Accueil Société Camp Naba Koom II: «Des armes ont disparu», selon le général Diendéré

Camp Naba Koom II: «Des armes ont disparu», selon le général Diendéré

0
photo d'illustration

L’ex-chef d’état-major particulier de la présidence du Faso sous l’ex-président Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré qui a poursuivi sa déposition devant la Chambre de jugement du tribunal militaire burkinabè, ce mardi 27 novembre 2018, a déclaré qu’à la suite de l’abandon du camp Naba Koom II par les soldats et son bombardement, «des armes ont disparu».

Le général Gilbert Diendéré qui a jugé le bombardement du camp Naba Koom II, le 29 septembre 2015, «inutile», a soutenu que «des centaines d’armes ont disparu», après l’abandon des locaux par les soldats, se demandant si ce n’est même pas «avec ces armes que les terroristes sont en train de frapper» le pays.

«Aujourd’hui on ne peut pas dire combien d’armes ont disparu, combien de matériels ont disparu», a dit le général Diendéré, qui a déploré le bombardement du camp avec au moins «une quinzaine de roquettes» dont une, détruit tout, à 500 m à la ronde. 

Selon ce général qui est considéré comme le cerveau du coup d’Etat manqué, les éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) n’étaient pas dans la logique du combat et presque toutes les armes avaient été enlevées. «Si le RSP avait pris position de combat, l’équipage de l’avion de l’armée de l’air qui a survolé trois fois le camp  allait remarqué cela (…) Je connais l’appareil. Il est efficace. Je me demande pourquoi il n‘est pas utilisé dans d’autres circonstances aujourd’hui», surtout dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il affirmé.

Pour le général, cet avion n’est pas utilisé aujourd’hui dans la lutte contre le terrorisme parce que l’appareil serait «cloué au sol pour une histoire de 10 millions F CFA».

Pour lui, on ne devait pas demander aux soldats d’abandonner un camp comme Naba Koom II, y laisser des armes sans relève. Egalement il a fait savoir que l’ordre du bombardement avec les roquettes étaient «illégal» car «même en tant de guerre, il est interdit de tirer cette arme par-dessus une localité».

«On m’a dit qu’il n’y a pas eu de morts, qu’il n’y a eu aucun blessé, mais je ne suis pas sûr. J’en doute fort», a soutenu le général Gilbert Diendéré.

Selon lui s’il y a eu le bombardement, c’est sur «insistance du Premier ministre Yacouba Isaac Zida». «On pensait que le général était dans le camp et il fallait l’éliminer. Mais Dieu merci, je suis devant vous», a-t-il poursuivi.

Le putsch appuyé par la hiérarchie militaire

Dans la déposition du général Diendéré à la barre ce jour, il a laissé entendre qu’il a pris le devant des choses sur recommandation des sages et a été accompagné par la hiérarchie militaire. «La condition que je prenne (la tête des choses) est que la hiérarchie m’accompagne», a dit le général, notant que cette hiérarchie n’a pas refusé.

En ce qui concerne la période du putsch manqué, «la hiérarchie a posé plus que des actes matériels. Elle m’a accompagné. C’est elle qui a posé le problème de matériel et de réquisition, pour le maintien de l’ordre. La mission (de récupération du matériel à la frontière de la Côte d’Ivoire a été cordonnée avec cette même hiérarchie qui a donné son accord» pour que l’avion décolle de la Base aérienne. 

Selon le général Diendéré c’est quand il a annoncé qu’il va remettre le pouvoir que la hiérarchie a fait volteface et à «même supplanté les éléments venus» des autres garnisons pour s’opposer au coup d’Etat. «Je n’avais pas de troupe. Je ne commandais pas. C’est (elle) qui a des hommes. Si elle n’était pas d’accord, elle avait la possibilité de dire non. Ça n’a pas été fait parce qu’on n’était d’accord, parce qu’on ne s’oppose pas», a soutenu le président du Conseil national pour la démocratie (CND), affirmant que c’est la hiérarchie qui a envoyé une mission pour tenter de «dissuader les éléments» qui voulaient monter sur Ouagadougou.

L’audience a été suspendue et reprendra demain mercredi 28 novembre 2018, toujours avec l’audition du général Gilbert Diendéré.

Par Daouda ZONGO