Accueil A la une Burkina: «La souveraineté commence par la capacité à s’autoalimenter» (ministre agriculture)

Burkina: «La souveraineté commence par la capacité à s’autoalimenter» (ministre agriculture)

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Le ministre burkinabè de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Ismaël Sombié, a soutenu, ce jeudi 27 juillet 2023, face à la presse à Ouagadougou que «la souveraineté (d’un pays) commence par la capacité à s’autoalimenter» et son département a pris la plénitude de la tâche qui leur ait assignée et travaille à l’atteinte de cet objectif.

«La souveraineté commence par la capacité à s’auto-alimenter. C’est un élément important et c’est un déterminant important et en tant que ministère en charge de cet aspect, nous avons pris la plénitude de la tâche qui nous ait assignée et les techniciens et l’ensemble des acteurs sont engagés à travailler pour que nous puissions être autosuffisants du point de vue alimentaire», a affirmé le ministre Sombié.

C’est dans cette optique qu’il a entrepris de sillonner les différentes régions depuis sa nomination qui lui a permis de voir la réalité du terrain qui lui permettra de mettre en œuvre sa politique agropastorale.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutique, Ismaël Sombié

Pour la présente campagne agricole, il est constaté, selon le ministre, «un démarrage timide de la saison, marqué par des séquences sèches plus ou moins longues dans le mois de juin». «Mais après la première décade de ce mois de juillet, on peut dire que la campagne agricole s’est finalement bien installée avec toutefois une répartition spatio-temporelle irrégulière de la pluviométrie», a-t-il poursuivi déclarant que «les opérations culturales dominantes en cours sont le semis et le sarclage selon les espèces de cultures et les localités (et) quant aux stades phénologiques, les plus dominants sont la levée pour les céréales et légumineuses, et le stade de préfloraison pour le coton».

«Pour ce qui est de la situation phytosanitaire et zoo-sanitaire, elle est globalement calme avec quelques cas d’infestations signalés de chenilles légionnaires d’automne et de jassides», a-t-il fait savoir.

Dans le but d’atteindre les objectifs de production pour cette campagne qui est de produire 5 308 000 tonnes de céréales, 1 815 000 tonnes de cultures de rente et 1 075 000 tonnes des autres cultures vivrières, le gouvernement travaille à accompagner les producteurs, selon le ministre en charge de l’agriculture Ismaël Sombié qui annonce que «2 074 ha de nouveaux aménagements ont été réalisés» et mis à la disposition des agriculteurs.

Le ministre Sombié et le porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouédraogo

«Egalement, mon département à travers son programme traditionnel de subvention a mis à la disposition de ces derniers 25 000 tonnes d’engrais minéraux et organiques et 7 000 tonnes de semences agricoles et fourragères ainsi que des équipements motorisés», a dit M. Sombié qui souligne que «parmi ces soutiens, 1 250 tonnes d’engrais et 350 tonnes de semences ont été consacrées aux PDI (Personnes Déplacé Internes) suivant le plan d’autonomisation prévu».

Ces accompagnements s’ajoute au labour de «15 000 hectares de terres supplémentaires et l’apport de 6 000 tonnes d’engrais et 250 tonnes de semences pour soutenir la production par les FDS (Forces de défense et de sécurité), les VDP (Volontaire pour la défense de la patrie) et certains PDI» faits dans le cadre de l’initiative présidentielle.

Pour ce qui est de la question de l’écoulement des produits, le gouvernement a «engagé la promotion des achats institutionnels avec une prévision d’achat par l’Etat dans une logique d’agriculture contractuelle d’une quantité d’au moins 48 265 tonnes de céréales auprès des organisations de producteurs».

Les ministres en charge de l’Agriculture, de la Communication et de la Santé

«Les appuis apportés actuellement aux producteurs restent insuffisants quand on tient compte des besoins réels de ces producteurs ainsi que de nos ambitions en matière de souveraineté alimentaire», selon le ministre en charge de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, qui souligne que «pour impulser une nouvelle dynamique de l’agriculture et de l’élevage» au Burkina Faso, le gouvernement a «engagé, dans le cadre d’un partenariat public-privé, l’opérationnalisation des agropoles que sont Bagré, Sourou, et Samandeni, qui offrent un potentiel énorme de périmètres irrigués pour la mise en place des chaines de productions, de transformations et de commercialisations».

«A l’avenir nous avons de belles perspectives qui s’inscrivent autour des usines de mélange d’engrais de Koupéla et de l’usine de Kotchari pour lesquelles il y a déjà des solutions très avancées, autour desquelles aussi le gouvernement travaille beaucoup en collaboration avec le ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective pour trouver des solutions surtout pour la question de l’usine phosphate de Kotchari», a laissé entendre le ministre Ismaël Sombié. «Nous travaillons pour une commercialisation très prochaine de la production à l’usine de mélange d’engrais de Koupéla d’une capacité de 90 tonnes/heure ; la construction du complexe industriel de production d’engrais à base de phosphates naturels de Kotchari; l’opérationnalisation très prochaine de la centrale d’approvisionnement en médicaments vétérinaires (CAMVET), ainsi que la dynamisation de la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA)», a poursuivi M. Nébié.

Pour l’usine de Koupela, il a affirmé que «le mélange a déjà commencé, les productions ont démarré (et) il y a déjà des stocks». Pour l’heure il est «question de la fixation des prix de cession qui doit être un prix étudié pour le rendre accessible, un prix assez social» dans le but de permettre aux «producteurs de pouvoir y avoir accès».

Selon lui, «il y a bel espoir que dans les années à venir ou pour les saisons à venir, cette usine qui effectue des mélanges avec les matières premières disponible va permettre de soulager et de disponibiliser beaucoup plus rapidement les engrais au profit (des) producteurs».

Par Daouda ZONGO