Accueil Communiqué de presse Violences à Yirgou: c’est « une formule d’autodestruction du peuple burkinabè »

Violences à Yirgou: c’est « une formule d’autodestruction du peuple burkinabè »

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Ceci est une déclaration d’ONG et des Femmes Leaders Médiatrices de paix sur les évènements de Yirgou. Il y ressort que ces exactions reviennent à l’utilisation de la fibre ethnique pour instaurer des violences intercommunautaires et inter ethniques, constitue une formule d’autodestruction du peuple burkinabé utilisée par ses ennemis, pour aggraver la situation sécuritaire.

  1. Depuis le 15 janvier 2015, notre pays subi des attaques terroristes qui troublent la paix, la quiétude des populations et le développement. Dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019, au village de Yirgou-Foulbé, dans la commune de Barsalogho, région du Centre- Nord, six (06) personnes dont le chef dudit village ont été assassinés sauvagement par des individus armés non identifiés.
  2. Ces assassinats perpétrés ont déclenché pendant trois (3) jours, des représailles sanglantes ethniques suivies d’une chasse à l’homme. Le bilan partiel de 46 morts (victimes de l’attaques terroristes et représailles), fait par le gouvernement le jeudi 04 janvier 2019, vient alourdir le nombre de victimes du terrorisme.
  3. Les violences intercommunautaires à Yirgou et dans d’autres localités (comme Zabré, Gourma, Sanmatenga) qui se manifestent par des tueries et des représailles en masse entre ethnies, constituent un drame humain pour le peuple du Burkina Faso qui a déjà du mal à panser les plaies profondes de sa fracture sociale.
  4. A l’analyse, l’utilisation de la fibre ethnique pour instaurer des violences intercommunautaires et inter ethniques, constitue une formule d’autodestruction du peuple burkinabé utilisée par ses ennemis, pour aggraver la situation sécuritaire déjà préoccupante que connait le Burkina Faso. Elle s’inscrit dans une logique de terreur généralisée pour accélérer la déstabilisation de notre pays et de la sous-région.
  5. Les femmes et les enfants ont subies le plus lourd tribut de ces répressions interethniques intercommunautaires qui affectent la sécurité et aggravent leur situation de vulnérabilité et de précarité.
  6. Face à ces défis, il est inadmissible que les femmes du Burkina Faso ne réagissent pas à ces actes dangereux qui, si on ne prend garde, vont entrainer notre pays dans un bain de sang et des guérillas qui vont plonger notre peuple dans la désolation et son autodestruction.
  7. Nous, GAPEF et les Femmes Leaders Médiatrices, en collaboration avec des Coalitions et organisations de Femmes œuvrant pour la Paix et Sécurité du Burkina Faso, très préoccupées par ces crises qui aggravent progressivement la situation sécuritaire :
    1. Déplorons cette situation et condamnons vigoureusement toute forme de violence d’où qu’elle vienne et appelons les différents protagonistes à la retenue et au dialogue seul base durable du mieux vivre ensemble.
    2. Condamnons avec la dernière énergie, tous ces actes de barbarie subi par le peuple du Burkina Faso et nous insurgeons contre la mise en scène du piège de la fibre ethnique et intercommunautaire pour orchestrer une autodestruction du Faso.
  8. Tout en saluant les efforts déjà déployés par les autorités :
    1. Appelons les autorités du Burkina au plus haut niveau, à prendre toutes les dispositions utiles pour éviter que s’ouvre une nouvelle brèche en recherchant et en rendant publique toute la vérité autour de ce massacre et à appliquer une justice préventive pour préserver notre pays de crises communautaires et ethniques qui font des victimes et affectent particulièrement les femmes.
    2. Invitons à la prise de mesures plus vigoureuses pour renforcer la sécurité nationale qui est devenue la première priorité nationale et situer toutes les responsabilités afin de rendre justice à toutes les victimes.
    3. Appelons à l’unité des dirigeants, des fils et filles des villages et des villes du Burkina Faso, pour lutter contre l’ennemi commun.
    4. Interpellons les responsables administratifs locaux à mettre en place des mesures transitoires fortes pour s’investir pour la protection des populations et des biens par le recrutement de police municipale avec l’appui de l’Etat ; d’exiger que toutes actions des groupes d’autodéfenses de quelque nature que ce soit, soit soumis à l’autorisation préalable de la gendarmerie et autres FDS pour éviter des dérapages.
    5. Invitons tous les responsables Coutumiers et religieux en collaboration avec les autorités locales, à signaler tous conflits même latents et contribuer à un apaisement et à un dialogue communautaire avec l’appuis des ONGs et des structures locales décentralisées
    6. Interpellons chaque maire en collaboration avec le préfet à établir l’état des conflits latents par nature à transmettre à l’administration territoriale pour des stratégies de mitigation.

