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Burkina: Gaoua chante la cohésion avec «Nos voix pour la paix»

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Gaoua a répondu présent au concert pour la paix

L’unité et la cohésion ont été chantées dans la nuit du samedi 18 novembre 2023, à Gaoua, ville du Sud-Ouest du Burkina Faso, située près des ruines de Loropéni, une forteresse inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Pour la cause de la paix et le plaisir de leurs hôtes, les artistes-musiciens ont laissé exploser leurs talents lors d’un grand concert. C’était l’étape 5 de la caravane «Nos voix pour la paix» que les Gaoualais, sortis nombreux, n’ont voulu sous aucun prétexte manquer.

«La santé n’a pas de prix». Un maxime fort populaire sous les tropiques qui peut se remplacer valablement par celui de «la paix n’a pas de prix». En effet, c’est à Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest du Burkina Faso, située à plus de 390 km de Ouagadougou, que la caravane «Nos voix pour la paix» a prêché, dans la nuit du samedi 18 novembre 2023, pour le dépôt des armes et l’enterrement de la haine au pays des Hommes intègres.

Composé d’artistes-musiciens en majorité, le projet inspiré par le chanteur burkinabè, Alif Naaba, se veut être, selon ses organisateurs, un véritable vecteur de paix et de patriotisme sur le sol national.

Photo de famille des artistes avec le chef de canton, Bifaté 2

«Je suis très touché de voir des jeunes qui adorent leur pays. Quand vous avez chanté l’hymne national, j’avais les larmes aux yeux du fait de votre attachement au Burkina Faso. (…) Je voudrais dire merci aux autorités, en commençant par le chef de canton, pour leur soutien pour la paix. Car, c’est ensemble, filles et fils du Faso, que nous gagnerons la paix». Ainsi a parlé Noura Mohamed Kaboré alias Alif Naaba dans sa présentation du projet «Nos voix pour la paix» sur le podium géant installé à la Place de la Nation de Gaoua.

Cette initiative en est à sa cinquième étape, à ce spectacle capitale de la province de Poni. «Nous sommes venus à Gaoua pour passer du temps avec vous, nos frères, et parler de paix», a ajouté, ému, Alif Naaba.

Alif Naaba, initiateur du projet

Avant d’envoûter un public acquis à la cause de la paix, la caravane «Nos voix pour la paix», a été accueillie, dès l’entrée de la capitale du Sud-Ouest par des femmes, enfants et hommes. Les uns sur des motocyclettes, d’autres debout, tous sourire aux lèvres, le tout dans des applaudissement. Tous étaient ravis de voir un tel engouement pour la cause de la paix, dans la cité du Bafoudji.

Un enthousiasme que sa majesté, le chef de canton de Gaoua, Bifaté II, a fort bien exprimé dans son message de bienvenue à l’endroit du convoi promoteur de la paix. Lui-même militant pour la paix et du haut de sa riche carrière sociale et administrative, le chef Binkouété Albert Oussé à l’état civil, communie avec ses sujets, assis sur un trône portant un écriteau bien à propos: «Devant les échecs ou les défaites, n’abandonnons pas».

Le chef de canton de Gaoua, Bifaté 2

La cité hôte, en effet, est une ville multi-ethnique comme en compte beaucoup de régions au Burkina Faso. Elle abrite des populations autochtones notamment lobi, birifor, dagara, puguli, touni et gan. Et toutes aspirent à vivre dans la paix.   

Sur scène, à la Place de la Nation de Gaoua ou au palais du chef Bifaté 2, la détermination voire la témérité pour une paix nationale étaient les maîtres mots des musiciens-animateurs de la nuit. 

«Nous sommes les voix. Nous sommes la vie. Notre union brisera le noir car d’elle la lumière rejaillit. Notre devoir, par amour pour la patrie, est de nous unir», a clamé, en acapella, la musicienne Aniset de Parios. Un message exprimé avec véhémence dans des micros et simultanément saupoudré de sons et de lumière par les techniciens de l’équipe de «Nos voix pour la paix» au plaisir, bien attendu, des habitants de Gaoua et des environs.

L’équipe de la caravane chez le chef de canton Bifaté 2 à Gaoua

Sur scène se sont succédé dix artistes de renom de la musique burkinabè: Westador, Damos, Ismaël Yoda dit lsmo Vitalo, Kayawoto, le couple ATT-Sissao, Amzy, la lauréate dans la catégorie chanson de la IXe jeu de Francophonie à Kinshasa, Flora Paré et le «chef de la Cour du Naaba», le géniteur de l’évènement, Alif Naaba.

«Nous sommes là ce soir pour communier avec vous et aller ensemble à la quête de la paix. Nous la souhaitons tous pour le Burkina Faso car nous, autorités de la commune, nous nous sentons très honorées de recevoir cette caravane ainsi que ses promoteurs», s’est réjoui, le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Gaoua, Blaise Zongo, au cours d’un match de gala. 

«On sait ce que veut dire la paix de nos jours. Que nos voix pour la paix puissent être entendues par nos frères qui ont pris les armes contre leur propre patrie», a poursuivi le chef des représentants des autorités communales.

Avant le concert, un match de gala a opposé la caravane «Nos voix pour la paix» aux étudiants et stagiaires de l’École nationale de l’enseignement du Primaire (Enep), présents à Gaoua. Une rencontre amicale qui a été remportée par l’équipe des artistes-musiciens sur le score de 2 à 0 dont un but du reggeamaker, Ismo vitalo.

Sur le même terrain de l’Enep, les Étudiants et stagiaires ressortissants de la région du Sud-Ouest à Gaoua, ont remporté la coupe régionale en battant leurs camarades du centre par le plus petit des scores. Un but inscrit lors des séances de tirs au but, après deux fois 25 minutes de jeu dans un tournoi organisé par les ressortissants de la région du nord burkinabè à l’École de Gaoua.

La ville de Gaoua est située à environ 30 km à l’Est de Loropéni, une localité célèbre pour abriter les ruines du même nom et qui sont inscrites, depuis 2009, sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, Unesco.

La caravane pour le départ sur Gaoua

La prochaine étape de la caravane, la sixième donc, est prévue pour le samedi 25 novembre, à Koudougou, dans la région du Centre-Ouest.

Le projet «Nos voix pour la paix» est une initiative d’un réseau de chanteurs locaux qui a pour objet la promotion de la paix au Faso. Il est financé par l’Union européenne.

Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)