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Burkina: les impacts socioéconomiques de la Covid-19

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De la droite vers la gauche, Dr Goutiéni Lankoandé, suivi de Dr Joseph Soubeiga (CORUS), modérateur de la rencontre

Le Groupe de Recherche et d’Analyse Appliquées pour le Développement (GRAAD) a présenté, son étude sur les impacts socioéconomiques de la Covid-19 portant sur l’économie, la cohésion sociale et la gouvernance au Burkina Faso, à la presse, ce jeudi 20 juillet 2023, à Ouagadougou.

Cette étude vise à analyser les impacts micro et macroéconomiques de la crise de la Covid-19 afin de proposer des politiques et des stratégies publiques plus efficaces pour faire face aux crises futures similaires. Les effets sur l’économie, la cohésion sociale et la gouvernance ont été pris en compte.

« Le but c’est d’éclairer l’opinion afin qu’au niveau du gouvernement et des citoyens, on puisse avoir des comportements ou des réponses plus efficaces dans le cadre d’une crise similaire à la Covid-19 qui pourraient survenir », a justifié Dr Gountiéni Damien Lankoandé, secrétaire exécutif du GRAAD.

Au niveau de la macroéconomie, la Covid-19 s’est traduite par une « baisse du PIB et une baisse des recettes fiscales, ce qui a induit des dépenses supplémentaires et cela a créé une dégradation du déficit budgétaire ». a affirmé le secrétaire exécutif du GRAAD, ajoutant l’augmentation du taux de chômage, du taux d’inflation et de la rupture de certaines chaînes d’approvisionnement qui ont entraîné une hausse des prix des produits alimentaires.

Une vue des participants à la présentation de l’étude du GRAAD

Quant au niveau microéconomique, il y a « des pertes de chiffres d’affaires très importantes » pour les entreprises qui ont été enquêtées. Cette baisse varie d’une entreprise à une autre, d’un secteur à un autre, car les baisses vont de « 14% en allant jusqu’à 75% de baisse de chiffres d’affaires pour certaines », a indiqué M. Lankoandé qui a également fait savoir que les entreprises informelles ont été les plus touchées car quand la pandémie s’est déclarées, la plupart n’ayant pas de moyens de contrôle sanitaire et sécuritaire, ont fermé les portes.

Sur le volet social, la Covid-19 a eu une incidence positive sur la vie des ménages. En effet, la crise a amélioré en partie les relations dans les couples parce que pour la majorité des personnes enquêtées, le confinement a permis un rapprochement entre les membres du ménage, surtout pour les hommes de niveau d’étude élevé. La crise a permis pour certains d’avoir eu plus de temps pour le loisir. Mais, la Covid-19 a aussi eu des côtés négatifs dans la vie des couples. Elle a détérioré en partie les relations dans les ménages avec l’accroissement des disputes et l’augmentation de la consommation d’alcool, surtout chez les hommes.

Selon le rapport présenté aux hommes de médias, la majorité des 1 059 personnes enquêtées, ont dénoncé des « cas de détournements de la part du gouvernement des fonds reçus pour lutter contre la Covid-19 ». De même, la majorité trouve que la distribution des dons par le gouvernement a été faite de manière « injuste ».

Le Burkina Faso a été affecté par la Covid-19 à partir du 9 mars 2020. Selon les dernières études disponibles à la date du 30 avril 2023, évoquées par le GRAAD, le Burkina Faso enregistre « 22 453 cas confirmés avec 396 décès ». D’un point de vue sanitaire, le Burkina Faso a été moins touché comparativement à certains pays, si on prend en compte la virulence du virus hautement contagieux.

Par Bernard BOUGOUM