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Burkina : Des malversations de plus de 25 milliards de FCFA à la présidence

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Le contrôleur général d’Etat de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), Luc Marius Ibriga a, au cours d’une conférence de presse tenue ce jour 2 juin 2017, donné des explications relatives aux malversations financières constatées à la présidence du Faso.

Il est ressorti que les audits et les investigations menées de 2012 à 2014 ont constaté des malversations financières d’une valeur de plus 31, 144 milliards de francs CFA. Au niveau de la présidence du Faso, les malversations sont évaluées à plus de 25 milliards de FCFA. Ce qui classe cette institution en tête de liste des structures épinglées. Au Fonds d’intervention emplois du ministère de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, les malversations se chiffrent à plus de 2 milliards 164 millions de francs CFA.

Le troisième rang est occupé par la société de transformation des fruits et légumes avec une somme de 2,118 milliards de F CFA. Le compte de dépôt du plan d’actions du ministère de la Promotion de la femme et du genre a aussi été épinglé avec des irrégularités s’élevant à environ 503 millions de francs.

Signalons que le rapport 2015 de l’ASCE-LC couvre la période de 2012 à 2014. De ce fait, les manquements constatés dans les différentes institutions relèvent de l’année 2014 et antérieurs. Par conséquent, ledit rapport n’épingle pas Michel Kafando car l’audit sur la gestion 2015 de la présidence du Faso n’est pas contenu dans ce rapport. Du reste, précise Luc Marius Ibriga, l’audit de la présidence du Faso a été demandé par l’ancien président de la Transition, Michel Kafando lui-même.

« Quand vous avez lu le rapport d’activité 2015, pour vous ce sont les activités qui ont été menées pour la gestion de l’année 2015. Beaucoup ont tiré la conclusion par rapport au président qui était en poste en 2015. Celui qui y était est Michel Kafando. Et à partir de là, le raccourci avait vite été trouvé pour dire que l’ASCE-LC a demandé au président Michel Kafando de rembourser 4 milliards » a expliqué Luc Marius Ibriga s’adressant aux journalistes.

A l’en croire, cette confusion est due au fait au retard dans la publication du présent rapport.

Les rapports produits par l’ASCE-LC ont une valeur pédagogique, ont laissé entendre les organisateurs de la conférence de presse,  car ils pointent du doigt les manquements observés dans la gestion organisationnelle et financière des structures contrôlées. Cependant ils ont dénoncé « la lenteur excessive » dans le traitement des dossiers de crimes économiques. Pour eux, cela est dû à l’absence de spécialisation des magistrats en matière économique et à la surcharge des cabinets d’instruction.

Boureima DEMBELE