Accueil A la une Burkina/Putsch: des partis alliés à l’ex-majorité demandent «la libération» des autorités

Burkina/Putsch: des partis alliés à l’ex-majorité demandent «la libération» des autorités

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Les animateurs de la conférence de presse de la Coalition des patriotes démocratiques

La Coalition des patriotes démocratiques (COPAD), un regroupement de partis politiques membres de l’ex-majorité (APMP) burkinabè, ont demandé, à la junte au pouvoir, la « libération sans condition dans les meilleurs délais » des autorités détenues, face à la presse le mercredi 26 janvier 2022 à Ouagadougou. Dans ce sens, la COPAD souhaite que des mesures soient prises pour «garantir la sécurité et l’intégrité physique » de Roch Kaboré et de toutes les autorités détenues afin que leur dignité soit préservée.

Face aux journalistes, les responsables de la Coalition des patriotes démocratiques (COPAD) ont donné leur lecture sur les récents développements de la situation politique au Burkina Faso qui a été marquée par l’éviction de de Roch Marc Christian Kaboré, démocratiquement élu. La COPAD qui se dit fidèle à ses convictions démocratiques et attachée aux valeurs républicaines «condamne vigoureusement toutes formes de prises du pouvoir par tous moyens autres que la voix des urnes ». Pour les conférenciers, ce coup de force constitue « un véritable recul démocratique ».

Cette énième intrusion de l’Armée dans la vie politique nationale est « la résultante de l’échec de la classe politique dans son ensemble » parce qu’elle n’a pas su porter et incarner les aspirations du peuple, a déclaré Ali Badra Ouédraogo, conférencier principal, notant que la COPAD « prend acte » du contenu du communiqué du Mouvement patriotique de la sauvegarde et de la restauration (MPSR) et suit avec intérêt les orientations qui seront fixées par les nouvelles autorités avant de donner son appréciation définitive à la « lumière des faits ».

« A un titre ou à un autre, chacun de nous a sa part de responsabilités dans l’échec enregistré et nous estimons qu’à côté des réalisations que le président Kaboré a pu engranger, la gestion de la situation sécuritaire a sévèrement impacté et annihilé ses efforts », a soutenu M. Ouédraogo qui a ajouté que la COPAD est attachée à l’esprit de dialogue dans sa vision de gestion du pouvoir d’Etat ». Ainsi, la COPAD appelle ses militants et tout le peuple burkinabè à « la retenue, au calme, à la tolérance, au pardon, et à l’amour de la patrie pour donner « une chance » à la paix. « Nous devons nous inscrire dans une résistance républicaine et nous départir de toute action subversive pouvant exacerber davantage le climat social », a insisté Ali Badra Ouédraogo.

En plus du MPSR, les interlocuteurs du jour des journalistes ont lancé différents appels aux autorités coutumières et religieuses à qui ils ont sollicité qu’elles œuvrent à restaurer le dialogue entre les composantes nationales pour préserver la paix, la quiétude et la cohésion sociale.

Aux partis politiques et Organisations de la société civile (OSC), la COPAD souhaite qu’ils se mobilisent pour créer les conditions d’un Burkina meilleur. Quant à la communauté internationale, les conférenciers lui ont demandé de penser avant tout au peuple burkinabè et surtout aux populations meurtries par les attaques terroristes.

En attendant, les membres de la COPAD, appellent les leaders du MPSR à œuvrer pour un retour à l’ordre constitutionnel normal dans les plus brefs délais.

Par Bernard BOUGOUM