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Code électoral burkinabè: «L’exclusion de la carte consulaire est une erreur stratégique» (Djibrill Bassolé)

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L'ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé (Ph. rfi.fr)

L’ex-chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Yipènè Bassolé, a indiqué à nos confrères des Editions le Pays que «l’exclusion de la carte consulaire» comme pièce de votation pour la présidentielle de 2020, «est une erreur stratégique». L’ex-ministre des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré, fin connaisseur du dossier qu’il avait conduit, a confié que dans les jours à venir il approfondira plus son point de vue.

«Je me garderai bien pour l’instant de faire un long développement mais la question du vote des Burkinabè de l’étranger et des élections inclusives et crédibles sont des sujets de préoccupation», a déclaré Djibrill Bassolé poursuivi dans l’affaire du putsch manqué de septembre 2015. «Il faut se convaincre de l’impérative nécessité d’impliquer les Burkinabè de la diaspora à la dynamique de la construction d’une nation forte et prospère qui rayonne au-delà de nos frontières», selon l’ex-patron de la diplomatie.

M. Bassolé a reconnu que dans ses fonctions antérieures, il s’est «occupé de l’opérationnalisation du vote des Burkinabè de l’étranger en collaboration avec la CENI. Des mesures d’ordres administratif et technique  avaient été prises et plus rien en son temps, ne faisait obstacle au vote de nos compatriotes résidant à l’étranger en 2015», a-t-il confié.

«À mon humble avis, il y a des questions d’intérêt national qu’il faut savoir placer au-dessus des calculs politiciens et des intérêts partisans. Le vote des Burkinabè de l’extérieur avec leur carte consulaire, en font partie. L’opération que nous avons entreprise en 2012 aurait permis de recenser correctement nos compatriotes vivant à l’étranger, de créer des bases de données fiables et modernes particulièrement utiles pour la gestion administrative et diplomatique de notre diaspora», a affirmé Djibrill Bassolé qui pense que «c’est à travers une gestion consulaire de qualité que nous aurons une diaspora forte et respectée».

L’ex-chef de la diplomatie burkinab a laissé entendre qu’il expliquera à une prochaine occasion «la stratégie qui était la nôtre (ancien régime) de faire du vote de nos compatriotes de l’étranger et de la délivrance d’une carte consulaire sécurisée un puissant levier de la vitalité de notre diaspora». A l’en croire, «l’opération, par exemple, de délivrance de cartes consulaires en Côte d’Ivoire n’a pas coûté un centime à l’État burkinabè. Au contraire, elle aura permis de démarrer la construction de la Maison du Burkina à Abidjan et de reverser de l’argent au Trésor public burkinabè», a-t-il ajouté.

«En tout cas, exclure la carte consulaire du vote des Burkinabè de l’extérieur, me semble une erreur stratégique», a conclu l’ex-ministre des Affaires étrangères.

Par Mathias BAZIE