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Corne de l’Afrique: la situation politique après la fin des tensions entre l’Erythrée et l’Ethiopie

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Bahdon Mohamed Abdillahi, Doctorant en sociologie de l’éducation

Par Bahdon Mohamed Abdillahi, Doctorant en sociologie de l’éducation

 

Deux événements importants ont eu lieu en peu de temps dans la Corne de l’Afrique en 2018: la réconciliation entre l’Ethiopie et l’Erythrée, en juillet et la levée de l’embargo sur les armes, décidée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 11 novembre 2018.

En effet, depuis avril dernier, on assiste à un changement de relations entre trois pays de la Corne de l’Afrique: Ethiopie, Erythrée et Somalie. L’Erythrée (1) est l’Etat le plus jeune de cette corne de sang, selon l’expression de l’écrivain djiboutien, Abdouraham Wabéri, indépendante depuis le 28 mai 1993. Le premier est dirigé depuis la fin du régime communiste de Mengistu Hailé Mariam en mai 1991 par les leaders d’une coalition, le Front démocratique Révolution du peuple éthiopien (PRDF) (2) et comme homme fort jusqu’en 2012, Meles Zenawi (3). Quant à l’Erythrée, c’est le Front érythréen de libération, dirigé par Issaïs Afeworki (4) qui gouverne depuis 1991. Enfin, la Somalie, après la chute du régime militaire, est passée à l’anarchie politique, les tribunaux islamistes à un président, élu (5) par la chambre parlementaire. C’est le pays le plus instable de la Corne de l’Afrique.

Des événements politiques tant internes que régionaux, qui ont lieu depuis quelques mois, touchent, principalement, deux pays dont beaucoup d’éléments culturels, économiques, politiques et sociaux, les unissaient jusqu’en 1993. Ce changement intervient à la grande surprise des opinions nationales (6) et de l’opinion africaine et mondiale 20 ans après la guerre qui les opposa entre 1998 et 2000. Les dirigeants de deux pays avaient signé à Alger (7), en l’an 2000, un accord. Mais, il n’a, jamais, été mis en application, surtout, par l’Ethiopie, laquelle a refusé de reconnaître le tracé de la frontière.

Mais, le changement actuel entre les deux frères ennemis a une origine de la politique intérieure éthiopienne.

De 1991 à 2018, les régimes politiques des deux pays sont dominés par des rebelles, qui n’ont, jamais, fait la transition entre un contexte de rébellion et la responsabilité de la gestion complexe d’un pays (8). Depuis 2014, l’Ethiopie est soumise à une vague de protestations sociales de différents groupes ethniques, et surtout, des Oromo. En 2016, d’autres groupes ethniques se sont joints à eux comme les Amhara. On a accusé le pouvoir en place, entre les mains d’une minorité, 6 % de la population, d’attiser les affrontements et la violence. Depuis l’adoption de la nouvelle constitution en décembre 1994, l’Ethiopie est un pays ethno-fédéral (9). La réponse du gouvernement aux multiples manifestations fut la répression contre les manifestants. On estime à plus de 900, le nombre de personnes tuées par les forces de l’ordre lors de la répression des manifestations de l’opposition. Face à la multiplication des manifestations, le premier ministre, Hailemariam Desalegn (10), a compris qu’on ne pouvait plus continuer avec une violence improductive contre la population et décidé par un geste inattendu la libération des opposants politiques et des journalistes emprisonnés en janvier. Il démissionna le 15 février en affirmant que «Je considère ma démission comme inévitable pour permettre de mener les réformes qui établiront une paix durable et la démocratie». C’est la première fois qu’intervient la démission d’un homme politique de ce rang dans l’histoire politique de ce pays de la Corne de l’Afrique. La coalition, majoritaire au parlement, l’a remplacé par Abiy Ahmed Ali, 42 ans (11). Mais, quel est le parcours politique de ce «nouveau personnage» politique? C’est le principal dirigeant de l’Organisation démocratique des peuples oromo (OPDO), membre de la coalition au pouvoir. Abiy Ahmed est un militaire haut gradé, lieutenant-colonel, qui a fait la guerre entre les deux pays ; il a servi son pays comme casque bleu au Rwanda après le génocide. Il a été formé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. C’est un spécialiste de la Cybersécurité. Il a contribué à l’organisation des services secrets. En 2009, il a créé l’Agence nationale de sécurité dont il a occupé la direction jusqu’en 2012. Enfin, il a été ministre des Sciences et des Technologies du gouvernement de son prédécesseur.

