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Burkina: «On a laissé croire que Bala Sakandé a détourné 12 milliards F CFA !»  (Avocat)

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Des Avocats de Bala Sakandé

«On a laissé croire à ceux qui ont un portable, 1 ou 2 mégas que Alassane Bala Sakandé a détourné 12 milliards de francs CFA», s’est révoltée Me Antoinette Ouédraogo,  l’un des conseils de l’ancien président de l’Assemblée nationale burkinabè, qui se prononçait en conférence de presse, ce jeudi 16 mars 2023, sur l’audit de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la Corruption (ASCE-LC) mené au sein de cette institution. Elle a assuré que les fonds étaient encore en place quand leur client quittait ses fonctions en janvier 2022 à la suite du coup d’Etat.

L’audit de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la Corruption (ASCE-LC) a révélé que les comptes de l’Assemblée nationale ne sont pas sincères. Elle s’est fondée sur le fait que des décaissements de fonds atteignant 12 099 000 000F FCA ont été opérés pour effectuer des dépenses d’investissement qui n’ont pas été constatés sur le terrain.

Réagissant aux conclusions de cet audit, les avocats de Alassane Bala Sakandé estiment que le Contrôleur général fait preuve «d’une mauvaise foi sans égale» dans cette affaire. Face à la presse ce jeudi 16 mars 2023, ils ont expliqué que les 12 milliards FCFA destinés à des investissements, selon l’ASCE-LC, étaient en fait prévus pour construire le siège de l’Assemblée nationale, qui n’en a plus depuis celui incendié lors des évènements des 30 et 31 octobre 2014.

A en croire Me Antoinette Ouédraogo et ses confrères, c’est dans cette optique que leur client, M. Sakandé a, sous sa présidence, décidé que le Parlement provisionne chaque année dans son budget quatre milliards de francs CFA pour les travaux de construction de son siège. «Ainsi, de 2018 à 2021, soit trois ans, une provision de 12 milliards a été constituée dans le cadre de la réalisation du projet», ont-ils souligné.

Ces fonds ont été déposés dans une banque commerciale de la place, en l’occurrence Wend Kuni Bank avec un compte bancaire intitulé “Assemblée nationale/construction nouvelle hémicycle’’. Les avocats de ce cadre du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), ancien parti au pouvoir, ont assuré que les fonds étaient encore en place quand leur client quittait ses fonctions en janvier 2022 à la suite du coup d’Etat.

L’ASCE-LC a considéré qu’il ne s’agissait pas d’un dépôt à vue et que les 12 milliards FCFA devaient être rémunérés à 4,5% par an. Ainsi, les intérêts cumulés de toute la période, selon l’institution de contrôle de lutte contre la corruption, auraient atteint 693 742 711F CFA, une perte de ressources qu’elle impute à l’Institution dirigée par Alassane Bala Sakandé.

«D’où que l’Etat a perdu ce montant du fait de Alassane Bala Sakandé qui doit le payer?», se sont interrogés les conseils de l’ancien président de l’Assemblée nationale. En outre, ils ont fait remarquer que si ces fonds étaient gardés au Trésor public, ils n’auraient pas non plus produit d’intérêts.

La perte des près de 700 millions de francs évoquée par l’ASCE-LC a ainsi été qualifiée de «spéculation» par ces avocats. «C’est pitoyable pour des gens qui sont responsables d’une nation de se comporter de cette façon», s’est lâchée Me Antoinette Ouédraogo qui se convainc que «l’histoire (leur) donnera raison».

Par Siaka CISSE