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Burkina: des douaniers dénoncent une «prise en otage» de leur administration

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Les responsables du syndicat des Douanes du Burkina, SYNATRAD

Les responsables du Syndicat national des travailleurs des Douanes du Burkina Faso (SYNATRAD), ont animé ce mardi 16 octobre 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse pour dénoncer « la prise en otage de l’administration douanière ».

La promulgation de la loi 104/2015/CNT du 27/12/2015 portant statut du cadre paramilitaire des Douanes a pour objet de permettre le « bon fonctionnement » de l’Administration des douanes à travers « l’adoption des textes d’application de nature à assurer une bonne gestion des Ressources humaines », a d’abord rappelé M. Bazémo qui a noté que « de même certaines réformes recommandées par des partenaires techniques et financiers sous la houlette de l’Organisation mondiale des Douanes et entreprises par notre Administration à travers son plan stratégique devraient contribuer fortement à faire d’elle une administration performante, équitable et transparente ».

C’est convaincu de la capacité des douaniers à accomplir par eux-mêmes toutes « les tâches » relevant de leur métier que le SYNATRAD a demandé « expressément au gouvernement de mettre fin à la convention signée avec la société d’inspection COTECNA SA relative à la mise en œuvre du Programme de Vérification des Importations (PVI) au Burkina Faso, avec pour avantage d’éviter à l’Etat de continuer à payer pour un service qui est pleinement assuré par la douane et réaliser ainsi l’économie des sommes facturées par COTECNA », a-t-il laissé entendre.

A la suite des mouvements de la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et de Finances (CS-MEF), des assurances données par le SYNATRAD de sa disponibilité à accompagner l’Administration, de la stratégie de sortie du PVI élaborée par la direction générale des Douanes (DGD) et validée par le ministère de l’Economie et des Finances, « le contrat a prix effectivement fin le 07 septembre dernier avec la notification n 2018-1462/MINEFID/SG/DGD du 5 juin 2018 », a souligné le SG du syndicat des douaniers, déplorant qu’« aujourd’hui, l’adoption de certains textes d’application de la loi 104/2015/CNT d’une importance capitale dans la réussite des missions de la douane, se fait attendre malgré de larges concertations ».

C’est pour toutes ces raisons que le SYNARAD dénonce entre autres « la prise en otage des nominations dans l’Administration des Douanes qui s’apparente à une politisation de celle-ci, le retard dans l’adoption de certains textes d’application de la loi 104/2015 introduits depuis mars 2018 préjudiciable à toute l’Administration des douanes et à la tentative de liquidation du processus de reprise en main par la douane de ses fonctions externalisées par les manœuvres dilatoires afin de pouvoir se fonder sur d’éventuels mauvais résultats pour se retourner vers des sociétés d’inspection pour contracter à nouveau, jetant ainsi notre administration », a égrené son secrétaire général adjoint, Boubié Bazémo, face à la presse.

Cette situation de prise en otage « empêche l’Administration douanière de se déployer de façon efficace pour assurer pleinement ses missions et surtout celles consistant à assurer le recouvrement optimum de recettes au profit du budget de l’Etat », a regretté Boubié Bazémo.

« Les douaniers burkinabè sont très bien formés. Ils sont très compétents », c’est pour quoi ils arrivent « à constater régulièrement des infractions au niveau de COTECNA SA », a répondu M. Bazémo qui a aussi déclaré que ceux qui estiment que le SYNATRAD est « manipulé par des politiques », veulent user d’une « fuite en avant » pour ne pas mettre le doigt sur les vraies réalités de cette situation.

Par Bernard BOUGOUM