La question épineuse de l’Erythrée a été dans son discours d’investiture, le lundi 2 avril. Il a parlé de réconciliation et de dialogue comme moyens de la solution du conflit éthiopo-érythréen.

Cette coalition gouvernante a remporté, frauduleusement, toutes les élections législatives, organisées depuis 1995. L’opposition a, toujours, contesté les résultats électoraux. Ses leaders comme ceux des syndicats et des organisations de la société civile ont fait l’objet de répression policière, d’arrestation et d’assassinat. Ce régime a été soutenu par l’Occident, et surtout, par les Etats-Unis, considéré comme son principal allié contre le terrorisme dans la Corne de l’Afrique. D’ailleurs, c’est une décision et un appui militaire et financier étasuniens que l’Ethiopie a envahi la Somalie en 2006 pour déloger les dirigeants de l’Union des tribunaux islamiques (12). L’Ethiopie a mené ce qu’un ancien responsable du département d’Etat, John Pendergast, «une politique d’endiguement» des islamistes. Et l’Erythrée était accusée d’appuyer les islamistes somaliens. Le conflit entre les deux pays s’est déplacé sur le terrain somalien.

Cette coalition, traversée par des divergences internes, n’a pas vu la recrudescence des contestations sociales d’une grande partie de la population, lesquelles prenaient une dimension inattendue dans la population (jeunes, adultes, paysans…). Ces grandes manifestations démontrent la fin de la peur des populations civiles de l’oppression du régime autoritaire. Des hommes, des femmes, jeunes, adultes, athlètes et paysans.es bravent la violence policière et militaire. Le recours à la force a renforcé les leaders de contestations politiques et sociales.

La croissance économique soutenue, depuis 10 ans, à un rythme élevé de 10% n’a pas permis la stabilité sociale dans le pays. Au contraire, la situation sociale s’est beaucoup dégradée. Le gouvernement de Meles Zenawi avait adopté le modèle chinois de développement: investissements par les grandes infrastructures et l’autoritarisme politique (13). Ce sont des investissements qui n’ont pas créé des emplois pour des milliers des jeunes.

Ce changement s’est concrétisé par des visites officielles de haut niveau entre les dirigeants de la région: visite du nouveau premier éthiopien, Abiy Ahmed Ali, le 8 juillet dernier, à Asmara. Le président érythréen, Issaïs Afewerki, lui, a effectué une visite officielle, à Addis Abeba, le 15 juillet. Et le 28 juillet, c’est le président somalien, Mohamed Abdullahi Farmaajo (14) d’effectuer une visite officielle à Asmara. Les deux pays établissent des relations diplomatiques. La capitale érythréenne est devenue une plaque tournante de la région ou au moins de deux grands de la petite Corne de l’Afrique (15). Quant à la rencontre entre le président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh et celui de l’Erythrée, Isaias Afeworky, elle a eu lieu en Ryad en Arabie Saoudite le 17 septembre 2018 (16). Même si la visite du premier ministre éthiopien a été très médiatisée et analysée, la visite du président somalien, à Asmara, est, tout aussi, importante les deux pays n’ont pas de relations diplomatiques. L’Erythrée était accusée d’aider, militairement, les dirigeants de l’Union des tribunaux islamistes (UTI) et le groupe Al-Chebab. Le gouvernement fédéral de transition de la Somalie était soutenu par l’Ethiopie, la République de Djibouti et le Kenya. Les deux dirigeants ont décidé de rétablir les relations diplomatiques.

