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Burkina: exit Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau président du Faso

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Le capitaine Ibrahim Traoré
Le nouveau président du Faso, Ibrahim Traoré

Le capitaine Ibrahim Traoré est, depuis ce vendredi 30 septembre, le nouveau locataire de Kosyam où il prend le fauteuil du lieutenant-colonel Paul–Henri Sandaogo Damiba. Poussé vers la sortie par ses anciens camarades de lutte selon qui celui qui a été surnommé «chef de classe» s’est progressivement éloigné de leur idéal commun de débarrasser le Burkina Faso des terroristes qui l’infestent depuis 2015, a quitté le pouvoir à l’issue d’une journée folle qui a commencé très tôt à 4h30 avec des tirs nourris dans plusieurs garnisons de la ville. Des accès principaux dont ceux menant au siège de la Radiodiffusion et télévision du Burkina (RTB) et les alentours du palais présidentiel de Kosyam ont été braqués.

C’est donc dans une capitale burkinabè au ciel quelque peu couvert et sous blocus militaire rythmé par des tirs nourris, d’armes légères et d’artillerie lourde, que Paul-Henri Sandaogo Damiba qui avait chassé le président Roch Marc Christian Kaboré du pouvoir le 24 janvier, a été mis hors-jeu par ses camarades. Venu aux affaires avec pour priorité de rendre au Pays des Hommes intègres sa sécurité et sa quiétude d’antan, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) sous la conduite du colonel Damiba n’a pas réussi à inquiéter l’hydre terroriste. Toute chose qui a amené les frères d’arme de l’homme à reprendre les choses en main et continuer l’aventure sans lui. Le nouvel homme fort du Burkina, n’est autre que le capitaine nommé chef d’artillerie (RA) du Dixième Régiment de Commandement d’Appui et de Soutien (10è RCAS) en mars 2022 par… le lieutenant-colonel Damiba.

Ibrahim Traoré a pris les rênes du pays, comme un certain Thomas Sankara, comme lui après un putsch militaire, capitaine comme lui, âgé de 34 ans comme lui. Un clin d’œil du destin pour un Burkina en quête de nouveaux repères? Wait and see!

Le nouveau président du faso Ibrahim Traoré (premier à gauche)

Comme pour tout putsch militaire qui se respecte, le MPSR a dissout le gouvernement, suspendu l’Assemblée législative de la transition (ALT), la constitution, la charte de la transition, fermé les frontières terrestres et aériennes à partir du 1er octobre. Dans sa lancée, le Mouvement a suspendu les activités politiques et celles de la société civile et instauré un couvre-feu de 21h à 5h du matin. Pour ne pas s’attirer le courroux de la communauté internationale, le MPSR a promis de continuer à respecter les engagements internationaux, notamment ceux en rapport avec les droits humains, pris par le Burkina.

Sous peu, au titre des mesures mises en place par le MPSR, les forces vives de la nation devraient être réunies dans le but d’adopter une nouvelle charte de la transition et de désigner un nouveau président de la transition, civil ou militaire. Et comme tout coup d’Etat, le deuxième du genre du MPSR a été fermement condamné par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Ainsi, le nouveau capitaine, au propre comme au figuré du bateau battant pavillon Burkina est Ibrahim Traoré.

Par Wakat Séra