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Burkina: que se passe-t-il dans l’organisation des concours professionnels ?

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Des candidats composant en ligne (Image d'archive)

L’organisation des concours professionnels burkinabè qui a débuté le 24 juin 2023 ne se déroule pas bien comme prévue, selon des candidats à Wakat Séra. Ces fonctionnaires qui passent les concours professionnels cette année dénoncent, entre autres, des reports, des annulations des épreuves de concours déjà composées pour une reprogrammation et des changements à l’improviste des dates et des lieux de compositions, toute chose qui joue négativement sur le bon déroulement des évaluations.

Les concours professionnels de cette session ont démarré le 24 juin 2023 dans les centres uniques à Ouagadougou. Mais, visiblement, selon des candidats, tout ne se passe pas bien comme ils auraient souhaité. Dans le souci d’équilibrer l’information, une équipe de Wakat Séra s’est rendue, le mercredi 5 juillet 2023, à la direction des concours. Cette démarche visait à avoir un répondant afin qu’il puisse se prononcer sur les dénonciations des candidats, mais jusqu’à l’heure où nous traçons ces lignes, elle n’a pas eu une oreille attentive pour faire droit à ses sollicitations dont le seul but est de rassurer les populations, surtout les candidats aux concours qui jugent l’organisation « cacophonique ».

Le secrétariat de l’Agence générale de Recrutement de l’Etat (AGRE) nous a même fait remplir une demande d’audience avant d’espérer être reçu par le directeur général de la structure. Mais nous sommes toujours dans l’attente. Alors, en attendant nous vous livrons la version des candidats.

« Des reports en pagaille » et le plus souvent « injustifiées », sont l’une des caractéristiques de ces évaluations qui mobilisent plusieurs milliers de fonctionnaires qui estiment par ces compositions avoir une promotion et améliorer de leur condition de travail et de vie. Selon ses impétrants, ces reports portent des préjudices incalculables aux candidats avec le contexte difficile doublé de l’insécurité et de la cherté de la vie, surtout que les examens se passent dans la capitale burkinabè.

Outre, les reports tout azimut qui retardent la composition de certains candidats, ceux qui composent eux font face à d’autres soucis mais toujours liés à l’organisation de ces concours. De reprogrammations en passant par des annulations des épreuves déjà composées dans certains concours, des candidats estiment que le Burkina Faso régresse en matière d’organisation de concours de façon générale alors que le pays a eu quand-même un parcours qui devait lui permettre de capitaliser les acquis.

Même si nos interlocuteurs disent comprendre qu’avec la technologie, il peut arriver par exemple que pendant les évaluations, la connexion ou autres se coupent, ils ne comprennent pas par contre certains agissements. Par exemple, lors d’une évaluation, une coupure de connexion est intervenue et des candidats qui avaient leurs portables ont communiqué et quand la connexion a été rétablie, ces candidats ont composé sans souci. Ce qui pour certains de leurs camarades est anormal car il se pourrait que ces candidats aient demandé de l’aide comme des explications avant la reprise.

Ça serait à la suite même de certaines plaintes de ce genre que les organisateurs ont été contraints d’annuler certains concours pour carrément les reprogrammer. Les concours qui sont les plus touchés sont pour le moment ceux de l’Enseignement supérieur et du ministère de l’Economie et des Finances, notamment les Administrateurs financiers, ENAREF cycle A et les contrôleurs de Douanes.

Selon nos informations, certains candidats ont saisi leurs syndicats respectifs en vue de demander une audience au ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, pour se plaindre de la situation et espérer une amélioration dans l’organisation de ces concours représentant toute leur vie car c’est leur carrière qui est concernée.

Le ministre Bassolma Bazié au sortir du lancement des concours professionnels

Le ministre Bassolma Bazié, assistant le 19 juin 2023 au lancement officiel des concours professionnels, session 2023, à Ouagadougou, a encouragé les candidats tout en leur affirmant que « les questions de bras longs » ne doivent plus exister dans l’Administration. Par cette affirmation, M. Bazié, ancien secrétaire général de la Confédération générale du Travail du Burkina (CGT-B), le plus grand regroupement des travailleurs du pays, traduisait la volonté du gouvernement de Transition de lutter contre la fraude et la corruption.

C’est en toute logique qu’il a ainsi invité les populations à signaler avec preuve à l’appui tout cas suspect aux services compétents de l’Etat.

Pour cette session, le gouvernement a lancé 128 concours professionnels, parmi lesquels 114 seront composés en ligne. Ce sont 40 181 candidats qui partent à l’assaut des concours professionnels session 2023 sur l’ensemble du territoire burkinabè. Seulement 5 383 postes sont à pourvoir.

Par Bernard BOUGOUM