Mais, un autre pays de la Corne de l’Afrique n’apparaît dans ce changement : la République de Djibouti. Stable jusqu’en 1991, le pays a connu une guerre civile de 1991 à 2000 à la signature d’un accord de paix avec le Front pour la revendication de l’Unité et de la Démocratie (FRUD), dirigé par le premier Premier ministre du pays, Ahmed Dini Ahmed. Entre 1996 et 1999, l’Erythrée et la République de Djibouti ont eu un différend frontalier à la suite de la publication d’une carte par l’Erythrée incluant une partie du territoire djiboutien et 2008, des affrontements militaires les ont opposés. Malgré une médiation de l’Union africaine et l’adoption des résolutions condamnant l’occupation du territoire djiboutien, le conflit frontalier n’est pas résolu. Le Qatar est intervenu dans ce conflit frontalier auprès des présidents djiboutien et érythréen en se démarquant de la politique des puissances européennes, présentes dans la région, les Etats-Unis et la France. Ce petit pays du Golfe a déployé ses militaires le long de la frontière entre les deux pays pour éviter une escalade. Mais, la crise, qui oppose l’Arabie Saoudite et le Qatar depuis juin 2017, a eu une répercussion sur ce conflit frontalier. En effet, la République de Djibouti comme l’Erythrée ont appuyé l’Arabie Saoudite tandis que la Somalie s’est montrée neutre. Et le Qatar a décidé de retirer ses militaires de la zone.

«Nous ne sommes plus les peuples de deux pays. Nous sommes un», affirmait Issaias Afwerki en recevant Abiy Ahmed Ali à Asmara. Mais, le pays a, encore, besoin d’une ouverture, non dans le sens de l’intérêt de l’Occident, mais, avant tout, pour le peuple érythréen, qui attend les fruits de tant d’années de guerre. Cette nouvelle donne de la politique éthiopienne soulève autant de questions qu’elle ne résout ? Donnera-t-elle un nouveau panorama des relations diplomatiques et politiques des pays de cette région ? Ces dirigeants mettront-ils fin à la division, créée par l’Occident, et surtout, les Etats-Unis après le 11 septembre par sa politique d’insécurité et de violence politique et sociale dans la région ? Suivront-ils la politique d’ouverture interne et régionale d’Abiy Ahmed Ali ? Penseront-ils qu’ils ont un intérêt commun, celui de leurs peuples frères face à la politique d’instabilité et de violence de l’Occident? Donneront-ils à redonner un dynamisme à l’intégration régionale à travers une organisation régionale, l’IGAD, pour atteindre ses objectifs de paix et de sécurité alimentaire. Quelle relation y a-t-il entre cette réconciliation éthiopo-érythréenne et la levée de l’embargo sur les armes en Erythrée? Cette levée a été saluée par la République de Djibouti, qui a, toujours, un différend frontalier avec son voisin. L’ambassadeur éthiopien à l’ONU, Taye Atske Selassié, affirmait que « Les développements en cours (vont avoir) un impact en termes de progrès économiques, de prospérité et de droits de l’homme » (17).

Cette nouvelle donne politique et diplomatique devait permettre à la région de participer mieux à la construction de l’intégration africaine.

La lutte contre le terrorisme a été et est une politique néfaste pour le bien-être des populations locales. Elle a renforcé des pouvoirs autoritaires. Elle a réduit la mobilité «naturelle» des populations alors que le progrès économique et social est lié à une mobilité de personnes et de biens et services. Pendant que les Etats-Unis poursuivent une politique de lutte contre le terrorisme international – alors que les gouvernements étasuniens ont soutenu et soutiennent des groupes extrémistes, la Chine a profité de la croissance économique, proclamée par les institutions financières internationales, pour améliorer théoriquement les infrastructures de transport de la République de Djibouti et l’Ethiopie par la construction d’un chemin de fer électrique entre les deux pays, et en transformant ce dernier pays comme son usine par l’installation des entreprises chinoises du secteur de la chaussure. La Chine est devenue non seulement un partenaire économique de ces deux pays, mais elle a établi des relations militaires par les visites des généraux chinois et l’inauguration de la première base militaire chinoise à l’étranger en République de Djibouti en 2017. Mais les investissements chinois étouffent les économies de ces deux pays et leur endettement envers la Chine augmente fortement.

