Accueil A la une Burkina: « plusieurs dizaines de combattants terroristes » démobilisés (gouvernement)

Burkina: « plusieurs dizaines de combattants terroristes » démobilisés (gouvernement)

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Terroristes au nord du Mali (Photo d'illustration)

Le ministre burkinabè en charge de la Réconciliation nationale, Yéro Boly, a informé, le vendredi 12 août 2022 face à la presse à Ouagadougou, qu’à la suite de la mise en place des comités locaux de dialogue, « plusieurs dizaines de combattants terroristes » ont pu être démobilisés à ce jour.

Le 1er Avril 2022, le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba annonçait la mise en place de comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix. A ce jour, c’est une dizaine de comités qui ont pu être installés à travers le pays, a déclaré le ministre burkinabè en charge de la Réconciliation nationale, Yéro Boly, face aux Hommes de médias, le vendredi 12 août 2022 à Ouagadougou.

Il a été également «identifié et opérationnalisé un centre d’accueil de déradicalisation et de réinsertion», selon le ministre Boly qui informe que ce sont «plusieurs dizaines de combattants terroristes» qui ont pu être démobilisés depuis l’installation des comités locaux de dialogue.

«Le processus est encore jeune (…) mais les résultats engrangés sont encourageants», a-t-il dit sollicitant «l’adhésion de tous pour accompagner aussi bien le processus de réconciliation nationale que celui de démobilisation des frères, filles et fils engagés dans les groupes armés terroristes».

L’Etat «leur offre la paix et un avenir beaucoup plus assuré»

Selon M. Boly, beaucoup de combattants de groupes armés cherchaient «le moyen de se déconnecter de la situation dans laquelle ils se trouvaient», notant que l’ensemble des dispositions mises en place ont été «une opportunité pour ces jeunes de revenir».

Sur le mode de dépôt des armes, il a fait savoir qu’il suffit pour ceux qui le souhaitent de se mettre à la disposition des comités locaux de dialogue. «C’est le comité (contacté) qui remonte l’information et les dispositions sont prises pour leur acheminement en lieu sûr», a-t-il expliqué.

Le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Yéro Boly a soutenu que pour ce dialogue, «l’Etat ne met pas quelque chose sur la table». «Nous ne sommes pas en train de négocier pour dire : voilà ce que nous donnons, voilà ce que nous recevons, voilà ce que nous cédons. Nous demandons à des jeunes qui se sont engagés dans un cycle de violence et qui sont assez souvent dans l’impasse aujourd’hui de revenir, de retrouver la paix et de travailler à retrouver un avenir plus serein pour eux-mêmes», a souligné M. Boly affirmant que l’Etat «leur offre la paix et un avenir beaucoup plus assuré».

A la recherche d’une « concertation sincère »

Sur la réconciliation, le ministre a soutenu que «le processus s’est voulu largement participatif et inclusif pour doter le Burkina Faso d’un document cadre qui traite de façon scientifique toutes les questions de besoin de réconciliation auxquelles le pays est confronté». «C’est ainsi qu’un diagnostic a été réalisé dans toutes les 368 communes et arrondissements du Burkina Faso» qui a permis «d’échanger avec toutes les couches de la population sur les conflits qui nous divisent, les besoins de réconciliation dans tous les secteurs de notre vivre ensemble et surtout d’identifier les mécanismes et acteurs endogènes pour faciliter les résolutions de ces conflits et la réconciliation entre les filles et fils du Burkina Faso», a-t-il poursuivi.

Egalement le diagnostic qui a été fait a permis «d’élaborer une stratégie de réconciliation nationale avec un plan d’action dont la mise en œuvre permettra d’apporter des solutions à tous les besoins de réconciliation auxquels (les Burkinabè) sont confrontés».

Selon le ministre Boly, si, aujourd’hui, la stratégie de réconciliation nationale est finalisée, la mise en œuvre de certaines actions requiert un consensus national. C’est un processus qui prévoit «une concertation sincère entre tous les acteurs pour décider ensemble des voies et moyens de mise en œuvre de ces actions», a-t-il précisé, notant que c’est dans ce sens que se tiendra un forum dans les prochains mois.

Par Daouda ZONGO