conformes au droit international humanitaire et au droit international de droit de l’homme », a dit le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, laissant entendre qu’il est reconnaissant des assurances qui arrivent en même temps que « le rapport faisant état de violations graves commises par les forces de sécurité et Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies et des mesures correctives ». Pour lui, cela est essentiel pour instaurer un climat de droit et d’ordre, pour bâtir la confiance entre les civils et les autorités et pour éviter l’impunité.

« Dans le contexte de la transition au Burkina Faso, il est important de garantir la participation significative et inclusive, y compris des femmes, les jeunes et de toutes des communautés, même les plus marginalisées. Il est également essentiel de créer un environnement favorable aux acteurs de la société civile et d’écouter les points de vue divergents afin que chacun puisse exercer ses droits humains sans crainte de représailles », a souhaité le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk. Il a informé l’opinion que son bureau au Burkina Faso fera de son mieux pour accompagner le peuple burkinabè dans les prochaines étapes de la transition ancrées dans les droits humains. Il a, par ailleurs, appelé la communauté internationale à ne pas perdre de vue « la grave situation à laquelle sont confrontées les populations ».

Selon M. Türk, les droits humains offrent une vision holistique des choses. « Il est très important d’avoir une approche droits humains à toute question de gouvernance… Quand il y a une incitation à la violence ou à la haine, cela ne nous aide pas du tout parce que ça affecte la cohésion sociale », a-t-il conclu.

Par Daouda ZONGO