Notes

  1. L’Erythrée est une ancienne province de l’Ethiopie. Mais, avant d’être une province éthiopienne en 1962, elle a été une colonie italienne. Après l’annexion par l’Ethiopie, des fronts érythréens ont combattu pour l’indépendance. Les rebelles érythréens ont mené une guerre de 30 ans contre l’empire éthiopien et le régime communiste de Mengistu Hailé Mariam.
  2. Le Front démocratique Révolution du Peuple éthiopien est une coalition, qui est composée de partis ou fronts des grands groupes ethniques du pays. Elle a été créée par les leaders du Front de libération nationale du Tigré (FLNT) dans le but d’asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire.
  3. Ancien étudiant en médecine, Meles Zenawi, originaire du Tigré, s’oppose à la junte militaire, qui a renversé l’empereur Hailé Selassié en 1974. Il prend la direction du Front de libération national du Tigré (FLNT). Il est appuyé par les gouvernements étasuniens et par le Front Erythrée et face à un gouvernement, qui a perdu l’appui financier et militaire de l’URSS en 1985.
  4. Etudiant en l’Université d’Addis-Abeba, il a étudié, aussi, en Chine où il a acquis une formation politique. Très tôt, il adopte l’idée de l’indépendance de l’Erythrée. D’abord membre Front de libération de l’Erythrée (FLE). En 1970, il intègre le Front de libération populaire de l’Erythrée (FLPE, à dominante chrétienne). Il est le secrétaire général du FLPE depuis 1987.
  5. Après la chute du général, Mohamed Siad Barre, en janvier 1991, l’anarchie s’est installée. Le Somaliland, ex-colonie britannique, déclare son indépendance. Des chefs de guerre s’affrontent pour créer un pouvoir central. Après plusieurs années d’organisation de conférences et rencontres de réconciliation nationale, une assemblée de députés est élue, laquelle élit un président, qui dirige un gouvernement de transition. Le premier président est élu lors d’une conférence nationale sur la Somalie, qui a eu lieu en République de Djibouti en l’an 2000. Depuis lors, 2 autres présidents ont été élus, à Mogadiscio, après l’installation du parlement et du gouvernement dans cette ville.
  6. On prête peu d’attention à l’opinion publique des populations de ces deux pays sur la situation qu’elles vivent depuis l’indépendance en 1993, et surtout, depuis la guerre de 1998. La guerre a créé des frontières mentales pour des peuples, chrétiens, musulmans et animistes, qui ont, toujours, eu des conflits et des échanges familiaux, économiques et sociaux. La preuve est l’enthousiasme, qui surgit dans les grandes villes comme dans les petits villages sur le discours du premier ministre, Abiy Ahmed Ali, au parlement éthiopien.
  7. Sous les auspices de l’ONU, des accords sont signés, à Alger (Algérie), le 12 décembre 2000, après un cessez-le-feu, le 18 juin 2000, pour mettre fin à la guerre. Il a permis l’échange des prisonniers de guerre, le respect du cessez-le-feu, la création d’une ligne de démarcation de 25 km et l’envoi de casques bleus. Cet accord prévoyait la création d’une commission pour discuter des limites frontalières des deux pays. Elle est créée le 13 avril 2002 en collaboration avec la Cour d’arbitrage international de la Haye.
  8. Depuis 1991, l’Ethiopie comme la province d’Erythrée (libérée) sont dirigées par des fronts armés, qui ont pris le pouvoir central par la force des armes. En Ethiopie, c’est le Front révolutionnaire démocratique du peuple éthiopien (ERDPE), dominé par le Front de libération du peuple du Tigray (FLPT), qui serait un nouveau de l’Organisation nationale du Tigré, créée en 1970. Et en Erythrée, c’est le Front de libération populaire d’Erythrée. Leurs principaux dirigeants n’ont, jamais, participé à la gestion du pays. Marqués par des idées communistes et confrontés dès le début par l’opposition d’une grande partie des populations, les nouveaux dirigeants ont opté la violence contre toute opposition à leur politique. L’existence d’une opposition et l’organisation d’élections pluralistes ne sont que pour la satisfaction des partenaires occidentaux, et en particulier, les Etats-Unis. Pour sa part, Issaias Aferworki a opté pour un système politique centralisé. Une constitution est promulguée en 1997, mais, elle n’est pas entrée en vigueur. Quant aux élections, elles n’ont eu lieu, mais reportées. Le parlement monocaméral est composé exclusivement des membres du FPDJ.