Aux femmes et aux chefs de ménage

  1. Exhortons les femmes et les hommes du Burkina Faso à plus de vigilance et de coopération entre les ménages, les communautés locales et à dénoncer sans hésiter, les éventuels cas de conflits latents ou de personnes douteuses aux forces de défense et de sécurité.
  2. Encourageons toutes les femmes et tous les chefs de ménage à œuvrer pour un retour de tous nos enfants qui combattent aux cotés des terroristes qui sont eux-mêmes victimes du terrorisme
  3. Lançons un appel au peuple du Burkina Faso sur sa vigilance à ne pas se laisser prendre au piège d’une guerre ethnique ou communautaire qui ne fera que nous fragiliser d’avantage et détruire notre pays.
  1. Appelons le G5-Sahel et la CEDEAO à mettre des forces d’intervention et de défense aux frontières, avec des moyens conséquents pour neutraliser l’insécurité dans les zones frontalières et favoriser une meilleure prise en charge de la sécurité intérieur des pays.
  2. Interpellons le Chef de l’Etat pour des actions vigoureuses pour éteindre cette voie de notre autodestruction en organisant dans les meilleurs délais une rencontre représentative des différents groupes pour un dialogue ouvert, francs sur l’extrémisme violent et ces tueries où personne ne gagne en vue de mettre en branle les mécanismes pour éviter tout autre drame pareil au Burkina Faso ;
  • Nous présentons nos plus sincères condoléances aux familles endeuillées
  • Souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. 
  • Que les âmes des disparus reposent en paix
  • Dieu bénisse le Burkina Faso !

Ouagadougou, le 05 janvier 2019

Ont signé :

Structures Paix-Sécurité-Développement Signataires
Groupe d’Actions pour la Promotion, l’Education et la Formation de la Femme et de la jeune fille (GAPEF) Dr. Justine Coulidiati-Kiélem
ONG BUYABA Antoinette OUEDRAOGO

 

COFEPAX Martine YABRE

 

Alliance des Jeunes Filles du Faso (ANJF/PDA) Noura TOURE

 

Opinion des Femmes du Faso (OFF) Joanna OUEDRAOGO

 

Conseil des Femmes du Burkina (CFB) Zoenabou COULIBALY

 

Nouvelles Initiatives de Développement Salamata OUEDRAOGO

 

Burkina Internatinational Saly NEBIE CONOMBO
Solidarité Entraide Mariam TANKOANO

 

Union Africaine des ONG de Développement (UAOD) Martine YABRE

 

CIFDHA Urbain YAMEOGO

 

FOSCAO Burkina Mamoudou OUEDRAOGO

 

Jeunes Unis Pour la Paix et le Développement (JUPDA) Samira YAMEOGO

 

Association Pugumba des Filles et Alliées du Gulmu (APFAG) Maïmouna THIOMBIANO

 

Réseau Karité des Femmes actives dans la Filière Karité d’Afrique Présidente Antoinette OUEDRAOGO(REKAF/Afrique)