Accueil Communiqué de presse Burkina/Putsch: une responsabilité évidente du régime Kaboré (Syndicats)

Burkina/Putsch: une responsabilité évidente du régime Kaboré (Syndicats)

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Bourse du travail à Ouagadougou

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) du Burkina Faso tient le régime du président Roch Marc Christian Kaboré pour responsable de la survenue du coup d’Etat des militaires du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). Dans une déclaration parvenue, mercredi 26 janvier 2022, à Wakat Séra, cette faîtière des syndicats au Burkina  Faso note que le pouvoir en place «s’inscrivait déjà dans les pratiques des Etats d’exception et d’une certaine façon, préparait le lit à la remise en cause de l’Etat de droit».

Ouagadougou, le 26 janvier 2022

DECLARA TION SUR LA SITUATION NATIONALE

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) du Burkina Faso suit avec beaucoup d’attention le développement de la situation nationale. A la suite de tirs dans certaines casernes et de rumeurs diverses, un groupe de militaires a annoncé le lundi 24 janvier 2022 à la télévision nationale la prise du pouvoir au nom du « Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration ».

L’UAS note que cette situation est la conséquence de la gestion du pays par le régime du président Roch Marc Christian Kaboré qui assume de ce fait, une responsabilité évidente dans la survenue de ce coup d’Etat. En effet, la gestion du pouvoir est restée marquée par une mauvaise gouvernance à la fois politique, économique et sécuritaire, la non prise en compte d’une part des préoccupations populaires clairement exprimées à l’occasion et à la suite de l’insurrection populaire et d’autre part des interpellations répétées des organisations démocratiques du pays dont les syndicats.

Cela s’est traduit par l’incapacité à garantir aux populations leur droit à la sécurité et à une existence digne, le développement à grande échelle de la corruption encouragée par une impunité totale, la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales notamment la liberté de manifester, le droit à l’information et la liberté d’expression, la remise en cause des acquis des travailleurs. En fait, en violant de façon répétée la loi, le pouvoir «démocratiquement élu» s’inscrivait déjà dans les pratiques des Etats d’exception et d’une certaine façon, préparait le lit à la remise en cause de l’Etat de droit.

Cela dit, l’UAS rappelle son opposition de principe aux coups d’Etat. Elle réaffirme cette position et exprime son ferme attachement au respect des libertés démocratiques et syndicales, à la sauvegarde des acquis des travailleurs, au respect du droit à la vie et à la sécurité des populations.

Elle invite par conséquent ses militant(e)s et sympathisant(e)s, l’ensemble des travailleuses et travailleurs à rester vigilants par rapport à toute velléité de maintien des textes et pratiques liberticides et à toute tentative de remise en cause des conquêtes démocratiques et sociales. A cet effet, ils doivent renforcer leurs organisations, se mobiliser pour poursuivre la lutte en vue de la défense conséquente de leurs droits et acquis en lien avec ceux des populations en général.

Ont signé:

Pour les centrales syndicales

CGT-B

Moussa Dl LLO

Secrétaire Général

El Hadj Inoussa NANA

Secrétaire Général         Secrétaire Général         Secrétaire Général

Alain  SOME

Président de mois

Secrétaire Général/ SYNTRAPOST