  9. La constitution votée en 1994 crée des régions ethniques. En fait, elle est la reprise d’un projet du gouvernement communiste. Pour les rebelles tigréens, l’éternel problème de l’espace éthiopien pourrait passer par la reconnaissance des régions ethniques, sous contrôle. Les nouveaux découpages ont pris la langue comme principal critère. Or les déplacements et l’installation de certains groupes, proches du pouvoir central, dans des régions périphériques ne pouvaient valider un tel critère. Aussi, les contours des régions ont été modifiés en fonction des revendications des partis régionaux. La constitution prévoit, aussi, la session d’une région, suivant une procédure.
  10. Il est d’un peuple du Sud de l’Ethiopie, Wolayta. Il a étudié à l’Université d’Addis-Abéba et à l’étranger, l’Université de technologie de Tempere en Finlande et  l’Université Azusa Pacific de Californie aux Etats-Unis. C’est un ingénieur civil. Sa vie politique a commencé par le rapprochement à la coalition gouvernante, le Front révolutionnaire démocratique du peuple éthiopien (FDRPE) au début de l’an 2000. De 2001 à 2006, il fut président du parti des Nations du Sud, Nationalités et Région du Peuple (NSNRP). Il a été nommé vice-premier ministre et ministre de Affaires étrangères en 2010. A la mort de Meles Zenawi, en 2012, il a été désigné premier ministre.
  11. Son père est un Oromo de confession musulmane et sa mère est Amhara, orthodoxe. Il est un chrétien protestant.
  12. L’Union des tribunaux islamiques (UTI) est une alliance de plus d’une dizaine de tribunaux islamiques somaliens, qui poursuivaient l’instauration d’un Etat régi intégralement sur la charia. Mais, l’UTI est hétérogène dans sa composition. En conflit avec les chefs de guerre, elle s’est emparée d’une grande partie du territoire somalien, en 2006, et avait rétabli l’ordre. Elle a bénéficié de l’appui populaire, qui a souffert des guerres que se livraient les chefs de guerre. Le gouvernement fédéral de transition, soutenu militairement par l’Ethiopie et l’Union africaine, les UTI ont perdu beaucoup de terrain.
  13. Au début des années 2000, le gouvernement de Meles Zenawi a entrepris des grands travaux d’infrastructure d’abord dans sa région le Tigré. Le pays a reçu des investisseurs de la diaspora éthiopienne, mais, étrangers. Parmi ces travaux, il faut noter la vente des terres arabes à des grandes entreprises et des pays. Cette vente a touché, principalement, les petits peuples du Sud.
  14. Depuis la constitution d’un gouvernement fédéral de transition, soutenu par l’Union africaine, les Nations-Unies, l’Egypte et certains pays occidentaux, Mohamed Abdullahi Mohamed est le 8ème président, élu le 8 février 2017. C’est le parlement fédéral qui l’élit au scrutin universel indirect. Autrement dit, il n’y a pas d’élections présidentielles au suffrage universel direct. Il s’était présenté en 2012. Il a travaillé dans la diplomatie de son pays comme secrétaire à l’ambassade somalienne aux Etats-Unis de 1985 à 1989. Critique contre la gestion politique du pays, il décide de rester aux Etats-Unis, il s’inscrit à l’Université d’Etat de New York, il a acquis la nationalité étasunienne. Il a été premier ministre d’octobre 2012 à juin 2011, date de sa démission.
  15. Selon les spécialistes, on distingue la petite Corne de l’Afrique, composée de la République de Djibouti, de l’Ethiopie, de l’Erythrée (indépendante depuis 1993) et de la Somalie, et la grande Corne de l’Afrique, qui s’est à d’autre pays comme le Kenya, le Soudan et le Yémen.
  16. Il faut remettre cette rencontre dans un contexte d’opposition entre l’Arabie Saoudite et le Qatar. En effet, le Qatar a déployé une diplomatie de médiation entre ces deux pays de la petite Corne de l’Afrique. Quand surgit le conflit entre les deux pays arabes, la République de Djibouti et l’Erythrée ont soutenu l’Arabie Saoudite à la différence de la Somalie, qui a adopté une neutralité. Donc la diplomatie saoudienne remplissait un vide laissé par le Qatar.
  17. L’ONU lève les sanctions contre l’Erythrée, in https://www.lepoint.fr/monde/l-onu-leve-les-sanctions-contre-l-erythree-…